« Le renouveau a toujours été d’abord un retour aux sources ». R.Gary

Lundi matin, après la pause du week-end lillois, retour à Paris, retour aux Chapiteaux, retour dans cet univers, ses couleurs, ses bruits, ses odeurs…au loin, le bruit du périphérique et de la ville agitée commencent à se faire oublier.
Nous sommes rentrés dans le petit chapiteau, l’arôme du café nous rentre dans les narines et nous attire au bar, c’est l’heure des bonjours et de la réunion hebdomadaire. Nous sommes rentrés dans le grand chapiteau, c’est l’heure de Trouble, la création, la danse, le chant, les textes…
Le périphérique et la ville agitée sont complètement oubliés jusqu’en fin d’après-midi.
Ce soir, quand on franchira la grille des chapiteaux, la ville nous re-frappera en pleine poire jusqu’au lendemain.

Ici c’est chez moi et je prends toute la place…

« J’ai l’intuition que le clown vient de la nuit des temps. Il n’est pas né avec le cirque, mais plutôt avec l’homme. Dès que l’homme a eu des activités, il y a eu à côté, le marginal, celui qui ne progressait pas, qui en restait à l’essentiel, celui qui voulait emprunter un autre chemin, qui ne croyait pas au progrès, au passé, au futur, celui qui rappelait les désirs immenses de l’homme, et sa nature inadaptée. Le clown est celui qui ne trouve aucune réponse aux questions qu’il se pose, mais qui devient lui-même la réponse.
Le clown, c’est le pauvre type, celui qui ne s’est pas adapté, qui vient d’un autre monde, qui rêve d’être artiste : celui qui est arrivé sur cette terre, et qui est soufflé par sa beauté ». François Cervantes

Nos joies répétitives…

Jour 3 aux chapiteaux, des questionnements nous traversent toujours et nous font penser à pas mal d’auteur-e-s, de textes, d’idées. L’occasion d’aller les rechercher, les relire un peu, et vous en faire profiter sur le blog.

Jour 3 aux chapiteaux, c’est aussi un quotidien: à 9H00, on arrive, on est tou-t-e-s dans le petit chapiteau, le bar est ouvert et on peut boire un café contre 50 cents. Quand on arrive aux Chapiteaux le matin, avant de traverser la rue, on voit déjà Noumir dehors qui attend tout le monde, Alexandar qui trépigne car il est en retard, Thomas qui vient nous faire deux petites bises en nous demandant de finir ses phrases, Otto caché sous son bonnet enfoncé jusqu’aux yeux car il fait froid. 9H30: tout le monde est là, les Turbulents, l’équipe encadrante et tout le monde part sur son projet, son activité.

HVDZ part dans le grand chapiteau avec les Turbulents concernés par le projet TROUBLE, commence alors le travail et tous les jours, Rémi et Mohamed passent avec leur aspirateur. Comme un rituel, un running gag, une attente rassurante…

Cela nous fait rire! Comme disait l’autre: « nos joies répétitives savent nous rassurer »…

Métamorphoses…

Gange grange-aux-tubercules pour récoltes submarines ma sauvage ma grandiose
d’une métamorphose sortons par un petit temps de pluie dans une rue côté impair de
Chicago avec cervelle toute neuve d’abattoir et main toute fraîche de mercure
et qu’importe que la visibilité se brouille
nos poings se serrent
sur la confiance hygiénique l’aube le soir
la fusion est plus intense et intime qu’à tout moment du
crépuscule
à cette heure précisément incroyablement forte
où dans le lit et à hauteur du
Tropique du
Cancer
s’allument et se perpétuent dans le vin des entailles des
flux et de l’enivrement les formidables amours du calmar
et du cachalot
infirmes les hommes que nous rencontrons
car les bossus sont le meilleur antidote que l’on connaisse
contre les curés

A.Césaire