La Brique à Bruxelles, au 140

Bruxelles, théâtre 140. Un lieu formidable. Jo Dekmine a passé la main. C’est Astrid von Impe qui dirige la maison. Jo a bien gagné de se reposer un peu. Il a quitté le théâtre voici quelques semaines à 83 ans. Après une longue et extraordinaire carrière. Un type formidable. Un découvreur, un inventeur, un magicien. Astrid nous a reçus hier avec beaucoup de bienveillance et de gentillesse. Le théâtre était plein, pour la Brique. Nous jouons encore ce soir et demain. On attend du monde. On est plus que ravi d’être là. Surtout que pour nous le 140 est une très longue histoire, pleine d’émotions. La première fois qu’on est venu, c’est avec « On s’aimait trop pour se voir tous les jours » en 1992. On était encore au Ballatum. Et Jo avait organisé un festival au 140 dans les années 2000 avec C’est pour toi que je fais ça, Chez Panique et J’m’excuse.

Merci !!!

Quel magnifique séjour à Terrasson ! On y reviendra, c’est sûr ! Ne serait ce que pour la Brique en novembre ! Malgré la concurrence du rugby, on a eu du monde aux deux représentations. A la deuxième représentation, les joueurs de Saz sont venus égayer le début de soirée que nous avons commencée en musique et en danse puisque des dames franco-turques sont montées sur le plateau, au son du Saz pour danser une danse traditionnelle turque. C’était un très beau moment de poésie et de partage. Puis le film spectacle a démarré et pendant une heure et quart, chacun a pu voir et revoir Terrasson, sous toutes les cultures, sous toutes les coutures. Terrasson , vu par les gens que nous avons rencontrés et par le dialogue que nous avons construit avec les TerrassonnaisEs. C’était une super expérience, on fait beaucoup de découvertes, connu des moments de grâce. Merci à tous les TerrassonnaisEs !

Portrait 1 Terrasson Lavilledieu

Première représentation de la Veillée de Terrasson dans quelques minutes. Beaucoup de monde déjà dans le hall du théâtre (il est 16h45). Plein de gens ont réservé et il y a tous ceux qui ne réservent pas parce qu’ils ne sont pas habitués à aller au théâtre. Les acteurs-actrices vont et viennent dans les coulisses en relisant leur texte. A chaque Portrait les textes sont totalement différents et il faut du temps pour se les mettre en bouche. Cinq minutes avant l’entrée du public. Dernier réglage. Le film-spectacle dure 1h16. On a prévu un petit buffet pour être avec les gens après la représentation, pour continuer le Portrait. Continuer à parler, à échanger, à faire des plans pour l’avenir.

Citations (2)

Je suis prêt à tout lui sacrifier, tout, sauf mon indépendance./Pour vivre debout notre mémoire doit rester vivante./Il passe des heures à ne rien faire, immobile, attentif à ce qui implore en lui./Et lui le révolté, il cherche la tempête, comme si dans la tempête régnait la paix./Mon cœur est comme un piano précieux fermé à double tour dont on aurait perdu la clé./Si on se laisse aller au désespoir, on finit par être mangé par les rêves qu’on a avalés de travers./Elle a été pour moi tout ce que notre galaxie avait de bon, le reste n’était que Neptune et Pluton./O joie intense, joie énorme du sacrifice total !/J’ai peu d’estime pour les jeunes qui n’entrent pas dans la vie l’injure à la bouche./L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde./Ô curieuses pâleurs de mes amours défuntes !/

Citations (1)

Il y a dans l’acte un pessimisme grandiose à l’égard des paroles./Et je pars, passager d’un navire illusoire, vers les ultimes mers de la nuit, le cap à l’infini./Je dis moi, mais je pourrais dire un homme, n’importe quel homme./Nous avons moins d’amour que d’attachement./Avance, qu’est-ce que tu fais là ? – Je fais pitié./Mais qui aime la vie ?/Avant de nous rencontrer nous étions déjà infidèles l’un à l’autre./Mon histoire personnelle me permet d’entendre quelque chose de la barbarie de notre temps./Il n’y a que Balzac qui ait le droit de mal écrire./Ils avaient cette confiance sereine dans leur destinée amoureuse./

 

Vivre

Les incidents techniques ,ça arrive.Le portrait de Denise avait disparu de la carte mémoire alors je suis retourné au « brin de folie » pour le refaire.La responsable du magasin,Fatima,était là.On a parlé de son père qui est venu du Portugal à pied pour le travail.Il en a trouvé à la paumellerie électrique puis ensuite il est devenu pépiniériste.Il retourne tous les ans au Portugal mais quand même ,dit elle, je sens que son pays lui manque.Il faut imaginer le trajet de cet homme qui a quitté sa femme,ses amis,sa famille,sa langue pour arriver dans un pays où il lui a fallu tout réapprendre, une nouvelle langue, d’autres coutumes…..Il faut imaginer le courage et la force que ça demande et aujourd’hui certains voudraient nous faire croire que si on accueille bien les réfugiés,ça va créer un appel d’air et que de plus en plus de de gens voudront s’installer en France comme si on quittait son pays sans nécessité impérieuse:chercher un travail,fuir la guerre,la misère,espérer une vie nouvelle…

Vite Vite

On se souvient de la Veillée d’Hazebrouck. On avait pour la première fois projeté des images sur les murs de la ville, des lycées et de la gare. Au lycée de Flandres, ça avait été particulièrement émouvant. Didier nous avait prêté une musique qu’il écoutait à cette époque là en boucle, dans sa voiture. Greatest hits de Cat Power. On avait diffusé les images sur le mur du bâtiment administratif du lycée. A l’heure où les jeunes attendaient le bus pour rentrer chez eux. Il pleuvait un tout petit peu. On protégeait nos appareils avec des parapluies. Le jour de la représentation du film spectacle nous avions devant nous un mur de spectateurs sur un gradin très haut. Plus de six cents personnes. On avait l’intention à Terrasson de refaire la même chose : dans les rues, diffuser des images. Mais nous avons été pris de court. Impossible de concilier tous nos rendez vous et nos actions. Il faudra qu’on revienne. Y a encore tellement de choses à voir à Terrasson comme à Hazebrouck, quand sur la ville tombe la pluie et qu’on se demande si c’est utile et surtout si ça vaut le coup de vivre sa vie…