Loos en Gohelle Cité 5, 4ème Jour

J’étais jamais venue à la cité5, dit Mathilde qui nous a rejoints aujourd’hui avec une partie des acrobates et des danseurs. On connaissait pas cette partrie de Loos en Gohelle. On reste trop confiné dans la Base. On ne connaît pas assez les quartiers qui se trouvent autour, dit Camille. Il y a des gens du collège (où on est allé danser ce midi) qui se souvenaient qu’on était venu en 2oo6 et qui nous ont demandé si il allait y avoir des gens à la sortie du collège comme on avait fait quand on était venu en 2006. Pour d’autres acrobaties.  Sur le terril on a rencontré des types qui baguaient des oiseaux autrichiens, allemands et belges ou danois. Ces gens ont un fichier internet et ils peuvent avec les bagues suivre le parcours des oiseaux. Ils n’ont pas encore trouvé d’oiseaux canadiens  dit Fred, notre québécois préféré. 

Nous avons fait sur le marché une manifestation poïélitique. On a pris trop de temps à l’école. On est arrivé, les marchands remballaient.

Dorothée a le vertige, elle a peur de descendre du terril. Ils (les danseurs et acrobates) ont dansé en haut des deux terrils. Elle a eu peur en montant et en descendant. Elle pensait pas que c’était si haut. On est allé boire un coup à l’Estaminet.  On a voulu aller à l’association de la Bonne Humeur. Ils faisaient une tombola. On n’a pas pas voulu s’imposer. On reviendra danser la prochaine fois. Il y a un monsieur qui a dit si vous êtes venus là pour draguer vous vous êtes trompés. On a rencontré un sportif sur le terril qui a demandé si Hendrick faisait bientôt un spectacle.

Visionnage

Ce soir, au Quartier Général,  à la salle Dubois, des jeunes du quartier sont venus nous rendre visite . Nous les avions rencontrés dans l’après midi et ils nous ont fait la gentillesse de répondre à nos questions. Ce soir ils sont venus voir ce que ça donnait. Avec d’autres jeunes gens du quartier. Ils avaient bien voulu répondre à nos questions et inventer des histoires et dire des citations. Ce soir on a visionné un bout du tournage et bu un verre ensemble. C’est Flora et Jérémie qui  les avaient croisés cet après midi pendant qu’ils faisaient du porte à porte pour les pas de portes.

voyage au Bénin

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Aujourd’hui on a rencontré Mariam.  Elle est béninoise. Arrivée à Loos en 1986. Elle est allé mettre un boubou et nous a montré comment piler le mil et porter les calebasses.

Mariam a monté une association parce qu’elle voulait apprendre aux gens de son pays tout ce qu’elle avait appris ici. A lire, à écrire…  Mariam est belle, joyeuse et accueillante.
l’association Kabé Bénin a un site internet : http://associationkabebenin.free.fr/

1+1=2

-On entend souvent dire que les gens se renferment sur eux même, qu’il y a moins de contact humain qu’avant. On entend souvent une nostalgie du temps où on se parlait entre voisins, où on se connaissait tous. On entend ça presque dans chaque maison où on va. Pourtant, ces gens qu’on rencontre sont ouverts et accueillants, généreux. Il y a des montagnes de générosité, on en rencontre sans arrêt. Alors on se demande pourquoi ces tonnes de générosités particulières ne suffisent plus à être une générosité d’ensemble. Comme s’il y avait quelque chose de rompu dans une logique mathématique, que 1+1 est égal à 1+1, et que quelque chose empêche qu’on arrive à 2…

-C’est le système qui veut ça, Flora, tu crois pas? On vit dans un monde où c’est l’argent qui gouverne nos vies. On pense en termes économiques, en intérêts financiers. En terme de propriétaires. Quelqu’un disait récemment qu’il voulait qu’on soit un peuple de propriétaires, un monde atomisé de gens repliés sur eux -mêmes, du règne du chacun pour soi, où on incite les gens à consommer toujours plus, où il n’y a plus de conscience de classe ou de conscience politique tout court. Du coup ça détruit ce qu’il y a de plus humain chez les gens . La volonté de vivre bien ensemble dans un esprit de justice et d’égalité.

Le Front

Ce matin on est allé à Loos village qui est Loos centre ville. C’est comme à Ferfay, on disait Ferfay village et Ferfay cité 3 ou 2.

On a rencontré Mme et Mr Duparcq qui nous a raconté sa passion pour l’histoire de Loos-en-Gohelle et en particulier tout ce qui concerne la Grande Guerre. Du 4 octobre 1914 au 4 octobre (jour pour jour) 1918 Loos en Gohelle a subi les atrocités de la guerre. Plus de neuf mille disparus gisent sous le sol de Loos en Gohelle. La ville se trouvait sur le front. Pendant quatre ans. Mr Duparcq se demande quel nationalisme meurtrier peut pousser les chefs de guerre, les puissants, les dominants à déclencher de tels crimes de masse. De telles horreurs. Mr Duparcq se rend régulièrement dans les écoles pour expliquer aux élèves ce moment précis de l’histoire de leur cité. Partout, dit-il, on découvre aujourd’hui encore des armes, des obus, des grenades, des corps de soldats tués sur le front. Il sait où se trouvaient plus précisément les anglais, les français, les canadiens, les allemands. On fait appel à lui quand on découvre des objets suspects et qui sont suceptibles d’exploser aujourd’hui encore. Il va d’école en école pour expliquer aux jeunes de ne pas s’en saisir quoi qu’il arrive. Quand il découvre un corps ils refont son histoire, préviennent les descendants pour faire à la personne des funérailles dignes. Bien des années plus tard.

Par ailleurs, Mme et Mr Duparcq sont impliqués dans beaucoup d’associations qui viennent en aide aux autres. Ils disent ils ne faut pas attendre de remerciements il faut le le faire parce qu’il … faut le faire.

La lampe magique

On faisait du porte à porte ce matin avec Flora pour demander aux habitants de poser devant leurs portes, pour faire une galerie de portraits. Et puis on leur demandait aussi de nous montrer un objet qui était important pour eux, ou qui représentait leur culture.Une dame, qui était avec son petit-fils, nous a montré une lampe de mineur. Flora la prenait en photo et le petit garçon a dit: « elle est belle la lampe ». Sa grand-mère lui a répondu: « mais tu la connais bien quand même cette lampe, tu la vois tout le temps ». Le garçon a répondu: « oui mais là, je la regarde en photo ».