des montagnes ont poussé

On est arrivé à Loos en Gohelle. Frantz a installé le matériel. Martine et Didier sont déjà à un rendez-vous. Maggie est là, par ci par là, et fait le pont, la navette, l’abeille, entre culture commune, la mairie, la cantine, et tout. SuperMaggie.

On est à la salle Dubois. Des fenêtres, on voit des grands champs et au loin les terrils. En voyant ces paysages, je pense toujours à la chanson des Belles Lurettes : « à force de creuser des montagnes ont poussé ». C’est quand même difficilement concevable un truc pareil, ces montagnes qui étaient en dessous avant que des hommes ne les mettent au dessus. Et puis y a des trous en dessous plus grands que les montagnes du dessus. C’est incroyable ce que des hommes ensemble peuvent réaliser.

Il y a aussi un château d’eau en béton gris. Le vert des champs. Le rouge des briques partout autour de nous.

On pense à Angèle et les filles du Fanal de Saint Nazaire. Elles ont dit qu’elles regarderaient le blog, pour être encore un peu en veillée avec nous. On pense aussi aux enfants de l’IME. Ils nous ont envoyé plein de cartes, des dessins, et tout. Maintenant qu’on est réunis pour cette veillée là, on va leur répondre. Et Jacky, et Georges. Et tous les autres. Et ceux de Tremblay, de Wingles, et toutes ces veillées qu’on égraine.

On va encore rencontrer plein de gens ici.

On va faire les pas de porte, les objets, Godot, et tout. Et puis on s’est dit qu’on allait faire quelque chose de nouveau : demander aux gens d’écrire un bout de l’histoire d’un personnage. Un personnage de fiction qui serait d’ici. Sa vie, son enfance, son parcours et tout. Les gens pourraient prêter au personnage un bout de leur parcours à eux, ou inventer. On écrirait un texte sur lui, tous ensemble. Un habitant de plus à Loos en Gohelle.

Le temps du poème et de l'éphémère

Nous sommes à la salle Dubois à Loos-en-Gohelle (62). Une nouvelle Veillée. Un premier temps d’une nouvelle Veillée. Ce midi nous étions au collège René Cassin. A la cantine. On a traîné un peu avec les camarades avant de revenir à la salle Dubois. Pour se remettre dans le bain des Veillées, on a longuement discuté des affaires du monde et de Loos-en-Gohelle. On a tenté de faire un pont entre St Nazaire où nous étions pour notre précédente Veillée et Loos-en-Gohelle. On est resté longtemps à la cantine. Quand on a rendu nos plateaux, les gens n’attendaient plus que nous pour fermer. C’est le fait sans doute d’être à la cantine d’un collège , on a beaucoup parlé d’éducation, d’école, du lycée expérimental de St Nazaire, de l’école de cirque de Châlons en Champagne.

En 2006, on avait fait une intervention (filmée) au Collége René Cassin lors d’un stage organisé à Culture Commune par la compagnie HVDZ et les Chantiers Nomades intitulé le temps du poème et de l’éphémère.  

On s’était réparti par groupes d’acrobates, de danseurs et de comédiens dans toute la ville dont une équipe devant le collège, à l’heure de la sortie des cours. On avait fait une présentation à la fin du stage, à Culture Commune et on avait diffusé des images de notre présence au Collège. Dans le groupe il y avait des gens du Cheptel Aleïkum dont fait partie Flora. 

Flora et Didier sont cet après midi avec les gens de l’association de la Bonne Humeur . Ce matin Martine et Didier ont vu Mme Cocqueel qui est conseillère municipale et qui dit que ça lui a permis de bien connaître la ville. Elle est venue s’installer à Loos-en-Gohelle, il y a vingt-deux ans après avoir vécu à La Couture près de Béthune.

Veillée # 16 Loos-en-Gohelle

On avait pensé que c’était la treizième Veillée mais c’était sans compter les trois premières veillées réalisées lors des rendez-vous cavaliers au cours de Lille 2004 ( qui a décentralisé ses actions sur toute la région avec les gens qui voulaient bien. Culture Commune y est allé à fond. Tellement à fond que tout le monde s’est tué au travail) à Lens dans les cités des Fleurs et des Provinces et à la Cité 4 et Sellier puis à Liévin dans le quartier de Riaumont. Je passe souvent devant le centre social de Riaumont quand je marche à Liévin en remontant du Val de Souchez. Quand on fait nos réunions en marchant avec le bureau on fait cette marche-là, à Liévin qui passe par Riaumont et la rue Defernez. Quand on remonte Riaumont en ligne droite de l’église de Riaumont jusqu’à la rue Defernez, on a une super perspective sur les deux grands terrils du 11/19 de Loos-en-Gohelle. C’est là qu’on se rend compte que Loos -en-Gohelle est très étendue. Loos-en-Gohelle est composée de au moins trois parties. Près du 11/19 vers Lens, le centre ville et la cité 5 de l’autre côté de la grand-route. Le 11/19 est aussi de l’autre côté de la grand-route mais plus haut vers Lens et Liévin. En tout cas c’est une très riche idée d’avoir conservé le site du 11/19 alors que la plupart des sites miniers a disparu. Tout le monde envie au maire de Loos-en-Gohelle cet endroit extraordinaire. Je sais pas moi mais on aurait pu y tourner un film comme Arizona Dream.Les esquimaux pensent même quand tu meurs t’es pas vraiment mort, tu es l’infini. L’histoire n’est que rêve  dans l’attente d’être découvert. Dans la tempête on ne fait pas demi tour. On ira faire une Veillée au détroit de Behring. Je me souviens on avait voulu écrire en très grand Hollywood sur les terrils. J’y pense souvent quand je les regarde. Et il y avait aussi les e-pigeons de Claude aux pattes desquels on attachait un message écrit et que Claude récupérait dans son pigeonnier et qu’on transformait ensuite à Culture Commune, à la fabrique théâtrale en installation numérique. C’est comme ça que Stella avait demandait Boualem en marriage.