APF

 On est allé à l’accueil patient facturation  – ce matin, petites bribes de discussion : 

« Du temps, il nous faudrait du temps pour parler, c’est vrai qu’on regarde plus l’écran de l’ordinateur que les patients, et c’est pas bien »

« Avant c’était moins sophistiqué à tous les niveaux, il y avait plus de travail mais aussi plus d’humain.  Il faut savoir dire non et être exigeant pour améliorer notre quotidien. »

Les sous-sols

Sous l’hôpital, cinq à huit kilomètres de galeries qui font penser à la mine avec des petits chariots (comme des berlines) qui circulent en permanence. C’est aussi peuplé que le métro : patients, infirmiers, personnels s’y croisent. C’est aussi le royaume de monsieur Perlot qui dirige le service logistique, qui s’occupe d’approvisionner l’hôpital en matériel divers. Par exemple, l’eau : une année, c’est 309186 bouteilles d’eau d’1,5 litres, soit 613 palettes équivalent à 19 semi-remorques. Monsieur Perlot est là depuis 20ans. Il évoque des peintures qui avaient été faites par un décorateur dans les sous-sols du coté du service des enfants.Quand il en parle à ses collègues, ils s’en souviennent. Ça a été recouvert de peinture blanche, il y a quelques années et ils ne savent pas pourquoi. ”Ça mettait de la gaieté” disent-ils.

le bureau d’à côté

On est allé à la rencontre de la voisine de bureau d’Alexandra. Elle s’appelle Aurélie. On lui a posé des questions, si vous aviez une baguette magique qu’est ce que vous changeriez dans l’hôpital et qu’est ce que c’est pour vous la culture à l’hôpital ? Aurélie nous a dit que si elle avait une baguette magique elle changerait l’état d’esprit des gens. Il faudrait qu’ils soient plus positifs et motivés pour l’établissement.

Pour ce qui est de la culture à l’hôpital, elle parle des associations de bénévoles qui offrent leur soutien aux malades. Elle aimerait rassembler les talents de l’hôpital, et monter des projets ensemble. Elle nous a parlé des projets de l’hôpital de Lyon, de faire venir à l’hôpital de la danse, de la musique. Elle dit qu’il serait possible de faire un lien avec le Louvre Lens, de faire des ponts, entre le musée et l’hôpital.

M Jean Marie Fernandez – le respect

M Fernandez pense qu’ être reconnu dans son travail, c’est pouvoir partager !
Il est chef de cuisine arrivé à l’âge de 18 ans, je n’étais rien du tout, dit-il. Il enchainait parfois 17 jours de travail d’affilés. Il a vécu l’humiliation et le mépris des chefs, et s’applique depuis à changer les mentalités.
Il a gravi les échelons depuis 42 ans qu’il est là. Et dans 3 mois il sera à la retraite.
Il rêve de faire des allers-retours dans l’Indre, où il a construit une petite maison en bois, en pleine nature.
Il parle aussi de faire du bénévolat sûrement aux restos du coeur, parce qu’il est admiratif des gens qui donnent de leur temps aux autres.

On a eu la chance de faire une visite guidée de la cuisine avec lui.
« Les coulisses de l’exploit : 600 repas viennent d’être condionnés ici. » Il nous raconte qu’ ici il n’y a pas de femmes de ménage qui passent nettoyer : celui qui salit c’est celui qui nettoie.

Il nous parle du respect qu’il a pour ses équipes. Il nous raconte l’histoire d’une de ses salariées qui un jour par grand verglas n’a pas pu sortir sa voiture du garage et qu’elle est venue à pieds de Vimy  (à six ou sept km de Lens), parce qu’elle savait qu’elle mettrait le service en difficulté si elle ne venait pas. « Ça impose le respect » dit-il.
Il dit qu’avant personne ne venait dans les sous-sols et que les autres équipes n’ont  pas forcément conscience du travail qui s’ y fait. Mais maintenant, lorsque des nouvelles recrues arrivent et qu’on leur fait visiter tout le bâtiment, il est fier du travail accompli. Il est fier de son équipe.
« Il faut 1H15 pour faire visiter mon service si quelqu’un veut le faire en un quart d’heure, je dis c’est même pas la peine !  » C’est une visite guidée qu’il nous fait et chaque machine, ou endroit donne lieu à une histoire. C’est un homme entier, convaincu, et volontaire et quand on l’écoute parler, il impose – lui aussi – le respect.

Il y a à l’hôpital

Il y a à l’hôpital des boites aux lettres de syndicats, il y a la place du vaguemestre, il y a Emmanuel qui nous rejoints aujourd’hui. Il y a Martine qui a eu 62 ans hier, il y a Guy qui construit son mur. Il y a Gilbert et Mike au bureau. Il y a Jérémie à Culture Commune, Didier qui pose des questions et il y a Maggie qui trie les il y a… Il y a Alexandra qui nous propose des rencontres. Il y a des cadeaux de Noël dans le bureau de Mme Planquette, et les services techniques qui sont étonnés que la culture les contacte. Il y a un arbre en plastique d’un vert exceptionnel dans le bâtiment A2, il y a de la valse aux soins palliatifs. Il y a Sylviane qui traduit nos citations en patois, elle s’appelle Angelica la magnifique, l’autre s’appelle bien Angélina Jolie. Il y a un QG dans le bureau d’Alexandra, il y a deux cafétérias, une pour les médecins , et une pour les autres. Il y a une affiche à l’entrée de la cafétéria en prévention des maladies nosocomiales. Il y avait l’amphithéâtre. Il y les tracts qui sortent de l’imprimante.