maisnil enfin

Tous à pied d’oeuvre à Maisnil ce matin. Pour le Portrait de village. Tous là ou presque puisque Jamel arrive un peu plus tard dans la semaine. Et Guy arrive demain. Maisnil se trouve à côté de Barlin où on avait fait une Veillée en 2006 dans le quartier de la cité 5. Martine y habitait encore. Maisnil se trouve juste à côté de la forêt d’Olhain. Et du golf d’Olhain. Le golf d’Olhain marche très bien mais uniquement avec des gens qui viennent d’ailleurs. Qu’est ce que tu veux que les gens d’ici aillent perdre leur temps à jouer au golf? Cette semaine on a fort à faire. Il faut qu’on aille à Ruitz (où Maggie a vécu toute son enfance) aussi et à Houchin. On n’ira pas au golf mais par contre on ira à la base de loisirs. Il y a toujours plein de monde qui va là. En toutes saisons. Et il y a un énorme  gymnase où avaient eu lieu les assises du bassin minier, il y a une dizaine d’années, qui avaient réuni des habitants, des associations, des élus qui avaient ensemble réfléchi à l’avenir du bassin minier… Et l’année dernière c’est là que se sont produits les artistes de la compagnie québécoise les sept doigts de la main. Un succès total.

anniversaire

Demain c’est le CNAC (centre national des arts du cirque) pour une discussion publique dans le cadre des manifestations organisées pour le vingtcinquième anniversaire de l’école. Et demain c’est le début du Portrait de village à Maisnil, Ruitz et Houchin. On va jouer sous un chapiteau appelé Smob (Structure mobile…) que vient d’acheter la communauté d’agglomérations de l’Artois. Le chapiteau ressemble à une yourte mongole. On a acheté des nouveaux écrans spécialement pour la Smob et une nouvelle caméra. On s’est vu au bureau à midi. Une partie de l’équipe. Puis on a emmené  Anne Charlotte en haut du terril. Depuis qu’on lui dit qu’il faut monter en haut du terril pour bien voir tout le bassin minier. Pour se rendre compte. On est mal tombé. La cime des terrils était plongée dans le brouillard. Mais c’est un rituel. Un passage obligé quand on passe par la compagnie. Monter sur le terril. Quand on arrive là haut, on se tait. C’est obligé. Le temps de reprendre son souffle. Le temps d’un souffle et de regarder le plus loin possible. C’était limité à cause de la brume. Mais on a pris le temps de bien regarder tout de même. Parfois il suffit d’imaginer et d’inventer ce qu’on vous dit qu’il y a. Pour que ça existe. On est redescendu par les fumerolles et les arbres plantés pour Frédérique et Kader. Et puis on a longuement discuté avec Manu et Anne Charlotte. On a parlé des moments marquants dans l’histoire de la compagnie. On a parlé de cirque. Du Cnac. De Jean Vinet  qui était directeur des études au Cnac quand on a fait le spectacle C’est pour toi que je fais ça avec les étudiants de l’école. Jean Vinet avait d’abord proposé à E.L de faire le spectacle. Et aussi à Olivier Py qui avait fait travailler les étudiants sur un passage de la bible. Et au bout du compte, c’est nous qui l’avons fait. C’est pour toi que je fais ça!

memento mori

On va voir Manu aujourd’hui. Revenir sur l’histoire du Ballatum et d’ Hvdz. Pour son mémoire. On s’était vu déjà la semaine dernière. On s’était installé dans la salle 1. C’était la salle Hvdz au début de notre résidence à Culture Commune. C’est là qu’on avait fait le travail avec les anciens mineurs et Colette… C’était la première fois qu’on travaillait sur la mémoire ouvrière. Il faut aussi qu’on finisse le bilan d’activités de ces trois dernières années qu’on doit donner à la Drac pour le renouvellement de la convention. On a donné les projets mais pas le bilan. Il faut que l’inspectrice ait le temps de tout lire avant notre rendez vous au mois de mai. Et finir de préparer Maisnil et nos interventions dans les centres de formation des apprentis. On a décidé qu’ avec les apprentis, on ferait des ateliers d’écriture ( en plus de tout le reste). On n’a toujours pas pris de décision pour Méricourt. Si on ne devait pas y aller, il ne faut tarder à le leur dire. Pour qu’ils aient le temps de trouver d’autres collaborateurs. J’avais mis en lieu et place de cet article un texte de Hegel sur la beauté qui se terminait ainsi: le pays des ombres est celui de l’idéal, celui des esprits, morts à la vie dans l’immédiat, affranchis des médiocres besoins dont est faite l’existence naturelle… libérés de toutes les perversions et déformations inséparables de la finitude du monde des phénomènes. Je l’ai enlevé. Je ne voyais pas du tout pourquoi j’avais recopié ça.  Ce que ça foutait là. Comme si ça avait été plus fort que moi. Qu’il fallait que je l’écrive pour être sûr de ne pas le laisser là. Nunc est bibendum. Nunc pede libero pulsanda tellus.

le temps est une image mobile de l'éternité

Les trois journées de l’adolescence sont passées. On a travaillé deux années avec le théâtre du Grand Bleu. A Lille. La saison dernière, on avait fait trois portraits de quartiers et Un retour sur… On n’a jamais tant travaillé avec le Grand Bleu. C’est parce qu’on s’entend bien avec Agnès et François qui dirigent le théâtre depuis deux ans. Pour tout dire, on n’avait auparavant jamais rien fait avec le Grand Bleu. Ou alors c’était bien avant encore. Quand c’était la MJC. L’année prochaine, de septembre à juin on va mettre l’accent sur Dunkerque et Douai. Et Rouen. On va poser nos valises au bord de la mer, dans la ville du Gayant et à l’embouchure de la Seine. On pourrait faire correspondre les années aux villes et aux territoires où on est allé. C’est plus marqué depuis qu’on fait ce travail avec les habitants puisqu’on s’installe à chaque fois quelque part plusieurs semaines. C’est moins éphémère qu’une tournée de spectacle classique puisqu’on se souvient très bien de chaque endroit où on a fait une veillée.  Alors qu’on a du mal à se souvenir des villes de tournée où l’on a fait que passer. Comme on le dit dans les Atomics, dans les Veillées on laisse un peu de soi dans chaque ville. On aurait pu être cordonnier ici, animateur là… Sentiment d’être allé jusqu’au bout et sensation d’inachevé. Rien s’arrête, tout commence. On est attendu de pied ferme à Maisnil Ruitz et Houchin.

quitter le npa

Comment dire? Dans une semaine on sera à pied d’oeuvre à Maisnil Ruitz et Houchin. On démarre samedi matin. J’ai une amie qui a quitté le NPA, le militantisme et ses responsabilités au sein du parti pour préparer l’agrégation d’histoire. Elle est prof dans un collège du secteur. A Barlin. Au collège Jean Moulin. On allait manger à la cantine de Jean Moulin à Barlin quand on a fait la Veillée sur la cité 5. C’était en 2006. A l’époque où on faisait des Veillées en deux temps. On avait passé une semaine en février, sous la neige, à la cité 5 et une autre en mai ou en juin. Sous le soleil. C’était les premiers pas de Flora et Maggie sur les Veillées. Je pense à tous ces militants d’extrême gauche très engagés qui sont devenus des penseurs de l’histoire moderne ou de la philosophie. Comme Benjamin Stora, Regis Debray… Regis Debray s’était engagé à l’école normale supérieure à l’époque où tout le monde y était communiste. Avec Louis Altusser. Quand je parlais avec S. qui est prof d’histoire à Barlin et qui pendant des années s’est donnée corps et âme au Parti, elle disait qu’elle ne comprenait pas qu’on ne puisse pas militer. Elle disait, qu’est ce que la vie a de si intéressant qu’on n’ait pas le temps de militer. Elle distribuait des tracts et collait des affiches à cinq heures du matin devant la Française de Mécanique à Douvrin toutes les semaines, ou à Plastic Omnium et STA à Ruitz. Quelque soit le temps et l’époque de l’année! Qu’est ce qui se passe qui fait que d’un seul coup le désir d’apprendre est plus fort que tout le reste, plus fort que le plus profond des engagements?

c'est la vie

C’est pas tous les jours facile la vie de compagnie. On a de la chance, on travaille beaucoup. Ce qui est difficile pour une compagnie, c’est la durée. C’est très riche, on accumule les expériences et les réflexions. Mais aussi les quiproquos, les faux horaires de train, les malentendus… Les départs sont toujours un peu difficiles à encaisser. Mais tout ça est complètement naturel. C’est comme ça que ça se passe. C’est la vie. Et c’est bien comme ça. Puisque qu’on renouvelle l’équipe et les gens nouveaux vont nous apporter une énergie positive. Notre présidente quitte le conseil d’administration. Elle nous accompagnait depuis cinq ans. En 2006, elle avait pris la suite de Boualem Chelouti, qui a quitté le C.A quand Stella Bommel, notre précédente administratrice est partie. Juste après le spectacle qu’on avait fait avec Hamid Ben Mahi, Faut qu’on parle, qu’Hamid Ben Mahi joue en ce moment en Suède. A la création du spectacle, à Culture Commune, on avait essuyé quelques critiques féroces. On nous reprochait d’avoir fait de l’immigration un fond de commerce. C’est peu dire qu’on l’avait mal pris.

oui

On a envisagé plein de choses à la réunion vendredi matin. On ne pourra jamais tout faire. Des spectacles. Des Veillées. Des Instantanés. Méricourt.  On a eu la visite du responsable de l’association du dessus, le Cerd pour un travail sur la culture et l’énergie alternative. Un film à faire ensemble. Une action à mener avec des salariés d’entreprises qui travaillent en marge du monde capitaliste. On va recevoir bientôt les  artistes de la compagnie Issue qui mènent des actions auprès des réfugiés de Norrent Fontes… J’ai dit que je présenterais un solo pour les journées du patrimoine. Est ce qu’on fait partie du patrimoine quand on est associé sur le site du 11/19 depuis treize ans à Culture Commune? Qu’il est loin aujourd’hui le temps des mines! Même si une manière très paternaliste d’être et de gouverner reste très ancrée dans les mentalités. Je suis curieux de savoir ce que Le Louvre à Lens va changer. On en parle très peu. Le musée se construit. Les directeurs sont nommés. Les gens du coin assistent au machin en train de se mettre en place. Derrière les grilles du chantier. A distance. J’y étais l’autre jour; ça fait toujours une impression étrange. Derrière les grilles. Deux mondes qui n’ont rien à voir. Qui pour l’instant se tournent le dos. Ou s’ignorent. A l’éduc pop jeudi à Arras on a fait un débat mouvant, spécialité du Pavé, ça a tourné à l’empoignade, les gens s’insultaient, les règles du jeu n’étaient pas respectées, la question était, faut il avoir accès à la culture pour changer le monde? Certains y étaient férocement opposés. J’étais dans le camp des « oui ». Oui Oui. Oui et non.

châlons, maisnil, ruitz, houchin, liévin

De quoi je me souviens ? De m’être arrêté chez Florent mon garagiste. Hier. D’avoir attendu pour récupérer ma voiture. Sur un banc à St Albert à Liévin. Des T.G.V qui passent sur la voie ferrée. Je tournais le dos aux deux grands terrils du 11/19. Je venais de quitter le bureau de la compagnie. On a fait une réunion toute la matinée. On a mangé sur place. C’est pas tous les jours faciles une vie de compagnie. J’étais un peu dépité quand j’ai quitté le bureau. Mais fort heureusement il fait super beau ces jours-ci. A côté du centre Pignon, je me suis assis sur un banc. J’ai passé quelques coups de fil pour dire allo c’est moi, je vais bien. La planète tourne et elle est pas sensée tourner sans moi. Lu le programme du Centre National des Arts du cirque pour son colloque de 25ème anniversaire , à Châlons en Champagne. J’y participe samedi prochain (quelle écriture pour le cirque?), le premier jour du Portrait de village à Maisnil, Ruitz et Houchin ; ça m’embête beaucoup mais comme on a dit, faut y être. Pour rendre hommage au CNAC. Je me souviens au Ballatum, on disait ça à l’époque souvent, faut y être ou ce serait bien que l’un de nous y soit. Pour un colloque, une rencontre, un débat… J’ai appris que P.L quitte l’ONDA. Et qu’il reviendrait dans le nord, dit-on. On va pouvoir refaire le Ballatum. C’est une très belle journée qui s’annonce. On va en profiter. C’est important, des décisions comme celle là. C’est une page qui se tourne.

brueghel

Hier journée éduc pop à Arras avec les organisateurs du salon du livre du premier mai et la scop lepavé de Tours. Et on a essayé de mettre au point la possibilité d’intervenir à Méricourt. Fin de semaine prochaine Portrait de village à Maisnil, à Ruitz et Houchin près de Bruay La Buissière. Aujourd’hui on continue les préparations. Faut mettre en place la saison prochaine. Sandrine est au bureau aujourd’hui. On va la prendre au train de 9h35 à la gare de Lens. Et c’est le week end de Pâques. On avait prévu une réunion lundi. On s’est repris. On ne fait pas de réunion le lundi de Pâques. Pour Méricourt. On veut faire ce travail à Méricourt par tous les moyens. Mais on n’est pas très disponible. Mais on est des capables… La réunion de demain n’aura pas lieu non plus. On est samedi et tout le monde n’est pas là. Et demain est un autre jour. Arras est une très jolie ville. L’educ pop avait lieu à l’office de tourisme sur la grand place. Arras, ça n’est plus le bassin minier. Rien à voir. Absolument rien à voir. Et sous le soleil en plein midi à une terrasse de café on se dirait ailleurs. A Tours ou… Je me souviens de Tours. On avait joué les Sublimes à Tours. Je me souviens d’une très jolie ville. Et d’une exposition sur Brueghel le jeune que je n’étais pas allé voir. Et d’un croque monsieur.