Veillée # Lausanne (école de la Manufacture)

« On vit dans la peur de cet immeuble » // « Le chant des oiseaux » //  » Tout de se construit et nous on se barricade » //  » Attendez je vous ouvre le jardin » // « Quelque chose d’épicé oui » //  » Les suisses à côté ce serait une bonne fondue en hiver » // « Ils ont appelé la police » // « Ça c’est mon ressenti, toi tu entends peut être autre chose… » // « Alors je vais proposer ce que j’ai préparé ce midi, les tomates farcies » // « J’avais envie de vivre autre chose » //  » C’est vraiment pas la même chose ici » // « On se sent en sécurité ici » // « On se sent pas en sécurité ici » // « Que vous les jeunes vous nous fassiez encore rêver »

-D’accord.

On est parti de la cabane vers la bordure nord du quartier, pour filmer des paysages et des gens. On a très vite rencontré « l’homme des lignes », celui qui blanchit les lignes qui délimitent les terrains de foot. Il a gentiment accepté d’être filmé dans son travail, à condition d’être « payé gratuit » !On a quitté les terrains pour aller vers les jardins familiaux du Châtelard. Là, sous un cerisier en fleurs, Fatima et Ali nous ont invités à goûter des délicieux kefta à la kurde (boulettes de semoule, tomates, épices, huile d’olive, etc.) qu’ils préparaient pour un repas de famille. Un voisin de potager passe : « ¡ Holà hombre ! »

Nous avons encore un peu dérivé jusqu’à la costumerie Bugnon , véritable caverne d’Ali Baba tenue par Carole et Olga et remplie de costumes, perruques et autres accessoires plus étonnants les uns que les autres. La balade a continué dans les ruelles ensoleillées, jusque sous un drap mauve étendu qui séchait. Une voile à l’horizon…

On a participé à l’atelier « Quatre Saisons » de l’ÉMS (Établissement Médico-Social) de Bois-Gentil. Le principe : quelques résidents passent la matinée à cuisiner, sous la tendre direction culinaire d’Olga, et l’œil bienveillant de Natacha. On épluche, on rappe, on coupe, on remplit on lave on essore, tout ça bien sûr… en papotant gaiement ! À la fin, tout le monde à table ! Nous nous sommes régalés, aussi bien avec le délicieux dîner qu’en écoutant les histoires de tous les convives.

Et le meilleur était gardé pour la fin : Florent, responsable de l’animation au sein de l’ÉMS a poussé la chansonnette ! Le Barbier de Séville, les tubes de Luis Mariano (La vie est un bouquet de violettes, Mexico, etc.), tout en finesse et en émotion…

C’est pas parce qu’on habite aux Bossons, qu’on est loin de Lausanne
C’est pas parce que il y a des immeubles, qu’il n’y a pas d’herbe
C’est pas parce qu’on est acteur à la manuf, qu’on ne vient pas sur le quartier des Bossons
C’est pas parce qu’on habite près d’une prison, qu’on vit dans la peur et la confusion
C’est parce qu’il fait beau, qu’on est en vacances
C’est pas parce qu’on a une cabane, qu’on est dans les bois
C’est pas parce qu’on n’est pas dans les bois, qu’on n’est pas loin d’ une forêt
C’est pas parce qu’il est midi, qu’on mange,
C’est pas parce qu’on aime son chien, qu’il faut shooter dans celui du voisin
C’est pas parce qu’on n’est pas concierge, qu’on n’est pas bavarde
C’est pas parce qu’on a des cactus, qu’on est piquant
C’est pas parce qu’on a l’air fermé, qu’on ne peut pas parler d’amour
C’est pas parce qu’ au premier abord, on semble renfrogné, qu’on ne peut pas jouer le jeu
C’est pas parce qu’on joue avec des bouts de bois, qu’on est chevalier,
C’’est pas parce qu’on n’a pas des vraies épée , qu’on n’est pas des chevaliers

C’est pas parce que qu’on porte un sac Denner, qu’on a été faire ses courses,
C’est pas parce qu’on est vieux, qu’on n’aime pas le théâtre
C’est pas parce qu’on est vieux qu’on n’a pas d’espoir,
C’est pas parce qu’on est malade, qu’on est triste.

C’est pas parce qu’on est pas suisse, qu’on est étranger,
C’est pas parce que ma mère est née ici, que mon père est né là bas
C’est pas parce qu’on fait d’un trait, de la luge, des Bossons jusqu’à Auchy, qu’on est tombé dans le Flon
C’est pas parce qu’on boit l’eau d’ici, qu’on ne peut pas goûter l’eau de là, l’eau du lac,
C’est pas parce qu’on n’est pas d’ici, qu’on est mal accueilli,
C’est pas parce qu’on a une belle vue, qu’on se la pète dans la rue
C’est pas parce qu’on chante, qu’on fait partie de la jeunesse paroissiale,
C’est pas qu’on est géorgien, qu’on n’est pas suisse

C’est pas parce qu’on est suisse, qu’on n’est pas espagnol
C’est pas parce qu’on est espagnol, qu’on n’est pas albanais
C’est pas parce qu’on est albanais, qu’on est pas portugais…

Rencontrer quelqu’un c’est quoi ?
Proposer
« Rencontrer quelqu’un c’est une galère
un effort épuisant »

proposition de rencontre:
Forcément les gens ne disent pas toujours oui.

Rencontrer ça ne ce décide pas:
On ne dis pas je vais te rencontrer
tu rencontres si tu veux.

« même avec ma femme la rencontre tout
les jours n’est pas évidente. »

Une rencontre simple

Tu ne peux pas rencontrer tout le monde!

« Pour moi la rencontre c’est quelque chose de très compliqué
alors que ça pourrait être simple. »

Proposer ou laisser venir:
Pourquoi cette Badoit est elle si bonne ?
Peut être parce que c’est cette dame qui me l’a donnée.