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En route pour le 11/19. Deux jours de cogitation, feutre et papier kraft à l’appui. Et Marie B. A new expérience. Pas si new que ça, puisque ça remonte à deux ou trois ans, quand on a réalisé un parcours, une déambulation anthropologique au coeur des cités du 11/19. On a l’idée de voir ce que que ça donnerait si on reprenait un bout du parcours.

Tous au canal d’Aire (rdv pont d’Avelettes)

… je pris goût à cette récréation des yeux, qui dans l’infortune, repose, amuse, distrait l’esprit et suspend le sentiment des peines. La nature des objets aide beaucoup à cette diversion et la rend plus séduisante. Les odeurs suaves, les vives couleurs, les plus élégantes formes semblent se disputer à l’envi le droit de fixer notre attention. Il ne faut qu’aimer le plaisir pour se livrer à des sensations si douces, et si cet effet n’a pas lieu sur tous ceux qui en sont frappés, c’est dans les uns la faute de sensibilité naturelle et dans la plupart que leur esprit, trop occupé d’autres idées, ne se livre qu’à la dérobée aux objets qui frappent leur sens…

Rousseau, septième promenade

Fuir, c’est mieux que haïr ou mépriser. Il faut fuir les hommes pour ne pas les haïr. L’exil de Rousseau est forcé. Dans la septième promenades des rêveries d’un promeneur solitaire, il s’adonne à la botanique, la chaîne des idées accessoires. La botanique, c’est la planche de salut. Il faut que l’attention soit fixée sur quelque chose d’extérieur. La botanique suscite en lui un engouement. Il ne s’agit pas que d’une extase, mais aussi d’un désir fort de connaissance. C’est le plaisir du détail. Son esprit ne peut plus s’élever au principe, il étudie les fleurs. Rousseau est un observateur et non pas un moraliste. Il a un savoir botanique mais ce qui l’intéresse le plus , c’est la consolation de l’âme. il se dit ravagé par l’angoisse. Faire de la botanique dans un esprit qui prolonge l’acte de rêverie. A la fin de sa vie, il a abandonné la science de l’homme, il se tourne vers l’admiration du singulier, qui lui procure un plaisir doux et calme. Rousseau dit que l’homme moderne est hors de lui et ne sait jamais jouir du plaisir de l’existence, qui est la forme la plus accomplie du bonheur.

Suffit d’y croire

Journée extra-ordinaire. On a voyagé sur sa chaise (rouge). On est allé au spectacle de Lucien et Josianne qu’on avait déjà vu hier, en répétition. Entre Bergman et Depardon ? – On est bien plus proche de Depardon que de Igmar Bergman.
Josianne est la grand-mère de Lucien et ils partagent beaucoup de points communs ; en particulier, ils sont tous les deux, des magnétiseurs.
Pendant le spectacle, ils sont allés chercher Martine C. pour une séance de réki. Ni sorcellerie, ni bondieuserie, juste prendre le temps d’être bien avec l’autre. Et c’est communicatif, plus le spectacle avançait, plus on était bien là.
Martine est revenue parmi nous alors qu’on avait tous décollé. On voyageait dans la salle en apesanteur. On aurait voulu rester beaucoup plus longtemps. Pourquoi les choses ont-elles toujours une fin ?

tout est dans l’action d’écrire

On se fait le relais de Betty car on aimerait connaître la suite. Que sait-il passer après les jours de représentations ? Est ce que Lucien a eu l’occasion de rencontrer beaucoup de monde ? Est-il allé au volcan ? A-t-il vu la lave et les plages de sable noir ? Luc et David lui ont-ils fait part du prolongement de notre jumelage ? On sait combien, quand on est si loin de sa base (plus de dix mille kilomètres), il est difficile de trouver un rythme qui permette qu’on ait du temps pour tout. Mais quelques anecdotes, quelques petites histoires, de ces petits riens qui nous aident à mieux comprendre le monde nous feraient du bien. Quand les premières neiges font leur apparition dans les Hauts de France tandis qu’à La Réunion, il fait chaud et que les iguanes s’éclatent sur les rochers au bord de la mer.

Éperlecques à la Réunion

Marie est à Paris, pour faire le bilan (à la Direction régionale des affaires culturelles de la région Ile de France) de nos actions à l’hôpital psychiatrique d’Etampes. Lucien est à Saint Denis de La Réunion pour jouer Eperlecques et tourner dans la ville dans l’idée de faire l’an prochain une Veillée à Saint Denis. Il est accompagné de François pour tout ce qui concerne la technique et  la logistique. Luc et toute l’équipe réunionnaise du Centre Dramatique de l’Océan Indien les attendaient avec impatience. On se souvient avec bonheur de notre passage là-bas avec La Brique. Nous avions joué à Saint Denis et Saint Leu. On sait combien nous avions été bien reçus et nous avons déjà qu’il en sera de même pour Lucien et François. Lucien nous donnera des nouvelles, au fur et à mesure de ses recherches,  errances, rencontres, échanges, découvertes, discussions… Bon spectacle et belle préparation de Veillée à tou-te-s !