Partir à la recherche de beaux panoramas. Marcher dans les pissenlits. Discuter de Lausanne. Essayer de filmer. Être interrompus par « Monsieur, j’ai l’impression d’être de la police, mais en fait je bosse juste à la Blécherette ». Entendre les atterrissages et décollages d’avions. Rêver. Se lancer. Entrer dans les bureaux vides de la Blécherette. Vite prendre des images au cas où on n’aurait pas le droit. Entendre des gens arriver. Flipper un peu. « Marc enchanté, Marc, Marc, enchanté ». Être pris pour ce qu’on n’est pas. Hésiter. Avouer. Être invités malgré tout à suivre Marc sur le tarmac. Rêver. Halluciner. Filmer l’arrivée de Loïc Duval en Audi R8. Se sentir à part. Aimer ça. Atterrissages et décollages sans arrêt. Wouaow. Demander l’autorisation pour aller plus près, plus dans l’axe des avions qui décollent. Impossible. Rencontrer Mathieu. Se faire conduire par Mathieu aux quatre coins de l’aéroport en Mercedes. Discuter. Apprendre que Mathieu est pilote, qu’il a une carrière stressante. Jouer à Laura Ingalls dans les champs. Prendre des photos. Avoir la sensation de pourvoir caresser le ventre des avions. S’apercevoir du temps qui passe et remarquer que Mathieu nous a déjà consacré plus d’une heure de son temps. Revenir à l’aéroport. Photographier la magnifique porte construite par Gustave Eiffel. Remarquer un vieux bunker. Parler de l’armée. Quitter Mathieu qui doit retourner travailler. Ne pas croire à tout ce qu’on vient de faire. Partir. Rêver.
Veillée # Lausanne (école de la Manufacture)
marion, godot et la petite fille à l’école
philosophie
Pour immortaliser cette question magnifique posée à Jérémie cet après-midi, je propose cet article.
Un repas à la cantine avec les enfants de Bois-Gentil :
« Alors, ça fait quoi d’être adulte ? »
Ivanov
ici et maintenant, à la Cabane des Bossons de Lausanne
Aujourd’hui, juste après la séance tai-chi collective sur la pelouse en face de la Cabane, Jürgen est passé nous offrir cactus en fleurs et ananas bien mûrs pour le dessert. De quoi reprendre des forces après 2h d’entraînement… intensif !
Nous voilà parés pour un après-midi fleuri et fruité…
Le cactus de Jürgen Stramke
Lettre à Laure
Quartier des Bossons, 23 avril 2015,
Chère Laure,
Le travail ne manque pas à Lausanne. Nous sommes toujours « en veille », entre rêve et réalité (je t’envoie dans l’enveloppe les règles du scrabble des champions de l’autre soir ! Ne jette pas l’enveloppe avant de l’avoir lue, comme tu as l’habitude ! Et fais passer à Didi pour la fédé, à Annecy, ça va leur plaire).
Hier, à l’aérodrome de la Blécherette (aux limites du quartier), rencontre extraordinaire : arrivé par hasard (presque !) sur le site ; nous étions aux douanes pour demander l’autorisation de filmer et d’accès. Un responsable se présente, précipitamment, nous serre les mains : « très bien, Loïc arrivera dans 10 minutes, il sera précédé d’une fourgonnette de l’aérodrome et se garera avec son audi entre les balises, devant le jet. Vous concernant, on vous indiquera où vous placer…». A ce moment là on s’est regardés, comme pour se dire : « on joue le jeu de l’équipe de presse ou on dévoile notre identité ? » Nous avons pris le parti (non d’en rire !) mais de la transparence. Et là, nous avons été happés par le flux, par le flot ! Ni une ni deux, nous voilà sur le tarmac à attendre Loïc Duval, champion du monde de course automobile d’endurance, attendu par un fan club (et par nous !) pour faire un show afin de formaliser son nouveau contrat/sponsoring qu’il venait de signer avec cette compagnie aérienne d’affaire (Seven ou Jet Seven, quelque chose dans le genre…). Il est arrivé, avec sa voiture sport (mazette ! fallait voir la bagnole, ça doit coûter des pépettes ça ! Bon c’est pas pour nous de toute façon. Même lui d’ailleurs, la voiture, tu sais qu’ils font que la lui prêter).
Combien j’aurais aimé que tu sois là, chère Laure, avec nous, à deux pas de ces merveilleux petits avions à hélices et autres coucous (Giclou aurait tellement aimé ! Il a gardé son avion qu’on lui a offert à la Noël ?). Ensuite, Loïc arrivé (!), un gentil pilote de notre âge –Mathieu – a été détaché de la cohue pour s’occuper de nous, et nous a fait visiter tout l’aérodrome (gracieusement). Différentes prises de vue, d’un côté, de l’autre, puis il nous a montré une immense porte de hangar made by Gustave Eiffel en personne et encore bien debout (je te joins la photo, pour donner l’inspiration à Gégé pour son garage !!! – Il en est où de sa maison d’ailleurs ?). Faut voir la porte, toute la structure porteuse est à l’extérieur, en forme de grands arcs verticaux et horizontaux qui soutiennent les panneaux. Et puis ça peut se lever. Bon on n’a pas pu rentrer, il n’avait pas les clés. Il nous a même promis un vol (à suivre… ! Marion est tout excitée à l’idée… tu penses bien ! Oui, à suivre…).
Sortis du vortex dans lequel on venait d’être pris, on s’est retrouvés à L’Oubangui à devoir commander 20 couverts pour vendredi prochain, pour toute l’équipe. « Vendredi, c’est salade », il nous a dit le patron! Ah il était content! Adorable, il faudra qu’on y retourne quand tu viendras sur Lausanne.
Bon il va falloir que je te laisse parce qu’on a rendez-vous avec Johnny (Ah, Johnny… ! Johnny ! Je t’en parlerai dans une prochaine lettre !) et puis faut encore que je mange… J’espère que la poste mettra moins de temps que la dernière fois, sinon ma surprise en p.j. n’aura pas de sens (hihi !!! j’imagine déjà ta tête…).
A très vite ma belle. Embrasse Didi pour moi.
Romain.
P.S. : Ici, il fait trop beau, Marion a pris un sacré coup de soleil ! Crème solaire, il y a qu’ça d’vrai !
fête de quartier aux Bossons dans les années septante photo donnée par M.Birkenstock
Le quartier des Bossons est tonique
On s’attendait à un truc pépère. On arrivait le ventre plein d’un English Breakfast mal digéré et en plus on était en retard.
Le Beemer ne marche pas, le cours de gym sera diffusé sur un ordi. Du coup on nous file, chacun, un matelas . On se placarde dans le fond. Début de la session: petites foulées.
« Si on avait su que vous veniez on aurais mis un entrainement plus difficile. On peux vous donner des haltères. »
On décline la proposition poliment. Heureusement. Les exercices s’enchainent, le cardio s’emballe.
Les muscles brûlent : « on lâche le cerveau! »
On s’accroche : épaules, abdos, fessiers. On serre les dents. Les habituées, elles, continuent à parler pendant les exercices.
Fin de l’entrainement, applaudissements, sourires. Un réveil tonique .
Vivre Bossons
« On rencontre Franco, une personne dont on nous a dit qu’il fallait absolument le rencontrer. Il nous accueille en dehors de Bossons, avenue de Morges, dans le nouveau centre de quartier dans lequel il est venu s’installer. Sur le mur en face du centre, un tag énigmatique. Il nous raconte son parcours, comment il est arrivé de l’Italie à la Suisse. Quand on commence à parler de Bossons et de ce qu’il lui reste d’images du quartier, sa voix change un instant. En dehors de son poste d’animateur adolescent, Franco vivait à Bossons, tous les jours il « vivait Bossons ». Il nous parle des terrains de foot, véritable artère du quartier, lieu de métissage et d’échange. Il nous parle des adolescents qu’il a véritablement accompagnés et dont il continue à prendre des nouvelles. Une partie de lui semble encore présente dans le quartier bien qu’il ait déménagé et qu’il soit sur de nouveaux projets. C’est la fin de la matinée, il fait gris, nous reprenons la route vers Bossons avec une nouvelle sensation du quartier, celle de Franco et de son accent italien. »