rdv à dunkerque

En route pour Dunkerque. On passe chercher Maggie à Bruay et on retrouve Anne Charlotte à Dunkerque. On va faire le tour des quartiers pour avoir une idée. Flâner dans la ville. Humer l’air de Dunkerque. Prendre le temps. Marcher. On marche beaucoup dans les Veillées. Discuter avec les gens du théâtre qui connaissent bien leur ville. Partager ce moment là comme un premier temps de Veillée. Rencontrer des acteurs sociaux de la ville, des enseignants et des artistes. Etre présents physiquement pleinement quelques heures pour se faire une petite idée. Avoir la sensation de Dunkerque. Parcourir la ville les yeux grand ouverts. Bien écouter ce qu’on nous dit. Prendre des notes pour en faire un résumé complet à nos camarades. Voir Dunkerque comme on ne l’a jamais vu. C’est comme un premier jour de Veillée à Dunkerque.  Après St Nazaire c’est notre deuxième ville portuaire de résidence pour une Veillée…

les pendules à l'heure

Le temps est un point dans le temps. Tout ce qui arrive, arrive en même temps. Tout ce qui est arrivé, arrive dans l’instant. Comment peut on vraiment se rendre compte de ce qui est passé et qui ne serait pas en train de se passer maintenant. C’est parce qu’on y pense que ça existe. J’avais été frappé par un article dans la Voix du Nord à Lens au moment de l’Instantané au lycée Béhal. HVDZ retourne au lycée. Quand on fait les Instantanés dans les lycées, j’ai l’impression de n’avoir jamais quitté le lycée. Et que les lycéens sont les mêmes. Lycéens pour toujours. Pour les siècles des siècles. Comme si ces lycéens, ces professeurs avaient depuis toujours existé à cet endroit là. Le temps est immobile. Peut être que ça tient tout simplement à l’idée que le temps ne se voit pas (ou que ça rappelle des moments forts de sa propre existence. L’émotion dans ce cas là se fiche bien de savoir si c’est maintenant  ou sept ou huit, vingt ou trente ans auparavant). D’où cette inquiétante étrangeté de n’avoir pas avancé. Ou de n’avoir rien fait, n’avoir pas changé en vérité. Puisqu’au bout du compte on n’a jamais l’impression que d’être dans le temps présent. Quel que soit le temps accumulé! C’est impossible de se rendre vraiment compte de ce qu’on a accumulé. C’est sans doute ça qu’on appelle la fuite en avant. L’envie d’en faire toujours plus sans savoir jusqu’où aller trop loin. C’est la peur du vide ou d’être abandonné (on devrait en avoir assez avec toutes ces histoires) et de ne plus savoir si ce qui a eu lieu, a vraiment eu lieu. Alors on se refait le film et on a tous les âges et toutes les émotions à la fois. Pourtant quelque chose a changé. Puisqu’on mange à la cantine des professeurs et qu’on va et vient dans le lycée comme on veut. Parfois on a cette impression quand on fait une intervention dans une classe qu’on est assis là devant nous, nous mêmes (cf les pas de couloir de Jérémie). Que c’est à nous mêmes qu’on s’adresse et qu’on détourne la tête vers l’extérieur quand on nous regarde pour ne pas être reconnu. On n’a pas passé l’âge. Bergman disait, à la fin de sa vie, quand je me regarde j’ai l’impression de voir un vieil homme en pantalons courts. (les Fraises Sauvages, de Irgman Bergman. C’est pas joyeux, mais ça remet les pendules à l’heure!)

après-demain on va à dunkerque

Dans deux semaines on reprend au lycée Emile Zola de Watrelos. Un autre Instantané. On met en place les hébergements et on organise les interventions dans les différentes classes. On met en place les hébergement des Veilleurs sur toute la période des Instantanés et des Portraits à venir. C’est beaucoup plus compliqué qu’il y paraît. Les budgets sont serrés et ce sont des actions ni ne rapportent pas d’argent. Les budgets des structures culturelles sont chaque année revus à la baisse. Les enveloppes budgétaires, comme on dit à la direction régionale des affaires culturelles n’augmentent plus depuis des années. Par exemple il existe en région un certain nombre de compagnies qui sont conventionnées par l’ état  et bénéficient à ce titre d’un subventionnement constant sur au moins trois ans. Mais l’enveloppe budgétaire pour l’ensemble des compagnies n’augmentant pas d’une année sur l’autre, il est impossible de conventionner de nouvelles compagnies. A moins d’en déconventionner d’autres. Et c’est aussi ce qui se passe pour les structures culturelles de création et de diffusion du type centre dramatique national (comme le grand Bleu avec qui ont fait les Instantanés) ou les scènes nationales, leur budget est revu à la baisse tous les ans. On peut dire que là aussi c’est une manière de démolir les service public de la culture. Toujours est il que par la force des choses, on demande aux compagnies de faire des économies et dans le cadre des résidences, comme pour les Instantanés ou les Portraits, de loger tout le monde à moindre frais. Mais pour quelqu’un qui passe la moitié de sa vie à l’hôtel ou dans des gîtes, il faut tout de même un peu de confort. Après des années et des années de route, on ne veut plus dormir pendant des semaines dans les Mister Bed, Formule 1 ou Première Classe qui n’ont rien à voir avec une première classe (je me souviens des graffitis  et des chewing-gums collés sur la ferraille du sommier  et sur la planche du lit du dessus et des chambres qui donnent directement sur l’extérieur, les jours de pluie et de grand froid. Des matins, à peine réveillé, où tu réfléchis et tu te dis, si je faisais une valorisation d’acquis d’expérience qu’est ce que je pourrais faire d’autre? et qu’est ce qui existe comme formation pour comédien, trente ans de métier, perdu au bord de la route?)

Après-demain on va Dunkerque; ça va être bien. On se prépare une belle saison à Dunkerque. On y était allé avec Sandrine. On avait mangé des chips dans la voiture en revenant. Elle avait raté son train pour Rouen. Elle avait passé la nuit à l’hôtel, à Arras. Il avait neigé très fort sur la route du retour.

gaufre à la chantilly (ou au nutella)

C’est avec les Chantiers Nomades, centre de formation en direction des artistes et des techniciens du spectacle vivant, de la radio et du cinéma qu’on a pu faire Les Sublimes et Base 11/19. On a prévu une un autre stage avec les Chantiers Nomades en 2012. Avant les Chantiers Nomades, on avait fait deux spectacles de cirque, C’est pour toi que je fais ça et Et après on verra bien. Mais ces deux spectacles avaient été créés avec des équipes de cirque constituées. C’est pour toi que je fais ça, on l’a fait avec le Cirque Désaccordé et le Centre national des Arts du Cirque et Et après on verra bien, avec le groupe Anomalie qui avait créé Le Cri du Caméléon  trois  ou quatre ans auparavant. Les Chantiers Nomades nous ont permis de bénéficier de leur réseau d’artistes et de leur logistique pour mettre en place des stages de formation qui ont provoqué des rencontres et ces rencontres ont permis aussi d’aboutir à la création de spectacles. Tous nos stages de rencontre et de formation ont eu lieu à la Fabrique de Culture Commune.  On a fait un troisième stage avec les Chantiers Nomades autour des veillées et de l’écriture d’un film des veillées. Avec un scénariste, Michel Piazzo et un réalisateur, Daniel Cooreman; ça a été une vraie découverte. D’abord la possibilité de travailler avec plein d’artistes différents et beaucoup de nordistes. Et puis se rendre compte qu’on pouvait faire une Veillée à quinze ou vingt. Et un film en même temps, sur ce qu’on était en train de faire. On va reprendre l’idée avec les Instantanés dans les collèges et les lycées;  ça avance bien. On va d’abord rédiger le projet dans les semaines qui viennent pour que le tournage ait lieu au cours de l’année prochaine. Pas oublier non plus la tournée des Atomics la saison prochaine. On s’est dit qu’à chaque Veillée on pourrait aussi proposer un temps de rencontres avec des habitants qu’on formerait à la technique des Veillées et qui après s’en serviraient à leur manière. On a plein d’idées… En fin de semaine on va à Dunkerque (Dunk de Dunk) pour visiter des écoles et des quartiers. Avec l’équipe du Bateau Feu. On va beaucoup travailler à Dunkerque l’année prochaine. On est ravi. On ira jeter un oeil à la mer. Paraît qu’on aura du soleil. Une gaufre à la chantilly et un Perier menthe. Face à la mer (j’aurais dû grandir…). Avec Maggie et Anne Charlotte. Faut vite qu’on reprenne contact avec les Chantiers Nomades.

jean paul sartre

Tout un homme est fait de tous les hommes ça signifie une telle communauté en profondeur entre les gens que ce qui les sépare c’est du différentiel je trouve qu’il vaut mieux réaliser en soi dans son aspect radical  la condition humaine que de s’accrocher à une mince différence spécifique qu’on pourrait appeler le talent qui est un crime contre soi même et contre les autres parce que c’est s’attacher uniquement à ce qui sépare en vérité quand je dis que je suis n’importe qui je veux dire les différences qui font l’objet de vanité de recherche et d’ambition sont si minces qu’il faut vraiment être très modeste pour les rechercher autrement dit je suis complètement d’accord avec un des idéaux de Marx qui veut que lorsque un bouleversement de la société aura supprimé la division du travail il n’y aura plus d’un côté d’écrivains accrochés à leur petite particularité d’écrivain à leur petit talent d’écrivain et puis de l’autre des ouvriers mineurs ou des ingénieurs mais il y aura des hommes qui écrivent et qui par ailleurs font autre chose l’activité d’écrire est une activité liée à la condition humaine c’est l’usage du langage pour fixer la vie c’est une chose essentielle mais elle ne doit précisément pour ça ne pas être confiée à des spécialistes

des montagnes de questions (écho du pas de calais) 3

La route de la cité 3 à Ames, le village voisin qu’on empruntait tous les jeudis pour aller chercher du beurre et des oeufs pour toute la famille chez Marie Salinck? Les réunions du parti communiste, à la cité, qui avait lieu à l’école communale? Le candidat socialiste qui avait promis de nettoyer le café des colombophiles à Ferfay-centre avec du champagne s’il remportait la mairie de Ferfay? Le tournoi de football qui avait lieu tous les ans à Pâques sur le terrain au bout du village, près de l’ancienne ligne de chemin de fer des houillères? Un stage pour apprendre à jouer de la guitare à Lillers avec un groupe de musique folklorique, le Veau Gras, à la maison des jeunes de Lillers (j’étais vraiment pas doué et on n’arrivait pas à accorder la guitare que j’avais achetée cinquante francs dans un magasin à Bruay dans la rue des Escaliers. Là où il y a aujourd’hui le Temple, la salle de spectacles)?  Tout ce coin là du bassin minier du Pas de Calais que je sillonnais à mobylette, Bruay, Auchel, Lillers, Rely Ligny… (comme dans le film de Dumont, la vie de Jésus même si avec mes camarades on n’avait rien à voir avec les personnages du film de Dumont, qui méprisent les gens et la réalité qu’il est censé filmer)? La mobylette, on l’avait achetée à Lillers quand j’ai eu mon brevet (mes parents allaient toujours dans les mêmes magasins, que ce soit pour les chaussures, les vélos et la mobylette, l’épicerie, sauf le beurre et les oeufs qu’on allait chercher à Ames dans une ferme tenue par deux soeurs et un très vieil homme qui disait tout le temps, en boucle. Je me souviens, il disait, si il avait trouvé à se marier, il aurait du travail et puis si il avait trouvé du travail, il aurait trouvé à se marier et puis si il avait trouvé du travail, il aurait trouvé à se marier et puis si il avait trouvé du travail, il aurait trouvé à se marier)? Le café théâtre de l’abattoir dont j’ai déjà parlé (où j’ai eu la révélation de la musique et la danse folklorique et de l’art engagé)? La boîte de nuit au milieu d’une décharge d’ordures ménagères, le Moulin, tout en haut d’une colline qui dominait jusqu’au bout du monde la plaine des Flandres ?

no future

Hier j’étais au bureau  à sept heures du matin. J’ai pris mon petit déjeuner à Liévin à l’angle de la rue Défernez et Léon Blum, devant la boulangerie qui fait le coin. Un coca zéro et deux petits pains au chocolat. A midi j’ai mangé sur le parking du stade Bollaert. Entre le stade Bollaert et la mosquée. Quand on a fait j’m’excuse avec Kader, la première fois on s’était rencontré par hasard dans la rue Défernez. J’étais venu acheter un cahier à grands carreaux et un stylo.  On était allé boire un verre à la terrasse d’un café sur une place, un peu plus loin. C’est comme ça que ça a démarré. On a évoqué plein de souvenirs de corons. Et on a commencé à prendre des notes. C’était en plein été. On est resté un bon moment à la terrasse. Et on s’était revu à cet endroit là, à la même table, pour écrire, régulièrement. Un jour on a eu la visite de Philippe L. qui venait faire un tour à Liévin. Une journée ou deux. Il venait rendre visite à ses parents. Philippe L. a travaillé longtemps avec le Ballatum avant d’aller à Caen et de rejoindre ensuite l’organisme national de diffusion artistique. En plein été à Liévin, je me rappelle, il faisait très chaud. Et Philippe n’avait pas envie de s’attarder là. Comme mes frères et soeurs, il avait échappé au nord et ne voulait plus y revenir.  Quand j’étais gamin, j’étais persuadé que c’était le chemin que je prendrais. Quitter la région. Forcément. On n’avait rien à espérer en restant là. On a été élevé là dedans. La nécessité absolue de foutre le camp. Un jour, Eric Noulette qui dirige Emmetrop à Bourges et qui est de Noeux les Mines me disait à l’époque fallait partir, le Pas de Calais c’était no future. Enfin Kader et moi, on était toujours là. On avait raté le train. Avec un cahier à grands carreaux, une chaleur de plomb, des bières, accrochés à nos tables de bistrot (en terrasse) à tenter d’écrire des histoires. Kader rentrait d’Hardelot. Il avait passé quelques jours à Hardelot sur la côte d’Opale avec ses filles. Deux mois plus tard on a créé j’mexcuse à la Fabrique, à Loos en Gohelle. Qu’on a joué des centaines de fois. En avril prochain, dans le cadre des journées de l’adolescence au Grand Bleu à Lille, on a décidé qu’on diffuserait j’m’excuse. Kader y parle de ses souvenirs d’enfance dans les corons à Montigny en Gohelle.

liverpool

J’ai juste beaucoup de mal à écrire. Il y a des jours comme ça où tout va de travers. J’aurai passé deux jours complets au bureau tout seul. Du coup je pense à Olivier, notre administrateur qui se retrouve parfois des semaines entières seul au au bureau. En même temps c’est bien d’être tout seul. C’est comme une retraite. Au bout du site du 11/19, avant les parkings, à deux cents mètres de l’autoroute, un lieu de retraite. Dans un petit bureau au milieu de plein d’autres bureaux où les gens vont et viennent et parlent fort. C’est l’occasion de lire ce que j’aurais du lire depuis longtemps. Par exemple la fiche descriptive du projet artistique qui concerne l’accompagnement du projet Issue 1. Il s’agit d’une jeune compagnie de cirque qui intervient dans les hôpitaux psychiatriques, les prisons et qui va faire un travail pas loin d’ici  avec les exilés du camp de réfugiés de Norent Fontes. Et qu’on soutient. Il s’agit de trois anciens élèves du Centre national des Arts du Cirque de Châlons en Champagne dont le directeur est Jean François Marguerin et qui prend sa retraite à la fin de l’année. Nous avons rencontré Marion, Mathieu et Vasil quand nous donnions des cours encore au CNAC. La dernière année où nous sommes intervenus, nous avions décidés de parler aux étudiants des Veillées, de tout ce travail qu’on fait avec les habitants des quartiers pour essayer de se rendre la vie plus heureuse. Parce qu’on se dit que c’est avec les autres qu’on trouvera le bonheur. Parce qu’on pense que ça passe par le sens qu’on donne à sa vie et à ce qu’on fait. Du sens et des perspectives (c’est hégélien, non?). Nous leur avions parlé des Veillées et nous avions organisé des interventions dans la rue et dans différentes structures sociales, éducatives, médicales de Châlons; ça n’a pas été facile tous les jours mais il en est resté ce beau projet Issue 1.

village

Hier a eu lieu la réunion des associations à Maisnil les Ruitz avec HVDZ et Culture Commune pour préparer les Portraits de Villages avec les communes de Maisnil, Ruitz et Houchin. Tout s’est déroulé pour le mieux. Maggie et Stéphane ont présenté le projet et pris les premiers rendez vous avec les habitants. Pour la première fois sur les Portraits de villages nous travaillerons avec  Jamel Bouhassane que nous avions rencontré à Tremblay. Et nous retrouverons Yasmin Rahmani avec qui nous avions travaillé à Nantes, sur la Veillée organisée par la Théâtre Universitaire de Nantes sur le campus et les quartiers nord de la ville. Il nous rejoindra  pour l’Instantané au lycée Jean Monet à Lille . Jamel Bouhassane est graffeur et il peindra des  fresques éphémères dans les villages à l’image de ce qu’il fait à Tremblay et dans beaucoup d’autres villes en France et à l’étranger.

de sochaux à pékin des montagnes de questions (echo du pas de calais) 2

Par où continuer? Le passage à niveau à la sortie de Lillers pour aller vers Ferfay? La gare de Lillers? La maison de retraite en face de la gare de Lillers? Ma tante Rose (qui était concierge à la caisse centrale des banques populaire à Paris et qui a fait renter une partie de la famille à la banque. Avec l’accord du patron. C’était une façon à l’époque de tenir les employés. Quand quelqu’un n’était pas content, il subissait la pression de la direction de l’entreprise et de la famille. D’ailleurs, en 68, personne ne s’est engagé dans la révolte. Tout le monde avait trop peur de perdre son travail, de ne plus en retrouver, de revenir à Ferfay, à la cité 3. On a inventé aujourd’hui des méthodes de management encore bien plus malsaines et destructrices)? Mes parents communistes? Mon frère breton? Eric Lacascade? Mes deux ans au Prato (on avait joué Parfum de frites, Maldonne et les Muscades de la Guerliche (tiré d’un conte d’un buveur de bière; ça se passait près de Douai, on avait fait ça dans un petit village pour la troisième chaîne de télévision. Je vais à Douai le neuf mars, à l’hippodrome pour présenter les projets de la compagnie. J’ai eu Gilbert Langlois au téléphone avant hier)? Les débuts du Ballatum à Faches Thumesnil avec l’adjoint au maire et les parents d’Eric? La Clé des champs à Faches Thumesnil (le café associatif où on répétait au milieu d’une portée de petits chiens qu’on avait tous appelés par des noms de grand metteur en scène. Il y avait Mnouchkine, Judith Malina, Chéreau, Vitez, Planchon, Brook, Pierre Etienne Heyman…)? Quand je buvais bière sur bière en disant que le théâtre c’était pas pour moi (ça, ça m’est resté. Je le pense toujours. Mais pour maintenant je ne changerai plus. J’ai fait la paix avec mes regrets. Je suis cent fois plus fatigué, mais moins amer, etc)? Le spectacle Marie, avant de quitter Caen, définitivement? Le départ de Stella, qui était administratrice au Ballatum puis à HVDZ jusqu’en 2005? Les licenciements à Culture commune en 2005? La fermeture de Metaleurop? L’arrivée du Louvre à Lens? Le mariage de ma soeur à Lillers? Le curé de Ferfay? Le spectacle qu’on avait fait dans l’église de Ferfay avec des musiques psychédéliques Tangerine Dream, Klaus Schulze, Kraftwerk et l’abbé Olive qui voulait reprendre un morceau de Kraftwerk pour la messe du dimanche. Kometenmelodie 2 (Il y a renoncé parce qu’il ne voulait pas fâcher Antute, qui jouait de l’orgue à l’église. Pour les messes, les baptêmes, les mariages, les enterrements)? Le départ à la retraite de mon père après trente sept ans de fond? Quand ils ont chanté l‘Internationale? La découverte de l’ultra gauche à la faculté et tout le bien qui se disait de ce côté là des intellectuels de la classe ouvrière (J’avais jamais vu ça)? Houdain, où je suis allé l’autre jour à une réunion des amis de Joseph Tournel. Il a participé au tribunal populaire qui a fait le procès des houillères lors de la dernière catastrophe minière à Liévin avec Sartre et Serge July ? Le café de la Mouffe? Un livre, De Sochaux à Pékin, une histoire de la gauche prolétarienne, de Claire Brière Blanchet, à tomber par terre tellement c’est bouleversant?