Dans une semaine on prendra la route pour les Alpes. On a un mal fou à se remettre et à se faire à la vague de chaleur du mois de juillet. On en a fait beaucoup aussi, cette année. Tout le monde était au bureau aujourd’hui. Sauf Anne, qui est rentrée, dit-elle, pour la première fois, avec bonheur du sud de la France. On a regardé un documentaire qu’on avait réalisé avec Sophie Oswald, il y a une douzaine d’années sur les migrants à Calais. Rien n’a changé. Mis à part qu’aujourd’hui, ils sont trois ou quatre fois plus nombreux. La violence envers eux est la même ou alors est-elle plus brutale encore. Sept morts en sept semaines depuis début juin 2015. La vie d’un migrant à Calais est un ouragan, dit Haydée Sabeyran dans le journal Libération daté d’hier ou d’avant hier.
Actualité
trois petits tours et puis s’en vont
Précurseur, Schopenhauer l’est aussi de l’existentialisme et de son concept de « facticité » de l’existence, qui n’est qu’un délayage de la conception schopenhauerienne d’un monde absurde car dénué de fondement comme de finalité. Il va sans dire que l’inintérêt de Schopenhauer pour l’histoire entraîne nécessairement une dépréciation de l’action, qui au fond ne change rien et n’ « agit » pas, au sens classique du terme, puisqu’elle se contente de répéter – et non proprement d’accomplir – les gestes prévus de toute éternité par le vouloir-vivre. En sorte qu’il n’est à chercher de force et de vertu humaines que dans le domaine de la contemplation.
des idées nouvelles pour les veillées
Réunion à Lille-Fives avec La Générale d’Imaginaire pour parler d’un projet de réflexion et de collaboration autour des thèmes du féminisme, du genre et des masculinités. On s’est retrouvé à la terrasse d’un café à parler et à siroter quelques cafés. L’équipe viendra travailler en résidence à Culture Commune et nous les rejoindrons de temps en temps pour amener un avis extérieur sur tout ce qui aura été débattu entre eux. Par ailleurs si les budgets le permettent, ils se joindront à nous sur le portrait de Loon-Plage et le portrait de la cité des Provinces en face du 11/19. Il s’agirait dans nos portraits de ville ou de quartier de prendre en compte ces questions sur le genre et les masculinités pour les intégrer dans les conversations avec les gens. Et d’inventer de nouveaux protocoles qui porteraient sur ces questions.
tous ces lieux qui nous racontent
Une saison qui n’est pas terminée quand une autre s’annonce. Heureusement, Marie a rédigé un compte-rendu de chaque réunion, avec Culture Commune pour le projet Ici et Là, avec les Tréteaux de France et la ville de Wattrelos pour la suite du travail avec La Redoute (à Roubaix), avec la scène nationale d’Evry pour le spectacle qu’on réalise avec les détenus de Fleury Mérogis et qui sera présenté à la prison et sur la scène de l’Agora d’Evry…. Nous avons organisé de nombreuses réflexions communes de Veilleurs pour éclaircir, peaufiner et faire évoluer nos actions. La base de notre recherche reste la même, le rapport à l’autre, comment faire de cette simple relation une oeuvre d’art, basée sur les principes de positivité et de mise en valeur. Nos sollicitations sont, cette année, très diverses. Tout cela va nous permettre d’approfondir un peu plus notre démarche et d’améliorer nos pratiques multiples d’éducation populaire. Mais tout d’abord, nous ferons, début août, le tour des centres de vacances du CCAS d’EDF dans les Alpes avec La Brique.
contre-courant
Voilà bientôt une semaine qu’on a joué Aimer si fort à Avignon ! On ne s’attendait pas à avoir tant de monde, spectateurs et professionnels du spectacle, on a dû refuser du monde. C’est rarement arrivé, du moins à ce point. Les responsables de la billetterie disaient aux gens que c’était plein et qu’il leur fallait réserver quelques places à la vente pour les électriciens du CCAS d’EDF qui, tous les ans, avec les CEMEA organisent ce festival populaire (contre-courant) sur l’île de la Barthelasse. Le lieu est très agréable. Il s’y joue plusieurs spectacles dans la journée, suivis de dialogues avec le public. Gros stress et grand bonheur d’être là, de participer à cette démarche. Pas de côté par delà les remparts et les festivals in et off. Le CCAS et les CEMEA participent d’une volonté de continuer à faire vivre l’éducation populaire. L’aventure ne s’arrête pas là puisque nous serons accueillis avec la Brique, à nouveau par le CCAS d’EDF dans divers centres de vacances, un peu partout dans les Hautes Alpes, les quinze premiers jours d’août.
Clément Rosset, Faits Divers
Est-ce que la joie peut s’acquérir ? Est-ce qu’on peut travailler à sa propre joie ? Est-ce que c’est quelque chose qui est un don ou est-ce que je peux me disposer intérieurement à la joie ? Il y a sans doute quelque chose comme un entretien, un savoir-vivre, pas le savoir-vivre au sens habituel qui consiste à savoir en user avec ses semblables, mais le savoir-vivre qui consiste à savoir en user avec soi-même. De même que toute chose précieuse dans un musée s’entretient, la joie s’entretient : nous sommes les conservateurs de nous-mêmes. Rien n’est possible sans « l’assistance extraordinaire » de la joie, comme dirait Pascal, mais quand on bénéficie de cette assistance, il n’est pas mauvais de l’entretenir. Le mystique dit que si on ne connaît pas la joie, c’est qu’on ne connaît pas le réel car le réel est joie. La réalité dont parle le mystique est inconcevable. Elle est d’ordre transcendantal. La joie pour le mystique mène à des états extrêmes, à l’extase, à l’illumination pour les « bouddhistes », par exemple. Elle est réconciliation de l’individu avec quelque chose qui le dépasse complétement. Pour le non-mystique, elle n’est pas continente ; cette réconciliation avec le réel, cette fulgurance du réel, c’est quelque chose qui constitue une extase concrète. Un orgasme. Un éclat de rires. Un éblouissement. Une victoire sur soi-même. Même si (mystique ou non-mystique) on ne sait pas de quelle réalité on parle, réalité qu’on a peine à concevoir et à définir.
Le public avignonnais by night
Retour à la case
On a pris un coup à Avignon, la chaleur nous a broyés ; la chaleur et le manque de sommeil, du fait de notre hébergement à l’apart-hôtel St Marthe, certes très bon marché, mais dont chaque chambre ruisselle d’humidité. Et rien ne semble pouvoir refroidir cet endroit.
Il n’y a pas de climatisation. Nous avons hésité à transbahuter nos lits dans le couloir puisqu’il y faisait plus frais que partout ailleurs. L’humidité et la chaleur font que rien ne sèche et l’odeur de fauve vous prend à la gorge quand vous rentrez dans votre chambre (quelle que soit l’heure).
Il faut vite se retaper pour enchaîner. Et si ce n’est pas possible, on trouvera des solutions. On ne s’attendait pas à un tel stress et une si grande fatigue. Quand le corps souffre et refuse d’avancer.
On a lu l’article de David Bobbée sur sa page Facebook. Dans quel monde vivons nous ?
une saison à tout casser
Une saison qui n’en finirait pas. Une saison qui durerait depuis plus d’un an. On n’en voit plus le bout. Et on se déglingue, à force. Des douleurs dans tout le corps, dans les membres, dans le dos, dans la tête. Mais on est bien content de l’avoir fait : Avignon et tout le reste. Ça nous met en joie d’en être là, de s’en être tenu à tout ce qu’on a dit qu’on ferait. Mais faut prendre un peu de repos et distance maintenant, avant de partir avec la Brique dans les Alpes. Se détacher. Si le détachement existe vraiment.
Avignon, sous un soleil de plomb !
Voilà, c’est fait, on a joué. Des centaines de gens ont assisté à Aimer si fort, au lieu du Contre-Courant, piloté par le CCAS d’EDF à Avignon. Belle soirée suivie d’un débat au cours duquel des spectateurs ont posé mille questions aux artistes du spectacle. On est revenu sur la fabrication du spectacle et sur la violence et le lyrisme d’ Aimer si fort. On a parlé des différences de mise en scène entre Angélica Liddell et nous. De la distance qu’il nous a fallu trouver pour interpréter un texte qui est très personnel à l’écrivaine, comme tous ses textes, puisqu’elle y met sa vie propre. On a parlé de la douceur des hommes sur le plateau qui contraste avec la violence et le machisme qui est dénoncé dans La Maison de la Force, le texte d’ Angelica Liddell dont on s’est inspiré pour faire ce spectacle…
Aujourd’hui, on est allé d’un rendez vous à l’autre, pour parler des projets futurs et des spectacles en général et de la vie en particulier avec des amiEs et des responsables de structures culturelles. On a parcouru Avignon dans tous les sens avec Anne et Gilbert en mangeant des glaces à la menthe avec des pépites de chocolat.

