« J’ai l’intuition que le clown vient de la nuit des temps. Il n’est pas né avec le cirque, mais plutôt avec l’homme. Dès que l’homme a eu des activités, il y a eu à côté, le marginal, celui qui ne progressait pas, qui en restait à l’essentiel, celui qui voulait emprunter un autre chemin, qui ne croyait pas au progrès, au passé, au futur, celui qui rappelait les désirs immenses de l’homme, et sa nature inadaptée. Le clown est celui qui ne trouve aucune réponse aux questions qu’il se pose, mais qui devient lui-même la réponse.
Le clown, c’est le pauvre type, celui qui ne s’est pas adapté, qui vient d’un autre monde, qui rêve d’être artiste : celui qui est arrivé sur cette terre, et qui est soufflé par sa beauté ». François Cervantes
Actualité
To care: prendre soin de l’autre…
Nos joies répétitives…
Jour 3 aux chapiteaux, des questionnements nous traversent toujours et nous font penser à pas mal d’auteur-e-s, de textes, d’idées. L’occasion d’aller les rechercher, les relire un peu, et vous en faire profiter sur le blog.
Jour 3 aux chapiteaux, c’est aussi un quotidien: à 9H00, on arrive, on est tou-t-e-s dans le petit chapiteau, le bar est ouvert et on peut boire un café contre 50 cents. Quand on arrive aux Chapiteaux le matin, avant de traverser la rue, on voit déjà Noumir dehors qui attend tout le monde, Alexandar qui trépigne car il est en retard, Thomas qui vient nous faire deux petites bises en nous demandant de finir ses phrases, Otto caché sous son bonnet enfoncé jusqu’aux yeux car il fait froid. 9H30: tout le monde est là, les Turbulents, l’équipe encadrante et tout le monde part sur son projet, son activité.
HVDZ part dans le grand chapiteau avec les Turbulents concernés par le projet TROUBLE, commence alors le travail et tous les jours, Rémi et Mohamed passent avec leur aspirateur. Comme un rituel, un running gag, une attente rassurante…
Cela nous fait rire! Comme disait l’autre: « nos joies répétitives savent nous rassurer »…
« Cette lutte est donc sans trêve ? Je dirais que nos luttes mûrissent, qu’elles produisent de nouvelles idées,font surgir de nouvelles questions et ouvrent de nouvelles voies à notre quête de liberté. Comme Nelson Mandela, il nous faut être prêts à accepter ce long chemin vers la liberté. A.DAVIS
Hospitalité…
Métamorphoses…
Gange grange-aux-tubercules pour récoltes submarines ma sauvage ma grandiose
d’une métamorphose sortons par un petit temps de pluie dans une rue côté impair de
Chicago avec cervelle toute neuve d’abattoir et main toute fraîche de mercure
et qu’importe que la visibilité se brouille
nos poings se serrent
sur la confiance hygiénique l’aube le soir
la fusion est plus intense et intime qu’à tout moment du
crépuscule
à cette heure précisément incroyablement forte
où dans le lit et à hauteur du
Tropique du
Cancer
s’allument et se perpétuent dans le vin des entailles des
flux et de l’enivrement les formidables amours du calmar
et du cachalot
infirmes les hommes que nous rencontrons
car les bossus sont le meilleur antidote que l’on connaisse
contre les curés
A.Césaire
Je me découvre un jour dans le monde un seul droit: celui d’exiger de l’autre un comportement humain. Un seul devoir. Celui de ne pas renier ma liberté au travers de mes choix. F.Fanon
un peu de Foucault…
Ce que Foucault appelle le grand renfermement est la réorganisation du monde classique autour de la folie. Un décret, celui du 27 avril 1656, ordonne la peur et l’expérience de la folie. Ce décret, c’est celui par lequel sont réunis sous une administration commune – l’Hôpital général – plusieurs établissements hospitaliers de Paris. Il s’agit d’empêcher la mendicité et l’oisiveté, de répondre au problème du chômage, comme source de tous les désordres, c’est la première étape d’une politique nationale, globale d’enfermement.
P 90 « L’internement, ce fait massif dont on trouve les signes à travers toute l’Europe du XVIIe siècle, est chose de« police ». Avant d’avoir le sens médical que nous lui donnons, ou que du moins nous aimons lui supposer, l’internement a été exigé par tout autre chose que le souci de la guérison. Ce qui l’a rendu nécessaire, c’est un impératif de travail. »
La liberté, c’est dévaler une colline…
ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal…
Ça balance pas mal à Paris, ça balance aussi
Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal
Ça balance pas mal à Paris, ça balance aussi
Mets du nouveau (c’est tout c’que j’veux)
Mais j’veux pas copier Ginger Rogers
Pourquoi toujours América first?
West Side Story (c’est bien fini)
Les parapluies (c’était joli)
Mais je veux faire quelque chose à moi
Faudra travailler mais pourquoi pas?
Journée encore bien dense aux chapiteaux Turbulents rythmée par une répétition d’une séquence de la deuxième partie du spectacle que l’on cherche encore, les comédiens-turbulents ont beaucoup donné encore et nous font confiance. La fin de matinée a été enlevée avec le « TUBE » au piano d’Arnaud accompagné par un choeur improvisé. On adore…
L’après-midi, Gilles et Patricio nous ont rejoint pour répéter les musiques et chansons du spectacle. Les morceaux composés par Patricio sont superbes et exigeants. Ils feront assurément leur effet lors des représentations. Surtout quand les turbulents se mettent à chanter:ça « fout les poils » comme on dit…
Pendant ce temps-là, Rudy et Marie se sont improvisés techniciens-vidéos avec le logiciel de Béné et les vidéo-projecteurs défaillants de HVDZ. Cela leur a demandé quelques efforts mais ils y sont arrivés: les images ont pu être projetées sur le grand écran 10 minutes avant la fin de la journée.
Ouf! L’honneur est sauf.