Veillée # Loos-en-Gohelle
voyage au Bénin
Aujourd’hui on a rencontré Mariam. Elle est béninoise. Arrivée à Loos en 1986. Elle est allé mettre un boubou et nous a montré comment piler le mil et porter les calebasses.
Mariam a monté une association parce qu’elle voulait apprendre aux gens de son pays tout ce qu’elle avait appris ici. A lire, à écrire… Mariam est belle, joyeuse et accueillante.
l’association Kabé Bénin a un site internet : http://associationkabebenin.free.fr/
1+1=2
-On entend souvent dire que les gens se renferment sur eux même, qu’il y a moins de contact humain qu’avant. On entend souvent une nostalgie du temps où on se parlait entre voisins, où on se connaissait tous. On entend ça presque dans chaque maison où on va. Pourtant, ces gens qu’on rencontre sont ouverts et accueillants, généreux. Il y a des montagnes de générosité, on en rencontre sans arrêt. Alors on se demande pourquoi ces tonnes de générosités particulières ne suffisent plus à être une générosité d’ensemble. Comme s’il y avait quelque chose de rompu dans une logique mathématique, que 1+1 est égal à 1+1, et que quelque chose empêche qu’on arrive à 2…
-C’est le système qui veut ça, Flora, tu crois pas? On vit dans un monde où c’est l’argent qui gouverne nos vies. On pense en termes économiques, en intérêts financiers. En terme de propriétaires. Quelqu’un disait récemment qu’il voulait qu’on soit un peuple de propriétaires, un monde atomisé de gens repliés sur eux -mêmes, du règne du chacun pour soi, où on incite les gens à consommer toujours plus, où il n’y a plus de conscience de classe ou de conscience politique tout court. Du coup ça détruit ce qu’il y a de plus humain chez les gens . La volonté de vivre bien ensemble dans un esprit de justice et d’égalité.
porte à porte
Aujourd’hui, on a marché, de porte en porte. Au village ce matin, et puis au 5 cet après-midi. Vu plein de gens. Il y en a, quand on leur a demandé de faire le portrait, qui ont répondu oui avec une spontanéité toute fraîche. C’était un plaisir.
jérémie l'accrobate
Le Front
Ce matin on est allé à Loos village qui est Loos centre ville. C’est comme à Ferfay, on disait Ferfay village et Ferfay cité 3 ou 2.
On a rencontré Mme et Mr Duparcq qui nous a raconté sa passion pour l’histoire de Loos-en-Gohelle et en particulier tout ce qui concerne la Grande Guerre. Du 4 octobre 1914 au 4 octobre (jour pour jour) 1918 Loos en Gohelle a subi les atrocités de la guerre. Plus de neuf mille disparus gisent sous le sol de Loos en Gohelle. La ville se trouvait sur le front. Pendant quatre ans. Mr Duparcq se demande quel nationalisme meurtrier peut pousser les chefs de guerre, les puissants, les dominants à déclencher de tels crimes de masse. De telles horreurs. Mr Duparcq se rend régulièrement dans les écoles pour expliquer aux élèves ce moment précis de l’histoire de leur cité. Partout, dit-il, on découvre aujourd’hui encore des armes, des obus, des grenades, des corps de soldats tués sur le front. Il sait où se trouvaient plus précisément les anglais, les français, les canadiens, les allemands. On fait appel à lui quand on découvre des objets suspects et qui sont suceptibles d’exploser aujourd’hui encore. Il va d’école en école pour expliquer aux jeunes de ne pas s’en saisir quoi qu’il arrive. Quand il découvre un corps ils refont son histoire, préviennent les descendants pour faire à la personne des funérailles dignes. Bien des années plus tard.
Par ailleurs, Mme et Mr Duparcq sont impliqués dans beaucoup d’associations qui viennent en aide aux autres. Ils disent ils ne faut pas attendre de remerciements il faut le le faire parce qu’il … faut le faire.
La lampe magique
On faisait du porte à porte ce matin avec Flora pour demander aux habitants de poser devant leurs portes, pour faire une galerie de portraits. Et puis on leur demandait aussi de nous montrer un objet qui était important pour eux, ou qui représentait leur culture.Une dame, qui était avec son petit-fils, nous a montré une lampe de mineur. Flora la prenait en photo et le petit garçon a dit: « elle est belle la lampe ». Sa grand-mère lui a répondu: « mais tu la connais bien quand même cette lampe, tu la vois tout le temps ». Le garçon a répondu: « oui mais là, je la regarde en photo ».
les pivoines rouges
M. et Mme barbier sont passés au QG. On va chez eux jeudi pour les interviewer et pour voir de belles choses qu’a fait monsieur mais on sait pas quoi, il garde la surprise. On sait seulement qu’il est ébéniste. Madame aurait aimé nous montrer ses pivoines rouges, mais elles ne sont pas fleuries. Quand ils sont arrivés à Loos, jeunes mariés, ils ont acheté un vieux baraquement avec un bouquet de pivoines rouges devant. Elles y sont toujours, même si elles ont bougé par ci par là. Les pivoines rouges, c’est pour elle les débuts de leur histoire à Loos. Alors je suis allé sur internet chercher une image de pivoines rouges.
mardi dans l'après midi
On est retourné dans le centre ville avec Didier et on a rencontré Gilbert Langlin qui s’intéresse beaucoup à la vie locale. Il est responsable d’un club de sport qu’on appelle combat total. L’entraînement a lieu à la salle Dubois exactement à l’endroit où on est installé. C’est pour ça que quand on est arrivé, lundi, le sol était couvert de tatamis. Combat total, c’est un mélange de karaté, de boxe française et de lutte gréco-romaine. Tous les coups sont permis. Gilbert Langlin travaille à la Française de Mécanique à Douvrin. Il a été élevé à la dure, dit-il. Son père était mineur sur le site du 11/19. Il est délégué syndical. Il aurait bien voulu être mineur. Il est très impliqué dans la défense des ouvriers dans l’entreprise. Il dit que plus ça va plus on casse les ouvriers. Que c’est de plus en plus dur de tenir le coup dans l’usine tellement on met la pression sur les ouvriers. Au nom de la productivité. A cause des cadences infernales il n’y a plus beaucoup de convivialité à l’usine. Il n’y a plus la place. Il dit qu’ils sont constamment déconsidérés mais qu’il n’est pas du genre à se laisser faire. Il dit qu’il tient ça de son père. Gilbert Langlin est passsioné de théâtre. Il nous a donné le contact d’une troupe de théâtre patoisant à Vermelles. Quand on est arrivé il y avait un grand chien dans la cour de la maison et un petit à l’intérieur.