UNIsCité

Susciter l’engagement des jeunes dans le milieu associatif. Donner du temps à l’autre quand on a de l’énergie à revendre. Quand on a entre 18 et 25 ans. UnisCités organise des actions de service civil pour des jeunes gens volontaires sur l’ensemble du bassin minier et au delà sur toute l’Europe. Dans la région 120 jeunes effectuent un service civil de neuf mois. Engager les jeunes gens à être solidaires. A redonner de l’espoir. UnisCités travaille sur l’intergénérationnel, les visites à domicile. 57 personnes isolées sont visitées toutes les semaines. Le projet c’est que les gens retrouvent des projets de vie. Unicités développe aussi  des projets éco citoyens. Des volontaires du service civil interviennent aussi à l’hôpital de Lens, dans le service psychiatrique. Et dans les restaurants du coeur. Ou encore dans un bar associatif, l’Ancre bleue à Liévin… Depuis 2006 ils ont développé plus de 80 projets d’intérêt général sur le territoire de Lens. Demain Flora et Martine vont à l’Ancre Bleue rencontrer trois jeunes italiennes qui font leur service civil en France.

Jacqueline, Maria, Irène

Porte à porte sur le côté gauche de la rue Saint Pierre, côté pair, en descendant des numéros les plus grands, vers les numéros petits, en partant des alentours du 80, et jusqu’au 44.
Au 44, il y a Irène. On s’était dit qu’il faudrait qu’on retrouve Irène. On l’a retrouvée au 44 et pris un rendez-vous pour lundi, pour un entretien. Elle a encore des tonnes de choses à raconter. La guerre. La musique. La broderie et les marchés aux puces. Les hommes.
On a rencontré une famille qui s’intéresse de près à la programmation de culture commune. Des partenariats à faire avec les classes des enfants. Des spectacles à voir. En tous cas, ils seront la vendredi prochain pour voir la veillée.
C’est Maria et Jacqueline qui nous avaient dit où habite Irène. Elles habitent un peu plus haut dans la rue. Deux voisines inséparables – 47 ans de voisinage – qui s’invitent le dimanche pour refaire leurs vies, se raconter les souvenirs d’il y a longtemps. Revivre en arrière le bon temps, le temps d’un café et d’un gâteau.
Maria raconte ses souvenirs de guerre, et que son mari n’est pas parti pour travailler en Allemagne parce qu’il avait fait faire un faut certificat médical. Elle conclut : faut mentir.
Et puis Jacqueline qui parle de la cité 11 19, qui dit : c’est ma cité, mais maintenant elle se déguise. Elle est plus pareille, les jardins, les façades, chacun veut faire à sa façon.
Elle finit par c’que j’aime, c’est ma maison, ma liberté, c’est tout.
Elles sont pimpantes, elles sont si vives, si drôles, qu’on ne voit pas le temps passer, et qu’encore une fois, on aura pas le temps de finir la moitié du quart de la rue.

Sandy et Paulo

Ce matin, nous avons retrouvé Sandy et Paulo dans leur brasserie, juste à côté du 11/19.
Déjà un an s’est écoulé depuis notre dernière rencontre. Selon Paulo, rien n’a changé. Il épluche toujours ses 5 kilos de patates pour les frites fraîches. Saudade encore, mais pourtant il nous parle de sa nouvelle clientèle. Les joies d’une certaine complicité qu’il entretient avec elle.
Nous partageons un café. Il nous montre les rénovations apportées à la brasserie. Il a fait les travaux lui-même, de ses propres mains.

Six

Six ans de Veillée. Non, déjà? Six ans! Six ans de Veillée. Combien? Six ans! Tu te rends compte!  Hier on est allé manger chez Sandy et Paulo. C’était plein. Ce midi on est à la Fabrique. A la Fabrique il y a la chorégraphe Nathalie Cornille  qui répète. La place du 11/19 est magnifique. Elle est toute pavée. Et ils ont créé des petits espaces verts. Et un potager collectif. Pour l’instant il n’y a qu’un pied de cornichons. Il y a une nouvelle grille futuriste en fer forgé.  On a donné un tract invitation à un habitant de la place Lorraine hier après midi. Il nous a dit que maintenant, il allait tous les soirs  se promener sur la place du 11/19 avec son chien. Six ans déjà!

Curie toujours

Ce matin, on est retourné au collège Curie. On se dit que ça fait quatre, cinq, combien de fois qu’on revient là ? On se dit que c’est notre collège. On est accueilli comme toujours par Monsieur Fresko, qui dit voilà une nouvelle année qui commence…
On a fait Godot dans une classe de cinquième. Guy a joué Vladimir pour la première fois. Didier n’a pas pu être là sur cette veillée. C’est étrange de faire Godot sans lui. Guy dit que c’est épuisant, que Didier – qui fait parfois six interventions Godot dans la journée – est sacrément courageux.
Et puis Jérémie a fait des portraits, et aussi il a essayé une nouvelle action. Une photo de classe en vidéo, où l’on voit le préau vide, puis les élèves s’installer, puis poser pour la photo, puis s’éparpiller.
Le collège Curie, c’est notre collège, où on se sent bien, où on est toujours bien accueillis, où on peut essayer de nouvelles choses.

décaler

On est encore à la recherche d’un dialogue. Un dialogue qu’on pourrait faire jouer aux gens, comme En attendant Godot, mais un autre. On avait essayé Danil Harms, l’année dernière. On avait fait aussi Pierrot le fou. On se dit qu’on pourrait continuer avec du Bergman. Faire réinterpréter une scène de Scène de la vie conjugale à des enfants de sixième, par exemple. Proposer aux enfants de dire des mots d’adultes. Se demander ce que deviendront ces mots d’adultes dans la bouche des enfants. Essayer un décalage.