no future

Hier j’étais au bureau  à sept heures du matin. J’ai pris mon petit déjeuner à Liévin à l’angle de la rue Défernez et Léon Blum, devant la boulangerie qui fait le coin. Un coca zéro et deux petits pains au chocolat. A midi j’ai mangé sur le parking du stade Bollaert. Entre le stade Bollaert et la mosquée. Quand on a fait j’m’excuse avec Kader, la première fois on s’était rencontré par hasard dans la rue Défernez. J’étais venu acheter un cahier à grands carreaux et un stylo.  On était allé boire un verre à la terrasse d’un café sur une place, un peu plus loin. C’est comme ça que ça a démarré. On a évoqué plein de souvenirs de corons. Et on a commencé à prendre des notes. C’était en plein été. On est resté un bon moment à la terrasse. Et on s’était revu à cet endroit là, à la même table, pour écrire, régulièrement. Un jour on a eu la visite de Philippe L. qui venait faire un tour à Liévin. Une journée ou deux. Il venait rendre visite à ses parents. Philippe L. a travaillé longtemps avec le Ballatum avant d’aller à Caen et de rejoindre ensuite l’organisme national de diffusion artistique. En plein été à Liévin, je me rappelle, il faisait très chaud. Et Philippe n’avait pas envie de s’attarder là. Comme mes frères et soeurs, il avait échappé au nord et ne voulait plus y revenir.  Quand j’étais gamin, j’étais persuadé que c’était le chemin que je prendrais. Quitter la région. Forcément. On n’avait rien à espérer en restant là. On a été élevé là dedans. La nécessité absolue de foutre le camp. Un jour, Eric Noulette qui dirige Emmetrop à Bourges et qui est de Noeux les Mines me disait à l’époque fallait partir, le Pas de Calais c’était no future. Enfin Kader et moi, on était toujours là. On avait raté le train. Avec un cahier à grands carreaux, une chaleur de plomb, des bières, accrochés à nos tables de bistrot (en terrasse) à tenter d’écrire des histoires. Kader rentrait d’Hardelot. Il avait passé quelques jours à Hardelot sur la côte d’Opale avec ses filles. Deux mois plus tard on a créé j’mexcuse à la Fabrique, à Loos en Gohelle. Qu’on a joué des centaines de fois. En avril prochain, dans le cadre des journées de l’adolescence au Grand Bleu à Lille, on a décidé qu’on diffuserait j’m’excuse. Kader y parle de ses souvenirs d’enfance dans les corons à Montigny en Gohelle.

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