EMA

Après la Veillée d’Hénin Beaumont. Ecouter EMA. Entre Radiohead et Portyshead. Entre Hénin Beaumont et Fresnicourt le Dolmen. La semaine qui vient, c’est Fresnicourt et Rebreuve Ranchicourt. Et la Smob, le petit chapiteau de Béthune 2011, installé cette fois au hameau de Verdrel. Sur le terrain de football. A la lisière de la forêt d’Ohlain. On est de l’autre côté de Maisnil les Ruitz (où on a fait le premier portrait de village, début mai). Sur l’autre flanc de la colline. On ira manger à la base d’Ohlain tous les jours. Champêtre. Après cela viennent les vacances. Pour beaucoup un repos bien mérité. Un break indispensable. Les salariés de la compagnie et de Culture Commune ont travaillé dur et fort toute l’année. De Lomme à Nantes jusqu’à Hénin Beaumont et Fresnicourt. On finit la saison avec un autre portrait de village. Beaucoup à faire encore dans les deux semaines qui viennent. Et trouver une nouvelle personne qui intègrerait l’équipe en septembre puisqu’ Olivier s’en va. Entre Hénin Beaumont et Fresnicourt, je me disais en rentrant vendredi soir qu’il fallait tenir la route. J’ai trouvé EMA. Ou c’est EMA qui m’a trouvé.

savourer chaque instant

Hier Camarade Divion. C’était une bonne et belle répétition. De la belle ouvrage. Le spectacle a lieu jeudi soir à la salle des fêtes de La Clarence ( la salle est magnifique) à Divion (faut que je relise encore quinze fois mes textes et que j’articule. Nom d’une pipe!).C’est dans le cadre à nouveau de Béthune 2011.  La Spoutnik théâtre est une bonne troupe. Avant hier Marx. Demain Hénin Beaumont. Après on aura une semaine pour préparer Fresnicourt et Rebreuve Ranchicourt. Ensuite organisation, préparation d’un stage laboratoire (cirque, politique, bodyart, auto-biographie) d’une petite semaine au 11/19, début août 2011. Peut on donner suite aux Sublimes, à Base 11/19 et aux Atomics ou est ce qu’on doit se tourner définitivement vers les Veillées et les Portraits faits avec et pour les habitants des villages, quartiers et villes? Lionel, Camille, Dorothée, Joris, Matthieu, Julien, Fanny, Martine, Didier, Flora, Jérémie, Romain et Howard prendront part à ce stage. Joris et Matthieu sont des acrobates en mains à mains. Ils vont rejoindre l’équipe des Atomics. Tout comme Julien qui fait de la corde volante… Et apprendre l’Internationale. Tous les couplets.

socialisme ou barbarie

Hier on est revenu sur toutes ces notions: valeur d’usage et valeur marchande. Capitalisme. Loi du marché. Capitalisme productif et capitalisme financier. Plus value et exploitation. On parlé beaucoup de Marx. Bien sûr, puisque c’était le thème de la rencontre. M. Verrier nous a rappelé ce qu’avait été la vie de Marx, une vie dévouée  à la réflexion et à l’élaboration d’une pensée philosophique et politique. Egalitaire. M. Verrier nous a rappelé la vie d’exil qu’ont menée Marx et sa famille parce qu’il était poursuivi par toutes les polices d’Europe. On a parlé des révolutions de 48 et de la Commune de Paris si souvent prise en exemple par les révolutionnaires comme une organisation de gouvernement du peuple par le peuple. On a parlé de la révolution de 17. Il nous a lu un magnifique passage de Marx dans la philosophie du droit. Où Marx parle d’égalité, de fraternité et d’amour. D’épanouissement personnel par l’épanouissement de l’autre. On a parlé d’Hegel et d’Engels avec qui il a travaillé et noué une amitié qui durera une vie entière. On a parlé aussi de Jenny von Westphalen. Et de Frédéric Lordon (économiste contemporain) que M. Verrier va citer à de nombreuses reprises. F. Lordon est marxiste et spinoziste. Il a écrit Capitalisme, désir et servitude et intervient régulièrement dans les émissions de D. Mermet. Il fait aussi partie des économistes indignés. On a longuement parlé de la Grèce. De l’Islande… De la crise, du système capitaliste dont Marx pensait qu’il génèrerait sa propre fin mais dont M. Verrier dit qu’on n’a pas pour l’heure de véritable solution de remplacement dans le monde tel qu’il est. Qu’il n’ existe aujourd’hui aucun autre système en fonction. Le capitalisme peut s’accommoder de la démocratie et de la dictature. Le capitalisme n’est pas moral. Sa seule finalité, c’est l’argent au profit des classes bourgeoises qui dirigent le monde et qui ont mis en place des armées et des systèmes répressifs capables de s’opposer à tout changement même par le suffrage universel qui mettrait en cause leurs intérêts. On a parlé de 68 et de la fuite de De Gaulle à Baden Baden lorsqu’il était allé chercher l’appui de l’armée pour combattre les manifestants.  A l’appui de nombreux schémas, on a vu que la crise actuelle du capitalisme et les dégâts écologiques provoqués par la surproduction et la surindustrialisation du monde depuis des décennies conduit nécessairement l’humanité à se trouver, si rien ne change (à l’horizon des trente prochaines années) un autre monde. A moins qu’à très court terme, on ne change de voie. Socialisme ou barbarie.

économie politique avec m.verrier

Aujourd’hui journée communiste. Avec M. Verrier. Toute la journée on revoit les fondamentaux de pensée marxiste sur l’économie. Dès ce matin 10h jusqu’en fin de journée; ça nous rafraichira les idées ou même ça nous donnera des idées. Olivier a réservé la salle de réunion à côté de la chaîne des terrils. C’est agréable de penser qu’on va réapprendre plein de choses. On voulait mettre de la formation en place depuis longtemps. On voulait que ça ait lieu une fois par mois. Une journée par mois au minimum. On verra ça à la rentrée. On est des praticiens et il nous manque du temps pour prendre le recul nécessaire sur nos actions de Veillées ou de Portraits pour étudier nos pratiques. Aujourd’hui c’est l’occasion d’une certaine façon. Une journée consacrée à l’économie politique. Pas simple d’instituer une formation continue dans un groupe. Cela semble pourtant tellement important. Pour mieux comprendre et agir. Trouver des pistes nouvelles. Proposer différemment. J’espère vraiment qu’on arrivera à tenir cela dans l’avenir. C’est une manière aussi de dépasser le quotidien sous sa forme parfois trop contraignante… Au risque d’imploser. Créer une façon d’université populaire sur le site du 11/19. A notre initiative.

la vie de la compagnie

On prépare très très activement la Veillée d’Hénin Beaumont qui démarre lundi prochain. Et la Veillée Portrait de Village à Fresnicourt et Rebreuve Ranchicourt qui aura lieu la deuxième semaine de juillet. Et le labo de la première semaine du mois d’août. En juillet et en août tout le monde part en vacances. Le temps de se reposer, d’aller ailleurs ou de ne rien faire tout simplement. Surtout qu’on a une saison à venir très chargée. Olivier s’en va dès la fin août. On a lancé une offre d’emploi d’administrateur. C’est un début de saison particulier qui nous attend avec une nouvelle personne. On n’est pas sûr d’avoir suffisamment d’argent pour faire le labo du mois d’août mais comme il est nécessaire de le faire, il faudra bien qu’on trouve les moyens pour le faire. (Qu’est ce que je pourrais faire qui ramène de l’argent à la compagnie? Et vite!) Cet après midi je répète à nouveau avec Thomas Piasecki et toute sa troupe à la salle de La Clarence à Divion à côté de Bruay La Buissière. Divion est communiste sans discontinuer depuis 1946. Tout comme Avion, une autre ville du Pas de Calais. Demain, une partie de la cie HVDZ se retrouve pour une journée de formation à l’économie, d’un point de vue marxiste, avec M. Verrier. Bientôt (hi hi) on va faire une chorale et on apprendra l’Internationale, tous les couplets  qu’on pourra chanter au pot d’Olivier. Et dès sept on démarre une recherche pour les journées du patrimoine. Sur le thème de la brique. D’après l’expression mets ta tête dans le mur, il y manque une brique. Ou encore, est ce qu’on appartient soi même au patrimoine si on travaille sur un site classé depuis 13 ans?

pour thomas (2), pour son spectacle camarade divion dans lequel je lis un texte la semaine prochaine

A Divion en remontant (ou en descendant) la rue Arthur Lamendin on passe devant le clos de la Rivière. C’est ouvert de 13H30 à 17H30. Les gens disent bonjour dans les rues et dans les cafés ils serrent la main à tout le monde. Mon père était communiste et pour lui la droite, c’était les socialistes et l’extrême gauche, des fascistes. Je n’ai jamais compris pourquoi il en voulait tant à l’extrême gauche.
Dans la rue Arthur Lamendin, sur une maison au milieu de la rue des gens ont accroché un drapeau bleu blanc rouge. Je me suis demandé qui était Arthur Lamendin.
J’ai fait toute ma scolarité au lycée d’Auchel. C’est triste Auchel, aujourd’hui ! Par contre le lycée est magnifique. Il paraît que l’académie veut le fermer. Un ami, André Bourdon me disait, le lycée d’Auchel était ma deuxième maison. Il a fait toute sa carrière d’enseignant au lycée d’Auchel.
Au bout de la rue Arthur Lamendin on tombe à nouveau dans une impasse. Demi tour.
Quand on était gamin on allait jouer sur les monts de betteraves. Des betteraves blanches. Sucrières. On creusait des trous. On se cachait et on jouait à la guerre. On se tirait dessus avec des queues de betteraves. Les plus hardis lançaient des betteraves entières. On y cherchait aussi des betteraves rouges ou oranges qu’on ramenait à la maison pour nourrir les lapins.
Au numéro 68 de je ne sais plus quelle rue, il y a un autocollant qui représente un poussin qui est collé sur une boîte aux lettres. Partout sur des grands panneaux Decaux, des grandes affiches, Poubelle, tu gênes mon environnement.
Encore une cote, celle qui passe sous la voie rapide.
Mon père, il a fini sa carrière à la fosse 3 d’ Houdain. Il était à la C.G.T. Un jour au lycée, j’ai fait grève. Quand, en rentrant chez moi , j’ai dit que j’avais fait grève, je me suis fait tuer par mes parents. Mon père m’a dit quand on est ouvrier, on a des raisons de faire grève mais pas quand on a la chance d’aller encore à l’école à 17 ans. J’ai jamais compris.

pour thomas

Hier j’ai travaillé pour le spectacle de Thomas Piasecki. Thomas m’a dit, tu marches dans Divion et tu racontes ce que ça t’évoque. Pour le spectacle Camarade Divion. J’ai marché dans Divion une heure ¾. Les jardins sont très fleuris. Des roses, des iris. Dans un jardin, il y a une énorme tortue de mer. Rue Paul Langevin je suis accosté par trois jeunes gens dans une Velsatis qui me demandent la cité du Transvaal et qui me disent notez bien monsieur que vous avez croisé trois beaux gosses dans une Velsatis noire. Ligne de bus 45. Et ça monte. Mon père était communiste. Il était mineur. J’en veux pas à la mine. J’en veux au système. J’en veux à la manière dont on traitait les ouvriers à la mine et dans les corons. Mon père disait que la mine c’était un métier d’esclave. A une époque il était question d’abattre la cité 3 à Ferfay et puis les houillères qui logeaient les mineurs gratuitement ont décidé de revendre les maisons aux mineurs. Les maisons de la cité étaient toute petites. Quand je vais faire un tour à numéro 3, de temps en temps, j’ai l’impression que c’est encore plus petit que dans mon souvenir. Je me suis dit, ils revendent les maisons aux mineurs comme s’ils n’ avaient pas assez travaillé au fond pour qu’on la leur donne, la maison. Je me souviens du déménagement quand mon père est mort, dix ans après ma mère. Quand il a fallu vider la maison. Avec ma soeur on n’arrivait pas à se décider. Ma soeur voulait que je garde la maison. J’avais l’idée d’en faire une galerie d’art. Au milieu des corons. Qu’est ce qu’on peut avoir des idées idiotes parfois, tout de même! Obscènes même! Je n’ai rien gardé comme objets-souvenirs de mes parents. Ah! Si! c’est moi qui ai récupéré les photos dans la boîte à chaussure.