la durée-carnets de route-

Ce qui a toujours été dur à tenir au Prato, au Ballatum ou aujourd’hui à HVDZ c’est la durée. La permanence. On a beaucoup cherché dans tous les sens, on a fait plein de laboratoires possibles voire imaginaires. Plein de recherches. Chercher comment ce qu’on faisait, le théâtre, ça pourrait être un travail comme un autre. Pour lequel on va travailler tous les jours. Ce qui crée la permanence chez HVDZ, c’est les Veillées et les Instantanés. Ce qu’on construit avec les habitants, jour après jour. Chez nous, à Loos en Gohelle. Ou ailleurs. Pour beaucoup de compagnies la permanence, c’est le lieu, le théâtre. Au Prato, par exemple, il y a toujours eu un théâtre et des compagnies invitées. Avec HVDZ on dispose d’un lieu de répétition et de bureaux mais on ne fait pas de programmation même si parfois on suggère des spectacles à Culture Commune. Comme par exemple, dernièrement, Franck Lepage et Le Pavé. Au Ballatum on était installé au théâtre Arc en Ciel de Liévin et la première année, on y a fait un peu de programmation. Après on a demandé à la mairie de Liévin de nommer un directeur, payé par la mairie. Le premier directeur a été Jean Michel Tréguer. Qui sortait de l’ANFIAC. L’ANFIAC a formé beaucoup de responsables culturels dont Chantal Lamarre et Catherine Dan. On y faisait beaucoup d’ateliers à Arc en Ciel. Deux à trois ateliers par semaine de vingt à trente personnes. On n’a plus voulu faire de programmation parce qu’on n’en avait pas vraiment les moyens. Et au Ballatum ça n’intéressait pas grand monde de faire ça. On était  des adeptes de la sainte création. Ce qui était bizarre, c’était de savoir quoi faire du temps qui séparait deux créations de spectacles, deux tournées. Pour ceux qui n’avaient pas la foi et cherchaient davantage pas les voies de l’engagement social ou politique, ça faisait beaucoup de temps mort. De temps perdu. Comme dit Jamal, graffeur à Tremblay qu’on a interviewé pour les Veillées et qu’on a mis dans Les Atomics. J’ai perdu beaucoup de temps mais maintenant je sais ce que je veux faire. Moi je dis que j’ai trouvé mon métier. Je sais ce que je veux faire. Faire des Veillées, des Instantanés. Il était temps. Faudrait appeler Jean Vinet du CRAC à Cherbourg. Les Atomics, ça pourrait l’intéresser. Ou autre chose. On n’est plus allé en Normandie depuis longtemps.

imagine-carnets de route-

Noël! Pourquoi pas? Pas de raison! C’est une année comme une autre!  On a du courrier qui traîne sur le bureau. Pour les Atomics. Impossible de trouver des timbres cet après midi. A moins d’aller au café Le Country à Bruay La Buissière. On n’est même pas sûr que ce soit ouvert. Faudrait aller au bureau de la compagnie pour être sûr d’en trouver. A Loos en Gohelle. Sur le bureau de Maggie. Je ne  suis pas sûr du code de l’alarme. Et de vouloir vraiment aller jusque là cet après midi. Même si les terrils sous la neige, ça vaut toujours le détour. Et la nouvelle place du 11/19 aussi. C’est au Ballatum qu’on avait d’abord demandé de faire un projet pérenne sur le 11/19. François Tacail travaillait avec nous à cette époque là. Françoise Bauer était conseillère théâtre à la DRAC Nord Pas de Calais. On voulait transformer le lieu en ashram. Sans rigoler. Un ermitage où les artistes vivraient dans la paix et la tranquillité, loin de l’agitation du monde.  On allait au ministère de la Culture avec des plans du lieu tel qu’on l’imaginait avec l’architecte Boualem Chelouti. C’était Pas de Calais Habitat qui en était maître d’oeuvre. Au bout du compte, on a été nommés directeurs du C.D.N de Caen. François a rejoint Claire Danscoine. Puis le C.D.N de Béthune. Depuis treize ans la Fabrique du 11/19 est dirigée par Culture Commune et c’est un lieu très ouvert sur le quartier et sur le monde. De brassages des populations et de rencontres. De mille questionnements sur la société et sur la façon de la transformer. Un lieu d’art et d’éducation populaire. Un ashram! Imagine!

électre-carnets de route-

On a posté quelques invitations pour les Atomics. Distribué des tracts à Béthune. Demandé aux camarades de répéter chaque jour leur texte des Atomics pour éviter, contourner les bogues. Dans Béthune on est passé dans la rue du Tir où était installé le centre dramatique national dirigé par Jean Louis Martin Barbaz. On avait répété là avec Eric Lacascade après le Prato et avant le Ballatum. Jules César de Shakespeare mis en scène par Jean Louis Martin Barbaz. On avait deux minutes de texte et on mourrait sur scène. Après un combat à l’épée. On avait une peur bleue de réellement prendre des coups de sabre.  On s’était à peine exercé à manier l’épée. Jules César, c’était Cyril Robichez. Pourquoi on s’est lancé dans ce métier? C’est une erreur de casting. Quand on s’est rendu compte qu’on faisait fausse route, il aurait fallu tout de suite changer de cap. Pour faire carrière dans ce métier sans se poser de questions, faut être né dedans. Etre dépositaire d’un capital culturel spécifique au milieu artistique qui trace le chemin de tes ambitions. Ce qui n’était pas notre cas. Enfin, je veux dire, le mien. C’est pour ça que j’ai beaucoup de chance. Avoir travaillé avec Eric Lacascade et puis le centre national des arts du cirque (on vient d’acheter le livre de Véronique Klein et Pierre Hivernat, le panorama contemporain des arts du cirque) et puis Culture Commune. On a fait son parcours tant bien que mal. Eric Lacascade connaissait le pourquoi et le comment du théâtre. C’est plus pratique. Mais on jouait l’histoire d’Eric Lacascade. Pas la nôtre. On n’avait pas sa place dans ce monde là. Le cirque nous a permis d’accéder à des chemins de traverse et de renouer avec le monde ouvrier, le public populaire d’où on venait. Kublack  (du cirque Plume) nous a dit un jour, j’aurais jamais pu faire un spectacle que mes parents ne comprennent pas. Son père était ouvrier métallurgiste. Je me dis que les Atomics, c’est populaire et ça rassure. C’est du théâtre, du cirque, de la danse et des gens qui parlent de leur vie au jour le jour dans les quartiers populaires. Et de leur engament dans l’art et la culture. C’est l’histoire de Culture Commune et d’ HVDZ. Rien à voir mais on a écouté aussi parler de Stendhal. A la radio.  A propos du Rouge et le Noir, de la Chartreuse de Parme. Et d’un autre livre, De l’amour. Dans le froid et la neige et les bruits de voiture. A Béthune. On est passé rue de Bruay. On y avait répété Electre de Sophocle avec le Ballatum. Dans un hangar de la Comédie de Béthune. On a mis un tract dans la boîte aux lettres. Pour le plaisir. Pour réduire le temps et les distances.  Faire coucou à sa propre histoire. Le hangar a l’air complètement abandonné.

ça vous évoque quoi ce prénom? -carnets de route-

Sandrine est candidate à la direction d’un théâtre à Rouen. Elle doit déposer son projet vers le vingt janvier 2011. Il va falloir qu’on s’organise. Puisqu’on a prévu de présenter les Atomics à la Fabrique à Loos en Gohelle à partir du 17/01/11 et que c’est nouveau. On n’avait pas prévu ça en début de saison et toute l’équipe de Culture Commune a déjà beaucoup à faire. Il faut qu’on soit indépendant. Autant que possible. Ce qui serait bien c’est que Culture Commune nous donne sa mailing list. On s’occuperait d’envoyer nos infos à leurs abonnés. Faut qu’on négocie ça avec Fred. On va jouer dix jours dans une petite salle d’une trentaine de spectateurs mais il faudra bien la remplir tout de même. Sandrine dit que la communication a pris du retard. Pour l’instant on n’a qu’une trentaine de réservations. Mais le journal va nous venir en aide. Il part à l’impression aujourd’hui. Le Journal du 11/19. Hier on a fait une réunion chez Paulo et Sandy. Pour parler de tout ça. Comment faire passer l’info. Au café du Chevalement. En face du 11/19. Un café qui fait à manger le midi. Un plat unique. On y a déposé des tracts sur le bar. Un café où tout le monde dit bonjour à tout le monde. Un lieu très chaleureux. Un ancien café d’ouvriers-mineurs tenu jusqu’à peu par Claude et Colette, dont on va retrouver des images dans les Atomics, au milieu d’une oeuvre du Caravage. A cause du Louvre Lens. Parce qu’on s’est dit que si on cherchait bien au milieu du Tintoret ou de Delacroix, on trouverait des gens des quartiers. C’est obligé. Tu vois quoi? Claude et Colette,  Paulo et Sandy, Le Caravage et le Tintoret. Les noms et les prénoms évoquent toujours quelque choses de particulier, de très personnel. A bien y réfléchir. C’est pas facile de faire venir du monde sur un spectacle qui n’était pas au programme en début de saison. On va y arriver.  On va rappeler toutes les personnes qu’on avait rencontrées sur les Veillées. Une par une. On mettra des tracts et des journaux partout dans le quartier. Et ailleurs. Faut savoir aussi que ça fait plus de douze ans qu’on est installé au 11/19. On connaît bien le quartier. Et on va mettre en place un groupe de paroles à l’espace Pignon de Liévin, début janvier. Avec Béatrice Gras. Mais faut qu’on s’organise… En plus c’est Noël, ça tombe vraiment mal. Noël, n’importe quoi! Et pourquoi pas le premier de l’an?

le journal du 11/19-carnets de route-

On devait voir Nathalie Piat, conseillère théâtre à la Direction Régionale  des Affaires Culturelles du Nord Pas de Calais mais le rendez vous a été reporté à cause des intempéries. On a continué à distribuer des tracts sur les Atomics dans les boîtes aux lettres. A Fresnicourt le Dolmen et à Ohlain. On était prêts à partir à Lille quand le rendez vous a été reporté. On s’était préparé. On était allé au bureau pour consulter les dossiers et pouvoir répondre aux interrogations du ministère. Sur le compagnonnage avec la compagnie Ta Zoa et la création d’Eva Peron. Et les objectifs de notre compagnie à plus long terme. Les Veillées, les Instantanées et bien sûr les Atomics. Martine Cendre a fait des DVD et des enregistrements  MP3 de la dernière répétition, du dernier enchaînement pour que chacun puisse travailler ses textes, à la maison, en voiture, ou là où vont les gens à Noël et au nouvel an… Pour faire un sort aux bégaiements. Aux bugs. Tout le monde les aura reçus aujourd’hui et chacun pourra y travailler dans son coin. En général en fin d’année c’est l’occasion d’un conseil d’administration de la compagnie et d’une assemblée générale. On aurait voulu impliquer davantage les gens du conseil d’administration dans la vie de la compagnie. Comme on dit, on a raté le coche à l’époque de la restructuration de la compagnie quand Sandrine s’est mise au télétravail. Puisqu’on a fait à l’époque un DLA, une étude approfondie du fonctionnement de l’ association. Pour mettre en place le télétravail. Mais comme c’est souvent le cas, on voulait parler de tout mais on n’arrive jamais à parler de tout. On peut se demander si une activité professionnelle de fabrication de spectacles est compatible avec une vraie dynamique associative. A l’époque du DLA, on a manqué un peu de mordant, poigne, chien. Bon, on n’avait pas encore rencontré le Pavé. On est des bons élèves. On met du coeur et de l’engagement au travail. On se demande toujours comment on pourrait être plus utile aux autres, au monde, à la société. Mais on a peur des conflits comme de la peste. On va faire l’assemblée générale en janvier 2011. Et le conseil d’administration… Repartir sur des bonnes bases. Des bonnes résolutions. Entamer l’année avec les Atomics. Lire Toni Négri et Frédéric Lordon. Et voir Florent pour ma voiture.

pare brise-carnets de route-

Hier on est allé distribuer des tracts d’info sur les Atomics sur les pare-brise des voitures et dans les boîtes à lettres sur le site du 11/19 et entre la gare de Lens et le quartier des Fleurs et des Provinces. On n’ a pas mis sur le tract que la réservation est indispensable mais il faudra y penser parce que la salle HVDZ peut accueillir au maximum trente à quarante personnes par soir. On a déposé un paquet de tracts à la maison du Louvre, située aux abords du vaste chantier du prochain Louvre Lens. On  nous a demandé ce qu’on voulait, on a dit qu’on voulait déposer des tracts pour un spectacle qui parle un peu du Louvre. Dans les Atomics, il est question du Louvre. Le Louvre au milieu des cités minières, c’est une aventure incroyable. Comment les gens des quartiers vont prendre ça, le recevoir, c’est ça aussi la question? Si on avait eu la possibilité on aurait dit à la dame à qui on a donné les tracts qu’on travaille sur ce rapport à l’art, sur la question de l’art et des populations depuis des lustres. Que ça nous obsède. Sur la culture dite légitime et la culture populaire. On est tous artistes. On aurait pu lui dire aussi que les gens du Pavé ne croient pas à l’art ou qu’ils disent que l’art contemporain, c’est l’humour des riches. Mais au Louvre, ça s’arrête au début du XIX siècle. J’aurais bien aimé avoir Le Louvre au bout de mon coron. Il y a un plaisir fou à distribuer des tracts dans la ville. C’est l’occasion de marcher et de voir les gens. Et de raconter de quoi il s’agit. De parler. Le plaisir est double quand il s’agit de marcher à travers Lens dans la neige. Et au soir couchant traverser le parking du stade Bollaert au milieu de la fête foraine, un peu déserte. Et emprunter le boulevard Basly, la rue principale de Lens, au milieu des décorations de noël. Et prendre une crèpe au chocolat au coin de la rue piétonne. Et une photo. Hier matin Olivier est allé à France Cars. Dans la rue qui va à Sensas Frites. Il a rendu une voiture qu’on avait louée pour les acteurs pendant le temps des répétitions des Atomics. Il a remonté toute la rue de Béthune à pied et pris la rue Léon Blum puis l’avenue de la fosse pour revenir aux bureaux d ‘HVDZ. A pied. On pense par les pieds. Quand on marche on a une foule d’idées, d’envies et on imagine l’avenir. Ou bien parfois on peut être saisi par l’émotion, bonne ou mauvaise et on n’est plus capable d’avancer. Particulièrement quand on traverse des périodes émotionnelles intenses. Devant la gare on m’a demandé des tracts. C’était l’occasion d’une conversation avec un groupe de jeunes gens à qui on a raconté le 11/19. La culture pour tous. La culture pour chacun. L’art. Le Louvre. La poésie est dans la rue. On avait en tête nos manifestations poïelitiques des Veillées. Pendant les Veillées on défile dans les rues avec des pancartes, des manifestations silencieuses, bien souvent sur les ronds points: Nous sommes des urbanistes du quotidien. Manquer d’imagination c’est ne pas imaginer le manque. On n’a pas assez d’une vie pour habiter son nom. Je me souviens quand on a fait la Veillée à Calais, il y a de cela plusieurs années, Lena disait toujours il faut habiter poétiquement la ville. Marcher. On peut y marcher seul et distribuer des tracts. Je pense pour ma part que quand on marche seul, on n’est jamais tout seul. On se ballade avec ses fantômes. En ville ou ailleurs.  Il n’y a pas d’amour heureux, le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard.

sébastien barié-carnets de route-

Le journal va sortir ces jours ci. On ira le distribuer dans le quartier pour les fêtes de noël. Il a vraiment de l’allure ce petit journal; ça parle de nos errances dans le quartier du 11/19. Et principalement à l’époque des Veillées qu’on a réalisées sur le 11/19. L’idée nous est venue du théâtre du Grand Bleu, la saison dernière. Anne Désidéri a publié sous la forme d’un petit journal les articles du blog de nos Portraits de quartiers à Lille, Hem et Tourcoing pour les distribuer aux spectateurs du Grand Bleu, le soir où on a fait un retour sur avec tous les habitants des quartiers concernés par les Portraits: Bois Blancs à Lille, La Liondrie à Hem et l’Epidème à Tourcoing. Il y a toujours autant de neige sur tout le bassin minier du Pas de Calais. Les arbres sont figés par la glace. Ils sont pourtant terriblement vivants. On les dirait même habités. J’ai connu des gens qui embrassaient les arbres. Je connais des gens qui parlent aux arbres; ça rappelle ce magnifique spectacle du Phun Théâtre, Les Gûmes qu’on a vu à Gosnay. Sébasten Barié déclarait son amour à un arbre. C’était, si on se souvient bien un extrait de Phèdre… ou de Bérénice. Et soudain l’arbre pleurait. Comme s’il pleuvait, comme s’il pleurait de toutes ses branches. On espère bien qu’on aura du monde aux Atomics, à Loos en Gohelle. C’est une bonne façon de se rendre compte de ce qu’on fait. Par tous les temps. Avec les gens, avec les arbres, avec les villes, avec les paysages…

les colocs-carnets de route-

On avait répété très longtemps pour réaliser Base 11/19. Environ neuf semaines. Si on fait le total du temps de travail accumulé au plateau pour les Atomics, on a travaillé six semaines. Ce qui n’est pas mal non plus. On se pose des questions à n’en plus finir avec ce travail là. On n’ a pas radicalement changé de forme même si c’est complètement différent mais par contre la parole est distribuée entre tous. En ce qui concerne le mouvement, la danse, le travail d’Howard est essentiel. On a repris des temps de danse de notre répertoire qu’on a adapté pour ce spectacle. Seul Howard pouvait faire ça. On voulait reprendre une recherche qu’on avait menée à l’époque des salariés licenciés à Culture Commune qu’on avait appelée d’un nom un peu particulier que j’ai oublié. Novembre 2005 peut être. Ou dehors novembre mais je ne sais plus. Dehors novembre c’est cette belle chanson des Colocs, un groupe québécois qu’on trouve facilement sur le net. On a mêlé les Atomics, spectacle spectaculaire sur l’art, les populations, la société et dehors novembre. En passant par Le Pavé. Faire de la politique autrement. Education populaire et transformation sociale. Et Toni Négri, comment aller de la pauvreté à la richesse en passant par l’amour? On entend encore Gaël du Pavé nous dire, qu’est ce qui vous autorise à parler avec les ouvriers de la condition ouvrière si vous ne savez pas politiquement ce que vous êtes? quelqu’un est il capable de me dire ce que c’est que l’anticapitalisme? On a encore du travail. A l’époque du Ballatum quand on a mis en scène les Trois Soeurs de Tchekov, on a répété six mois. On avait fait une résidence à Belfort. Chez Henri Taquet qui travaillait avant à Calais et il y a plus longtemps encore à Villeneuve d’Ascq. Il était communiste. Aujourd’hui il est à la retraite et il est au Parti de Gauche de Jean Luc Mélenchon. La dernière fois que je l’ai vu, c’est quand on a joué j’m’excuse avec Kader à Belfort. Nous étions invités par un foyer de jeunes travailleurs. Avant le spectacle il m’avait dit, alors maintenant tu donnes dans les libertés publiques? Et je ne n’ai pas compris ce qu’il voulait me dire.

Au bout du compte, on se rend compte -carnets de route-

Voilà, ces quinze jours de répétitions ont pris fin hier soir dans la tempête de neige. On a dû revoir les plans d’hébergement à la dernière minute puisque pour les artistes qui devaient prendre la route pour des destinations lointaines, il n’était pas question qu’ils s’en aillent. On a réservé des chambres d’hôtel à la dernière minute à Lens. Le bassin minier est blanc, complètement blanc. Les terrils sont blancs. C’est sublime. Hier soir on a mis des heures pour faire dix kilomètres. A cause du verglas et de la neige. Frantz a fait les éclairages du spectacle. C’est très inventif. On dispose de très peu de moyen. On est dans le petit studio. Il n’y a que peu d’accroche pour les projecteurs. Il faut user de beaucoup d’invention pour réussir à éclairer les Atomics, phase 1. Ce que Frantz a bien réussi. Il n’ a pas ménagé sa peine. Il est resté toute la nuit dans le studio pour travailler et trouver. C’est pas facile. On utilise beaucoup de technique pour ce spectacle et on veut que ça soit très vivant, très humain pour qu’on puisse véritablement rendre compte de ce qu’on vit, ce qu’on ressent avec les habitants des villes, des quartiers pendant les Veillées. Olivier a assisté aux deux enchaînements qu’on a faits hier. Il nous a conseillés et encouragés. Nous devions travailler ce samedi matin. Mais en milieu de semaine, on s’est rendu compte que c’était trop. Pas trop de temps. Mais trop de fatigue, tension… Et on doit savoir ménager les organismes. On bouge beaucoup dans les Atomics. Et Howard a fait intensément travailler les danseurs. Et dans dans cette petite salle 2 ou salle HVDZ  de la Fabrique, on était comme des pommes de terre dans une cocotte minute. A un moment donné il faut laisser échapper la vapeur. Sandrine est rentrée hier soir de Norvège. Une semaine de colloque sur la possibilité d’une collaboration européenne, des Veillées et bien d’autres choses. Elle nous en dira davantage dans les prochains jours. Elle n’a pas pu assister au filage des Atomics. Elle va pouvoir vite disposer d’un DVD qu’on va lui remettre au bureau en début de semaine prochaine. Elle pourra se rendre compte du chemin parcouru. Les Atomics, ça dure un peu plus d’une heure vingt. J’aimerais bien qu’on arrive à résoudre parfaitement nos problèmes techniques. Bon! C’est sûr! Hvdz n’est pas L’Ircam! Mardi on voit la DRAC. Nathalie Piat pour faire le point. Connaître l’avis des experts. Echanger. Savoir où on en est. Où on va. Pour ça, faire les Atomics, Phase 1, c’était indispensable… On a beaucoup tergiversé mais au bout du compte, on se rend compte que c’est une bonne idée de l’avoir fait là.

wesh wesh-carnets de route-

Dernier jour de cette nouvelle période consacrée au labo des Atomics. Avant la reprise et les représentations en janvier 2011. Il neige sur la Fabrique. On doit procéder à quelques nouveaux enregistrements aujourd’hui et on fera deux enchaînements comme hier. Ce matin et cet après midi. On a rendu le spectacle plus personnel qu’il ne l’était avant cette reprise. On a repris la technique du Pavé. Par deux fois, on vient raconter au public des expériences vécues pendant les Veillées. On a appris que Vincent Goethals et le théâtre en scène allaient quitter la région puisqu’il va s’occuper du théâtre de Bussang dans les Vosges. On a démarré nos compagnies à la même époque. A peu près. La semaine prochaine, on a rendez vous à la direction régionale des affaires culturelles. On doit faire le point sur notre prochaine convention triennale. Et l’accompagnement de la compagnie Ta Zoa. Avec la nouvelle inspectrice des théâtres pour la région. C’est la vie. On va très prochainement sortir le journal du 11/19. Un journal qui raconte notre implantation et nos deux dernières veillées sur les quartiers du 11/19. On le distribuera pendant les fêtes et on l’enverra à plein de monde. Enfin, dans la limite de ce qu’on peut faire. Les Atomics sont en bonne voie. Reste plus qu’à faire venir les gens. Rien n’est fini, tout commence. Ce midi à Culture Commune il y a un repas qui regroupe tous les salariés et la compagnie HVDZ. On ramène un cadeau de moins de cinq euros et les cadeaux seront distribués au hasard. On tire un petit papier avec un nom dans un chapeau et on va offrir son présent à la personne. J’ai pris le film Wesh Wesh de Rabah Ameur-Zaïmeche.