pare brise-carnets de route-

Hier on est allé distribuer des tracts d’info sur les Atomics sur les pare-brise des voitures et dans les boîtes à lettres sur le site du 11/19 et entre la gare de Lens et le quartier des Fleurs et des Provinces. On n’ a pas mis sur le tract que la réservation est indispensable mais il faudra y penser parce que la salle HVDZ peut accueillir au maximum trente à quarante personnes par soir. On a déposé un paquet de tracts à la maison du Louvre, située aux abords du vaste chantier du prochain Louvre Lens. On  nous a demandé ce qu’on voulait, on a dit qu’on voulait déposer des tracts pour un spectacle qui parle un peu du Louvre. Dans les Atomics, il est question du Louvre. Le Louvre au milieu des cités minières, c’est une aventure incroyable. Comment les gens des quartiers vont prendre ça, le recevoir, c’est ça aussi la question? Si on avait eu la possibilité on aurait dit à la dame à qui on a donné les tracts qu’on travaille sur ce rapport à l’art, sur la question de l’art et des populations depuis des lustres. Que ça nous obsède. Sur la culture dite légitime et la culture populaire. On est tous artistes. On aurait pu lui dire aussi que les gens du Pavé ne croient pas à l’art ou qu’ils disent que l’art contemporain, c’est l’humour des riches. Mais au Louvre, ça s’arrête au début du XIX siècle. J’aurais bien aimé avoir Le Louvre au bout de mon coron. Il y a un plaisir fou à distribuer des tracts dans la ville. C’est l’occasion de marcher et de voir les gens. Et de raconter de quoi il s’agit. De parler. Le plaisir est double quand il s’agit de marcher à travers Lens dans la neige. Et au soir couchant traverser le parking du stade Bollaert au milieu de la fête foraine, un peu déserte. Et emprunter le boulevard Basly, la rue principale de Lens, au milieu des décorations de noël. Et prendre une crèpe au chocolat au coin de la rue piétonne. Et une photo. Hier matin Olivier est allé à France Cars. Dans la rue qui va à Sensas Frites. Il a rendu une voiture qu’on avait louée pour les acteurs pendant le temps des répétitions des Atomics. Il a remonté toute la rue de Béthune à pied et pris la rue Léon Blum puis l’avenue de la fosse pour revenir aux bureaux d ‘HVDZ. A pied. On pense par les pieds. Quand on marche on a une foule d’idées, d’envies et on imagine l’avenir. Ou bien parfois on peut être saisi par l’émotion, bonne ou mauvaise et on n’est plus capable d’avancer. Particulièrement quand on traverse des périodes émotionnelles intenses. Devant la gare on m’a demandé des tracts. C’était l’occasion d’une conversation avec un groupe de jeunes gens à qui on a raconté le 11/19. La culture pour tous. La culture pour chacun. L’art. Le Louvre. La poésie est dans la rue. On avait en tête nos manifestations poïelitiques des Veillées. Pendant les Veillées on défile dans les rues avec des pancartes, des manifestations silencieuses, bien souvent sur les ronds points: Nous sommes des urbanistes du quotidien. Manquer d’imagination c’est ne pas imaginer le manque. On n’a pas assez d’une vie pour habiter son nom. Je me souviens quand on a fait la Veillée à Calais, il y a de cela plusieurs années, Lena disait toujours il faut habiter poétiquement la ville. Marcher. On peut y marcher seul et distribuer des tracts. Je pense pour ma part que quand on marche seul, on n’est jamais tout seul. On se ballade avec ses fantômes. En ville ou ailleurs.  Il n’y a pas d’amour heureux, le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard.

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