Mr et Mme Semet

Je disais ça me donne envie de marcher davantage dans Loos-en Gohelle. Je connais Liévin et Lens parce que le 11/19 donne sur Lens et Liévin mais je me perds dans Loos-en-Gohelle. Et puis c’est toujours l’histoire de la grand route. On est de l’autre côté mais vers le haut. Au 11/19 suffit de passer la rue pour être à Lens. Les endroits où j’ai le plus marché à Loos en Gohelle, c’est sur les terrils.

Didier et Martine ont rencontré Mr Semet et Mme Saint-Machin. Sont retraités tous les deux. Lui, il a travaillé à la fosse puis en Lorraine dans la sidérurgie. Ils ont raconté leur vie. La vie de travail. L’envie de revenir après quinze ans en Lorraine. Parlent beaucoup des mines. Elle se levait avant son mari quand il se levait à quatre heures du matin pour aller à la mine. L’été, elle se levait à quatre heures et quand les enfants se levaient le linge pendait déjà dans le jardin. Elle est nostalgique de ce temps là. De la solidarité, du respect, des discusions avec les gens. Elle dit aujourd ‘hui c’est pas pareil le contexte de vie sociale a beaucoup changé .

Le 5 et le village. A l’époque quand Loos village venait au 5, c’était des bagarres et vice versa. On compare le présent avec le passé. On est ici dans une après industrie.

Ils ont quatre enfants, les deux qui sont nés en lorraine sont venus vivre ici et ceux qui sont nés ici dans le coin vivent aujourd’hui en Lorraine. Elle dit ici les gens sont liants. Ici à la salle Dubois, c’était un ancien coron. Mr Semet est venu au monde ici.

11/19

 Dans chaque veillée et chaque fois qu’on joue le spectacle base 11/19, on parle des puits 11 et 19 de Loos-en-Gohelle. on en parle partout où on joue : à Blois, à Wingles, à Martigues, à Calais, à Torcy, à Cavaillon, à Tremblay-en-France, à Saint Nazaire, à Aubusson, etc. On parle de Culture Cummune et du bassin minier. On parle de la mine. On parle des gens d’ici. Dans le spectacle base 11/19, Lionel fabrique un petit terril avec la tourbe qui est sur scène. Puis il le détruit. Puis il le reconstruit. Il y a aussi Edouardine qui parle d’ici. Et Guy parle de son enfance dans les corons.  Il y a aussi une image du grand terril un jour de brume.

On en parle beaucoup mais maintenant qu’on est là, on se rend compte qu’on ne connaissait que des petits morceaux. On les connecte dans cette veillée, et on découvre encore plein de lieux et de gens.

on se dit

On parle des veillées qu’on égraine. On se dit que c’est toujours tellement riche. Que c’est à chaque fois tellement nouveau. Que chaque veillée nous offre des rencontres rares. On s’attache à chaque endroit, et à tant des gens, qu’on a parfois un peu honte de partir ensuite faire une veillée ailleurs. On se dit qu’on voudrait que chaque veillée continue toujours. Qu’il faut trouver des moyens pour que ça continue après notre passage. Trouver des moyens de revenir.