Actualité
l’idée de la chose, c’est l’essence
La mémoire non vécue (les églises, les monuments, les terrils, les maisons dont on hérite ou pas…) est un processus de transmission qui supporte ma mémoire vécue et dont une société ne peut se passer, un totem, un monument aux morts, des livres… et les traces de vie d’autres mortels que sont les inoubliables qui constituent le fond mnésique. Les inoubliables sont des héros. Les héros sont ceux qu’on n’oublie pas. Homère, le père Noël, Jean Moulin, Louise Michel, Fernand, Juliette, Kader… En fonction de chacun.e. d’entre nous. Les êtres qui ont existé continuent de consister dans l’esprit de ceux qui les ont aimés.
Entre les mortels et les immortels, il y a les héros. Les héros apprennent aux mortels à vivre leur mortalité avec dignité. Cette référence à l’immortalité est requise pour expliquer les essences, par exemple l’essence de la vertu qui inclut toute l’unité, toutes les différentes expressions de la vertu, dans tous les cas de la vertu. Ce sont des visons, des apparitions, des revenances. Qu’est ce que qui fait que je peux reconnaître ce qui est vertueux, c’est que j’ai une une idée, une image de la vertu, comment la chose m’apparaît de l’extérieur, grâce à celles et ceux qui sont la catégorie de mes héros.
Komm, tanz mit mir !
Eliane Dhegeyre donnait des cours de danse à Hellemmes, toutes les semaine et des week ends entiers. Nous étions nombreux à suivre son enseignement. Il y a fort longtemps. C’étaient nos débuts, au Ballatum. Juste après avoir quitté le Prato. On est allé par la suite prendre des cours à l’opéra de Lille, toujours avec Eliane et l’association Danse à Lille. Bien avant que Eliane ne devienne la directrice de la scène conventionnée du Vivat, à Armentières. On portait déjà à l’époque des jeans troués. Et puis le temps a passé et nous avons joué les Sublimes au Vivat. Eliane a pour ainsi dire vu tous les spectacles du Ballatum et d’Hvdz. De l’époque où nous étions avec Eric Lacascade et par la suite avec Hvdz, sans la participation d’Eric Lacascade. Eric L. ne prenait pas les cours de danse. Nous, nous y intéressions davantage. On ne manquait jamais les stages organisés par Jean Fançois Duroure, Jean Gaudin ou Karine Saporta… à l’initiative de danse à Lille ou de l’Hippodrome de Douai. L’échauffement était toujours un temps privilégié, tout comme les improvisations. Par contre, apprendre par coeur des pas de danse qu’on devait enchaîner à toute vitesse, les un.e.s derrière les autres sur des diagonales qui coupaient les studios en deux, s’est toujours avéré hors de porter de nos velléités de savoir danser. Nous avons retrouvé Eliane la semaine dernière à Armentières. On est allé au fil rouge, un des plus beaux restaurants de la région. Nous travaillerons l’an prochain ensemble. Ce sera sa dernière saison, puisque Eliane fera valoir ses droits à la retraite tout prochainement. C’est une grande joie pour nous de revenir à Armentières.
je me souviens (devise du Québec)
On a bien travaillé hier. On a reçu le conseil départemental au bureau. Ça a été l’occasion de revoir l’intégralité de nos interventions de 2017 et de nous projeter sur 2018 et au delà. On ne manque pas de taf, surtout en ce qui concerne la saison prochaine. Enfin, on ne manque pas de taf tout court. On peut même imaginer qu’on s’en va tranquillement vers la fin 2020 avec tant à faire qu’on ne verra pas les années passer.
Le privilège d’HVDZ est d’avoir inventer, d’avoir repensé ses missions sous des formes différentes : tout en continuant à faire des spectacles sur les plateaux de théâtre, nous avons développé un énorme champ d’intervention artistique avec les gens de partout. Notre travail participe fondamentalement de l’idée que chaque être humain est une oeuvre d’art qu’il faut mettre en valeur.
Ça paraît tout neuf mais c’est aussi daté que nos sociétés. Socrate (comparaison n’est pas raison) faisait accoucher du savoir universel, par la dialectique, tout individu qu’il entretenait un temps, en travaillant principalement sur le ressouvenir.
repenser la culture
Aventi Populo
Conseil départemental à 14h30. A Arras. Revoir la convention pour ces prochaines années. Parler de nos actions qui font l’essence de la compagnie ; ici pour le coup, on pourrait presque dire que l’existence a précédé l’essence. On a tout changé dès qu’on on est arrivé sur le site minier du 11/19 à Loos en Gohelle (bien avant les premières Veillées) avec Isabelle Driouch et Chantal Lamarre de Culture Commune. On a, dès lors, confondu dans notre manière d’être et de faire du théâtre, la rencontre et la création avec et pour les gens et tout le reste. On a fabriqué un théâtre des gens pour dire combien on en avait marre de cette vie là et de ce théâtre-là, celui qu’on faisait jusque là, qui n’en avait rien à faire des gens. Quelque chose d’affreusement malsain qui nourrit un entre soi complètement destructeur, nihiliste. De toute manière aussi longtemps que les gens ne prendront pas leur destinée en main, rien ne changera vraiment. La répression s’accentuant de jour en jour, peut être que ça finira par barder et qu’on mettra en place une Europe comme une énorme ZAD. N’oublions pas, déjà, qu’à Nantes, on a gagné !
Un seul remède, s’il en est, aimer plus qu’on ne souffre
Avant hier, il y avait une réunion, à La Briqueterie de Vitry sur Seine, à l’initiative de la Drac Île de France (Mehdi et Laetitia) et de l’agence régionale de la Santé. Il y avait là celles et ceux qui ont participé à l’élaboration d’ oeuvres d’art, en co-construction avec des habitants, des personnels, des patients, des artistes, au sein d’hôpitaux sur tout le territoire. Il y avait aussi des responsables culturels et politiques de la région. La réunion avait lieu sous forme de bilan où chaque groupe qui représentait une action dans un hôpital, racontait son travail, son aventure (extraordinaire). Au résultat, humainement et artistiquement, ce sont des sacrées belles histoires qu’il faudrait renouveler à l’infini. Que du bonheur ! Ce que l’on n’a pu s’empêcher de faire remarquer. On a même proposé qu’on prenne le pouvoir et qu’avec tout le monde dans la société, on applique cette façon de travailler avec les autres, dans l’écoute, la co-construction, en prenant en compte les idées de chacun. Habiter artistiquement nos lieux de vie et la vie tout court.
les espaces intermédiaires
« Si le lieu d’une ruine est périlleux, je frémis. Si je m’y promets le secret et la sécurité, je suis plus libre, plus seul, plus à moi, plus près de moi. C’est là que j’appelle mon ami. C’est là que je regrette mon amie. C’est là que nous jouirons de nous sans trouble, sans témoins, sans importuns, sans jaloux. C’est là que je sonde mon cœur. C’est là que j’interroge le sien, que je m’alarme et me rassure. De ce lieu, jusqu’aux habitants des villes, jusqu’aux demeures du tumulte, au séjour de l’intérêt des passions, des vices, des crimes, des préjugés, des erreurs, il y a loin. Si mon âme est prévenue d’un sentiment tendre, je m’y livrerai sans gêne. Si mon cœur est calme, je goûterai toute la douceur de son repos. Dans cet asile désert, solitaire et vaste, je n’entends rien, j’ai rompu avec tous les embarras de la vie. Personne ne me presse et ne m’écoute. Je puis me parler tout haut, m’affliger verser des larmes sans contrainte. » P. Handke
Ne pas tenter de descendre tant que le train est en marche
Paris, Armentières, Lille, Arras,Vitry sur Seine, Gennevilliers. En voiture, en train, en bus, en métro. A coeur vaillant, rien d’impossible ! Et on remet ça demain, Paris demain soir, du côté de Vitry su Seine pour une réunion, le lendemain, avec l’agence régionale de la santé d’île de France. Autour de nos interventions à l’hôpital psy d’Etampes. En collaboration avec la scène nationale d’Evry, dans l’Essonne. On retrouvera la Seine à Vitry comme à Gennevilliers. Puisque que hier on était à Gennevilliers au théâtre 2 Gennevilliers. pour le spectacle 1993.