Accumulation…

On a rencontré plein de collectionneurs aujourd’hui.
Qu’est-ce que la compagnie pourrait collectionner ?

Les rendez-vous
Les projets
Les sourires
Les joies
Les photographies
Les instants présents
Les moments passés
Les articles
Les souvenirs
Les fous-rire
Les plateaux-repas
Les serviettes d’hôtel
Les tasses de café
Les tickets de train
Les billets d’avion
Les livres
Les créations futures
Les belles personnes
Le barnier
Les caméras
Des tonnes de papier
Des rencontres par millier
Le pain
Bref, collectionner le plaisir…

Le temps passe, passe, passe…

La vie va vite et est bien remplie à Loon-plage. Nous sommes déjà mercredi soir, nous arrêtons de filmer demain pour procéder au montage. Le film va être dense et varié à l’image de la ville. Cette après-midi, nous sommes allés faire des photos-souvenirs à l’espace jeune avec les enfants, le protocole Godot avec les enfants-éclaireurs, rencontrer Monsieur Ogard du secours populaire, Mr Morice de Loon-plage philatélie (et collections en tout genre), Mr Pruvost du Dojo et les enfants du judo. Une dernière équipe part, à l’instant, voir la chorale à l’école de musique. Ensuite, nous irons tous de bonne humeur manger notre valisette à la résidence d’artiste en attendant demain où vous risquez de nous croiser dans les commerces de Loon-plage pour une danse ou une rencontre…

Les collections de Monsieur Morice

Comment on devient un collectionneur, ça reste un mystère. Une collection, on ne se sait jamais vraiment pourquoi on la commence. Elle s’impose à nous. C’est un fait, un jour, on a deux objets en main (2 capsules de champagne par exemple), et on a envie de les garder, puis on a envie d’en avoir d’autres, d’en avoir plus, et ça y est, c’est le début d’une collection. On peut passer jusqu’à 10 heures par jour à chercher de nouvelles pièces : les bourses (c’est comme ça qu’on appelle les rencontres de collectionneurs), les échanges, les possibilités que donne internet, les réseaux qui s’ouvrent. Collectionner, c’est le plaisir de chercher, de trouver, de faire monter le nombre de pièces, d’exposer, d’échanger, de redécouvrir les objets à chaque fois qu’on rouvre un carton.

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Les petites voitures de collection
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7000 opercules de capsules de lait concentré suisse

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330 albums de timbres
2016-02-03 18.22.18Menus d’avion en première classe

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Boites d’allumettes…

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Collection étonnante de rubans mortuaires

Mercredi au CCAS de Loon Plage (1)

Ce mercredi matin, rendez vous à Loon Plage à l’appartement de la résidence à 9h15, ça court dans tous les sens pour mettre au point le programme de la journée et répartir le matériel (caméras, pieds de caméra, appareils photo, micros, citations). Au bout d’une demi-heure, chacun sait ce qu’il fait et où il doit aller. On se divise en trois équipes et à dix heures, on est sur le pied de guerre. Un groupe part à la rencontre du club des aînés au CCAS, animé par Sylvie qui ne manque pas de ressources. Il règne dans cet atelier une atmosphère de franche camaraderie. Nelly Navaro  qui est très active, assiste Sylvie pour l’organisation de jeux collectifs, jeux de relooking intergénérationnel ou partie de basket ou de baby foot, projection de film hebdomadaire. Les séniors partent en vacances au mois de mai. Cette année, secret défense, on ne sait pas où on va aller. Il y a l’élection du papy et de la mamy de Loon de l’année, le 5 mars. Tous les mois, on fête, lors d’un repas, toutes les personnes qui ont eu leur anniversaire, dans le courant des 30 derniers jours. Toutes les semaines, il y a la chorale des refrains de nos vingt ans avec la classe d’accordéon. Nelly Navaro, par ailleurs, est peintre depuis toujours.

Mercredi matin à Loon Plage (2)

On a rencontré beaucoup de monde au CCAS de Loon Plage et nous y avons été très bien accueillis par Sylvie et tous les adhérents, ainsi que le directeur du lieu. Nous avons discuté avec Elisa Dalmasso qui vient là en tant qu’écrivaine. Elle a enseigné à Loon Plage pendant 14ans et elle a publié plusieurs livres dont des ouvrages d’histoire sur la ville. Elle anime un atelier d’écriture au CCAS auprès des personnes âgées pour garder la mémoire qui se perd. André Delattre  a 88 ans et dit on est à la retraite et on se laisse vivre quoi. Il a travaillé dans les années 10 à Vendin le Viel dans le Bassin minier du Pas de Calais. Il était boucher. Ensuite il est revenu à Loon Plage et il est devenu ambulancier et cafetier. Puis il a monté en m^me temps que tout le reste une entreprise de taxi. Il a ouvert quelques années plus tard un café-routier. Aujourd’hui, dit il, je joue aux cartes et je fais de la peinture. Jean Bancart habite Loon Plage depuis 86 ans. Là où se trouve aujourd’hui le CCAS, il y avait à l’époque son garage de réparation automobile. Il a été longtemps pompier volontaire. A ce moment là, il y avait beaucoup de fermes et de feux dans les granges. Jean Bancart nous a ensuite raconté l’histoire de Loon-Plage depuis la nuit des temps. Dans les années 50, il y avait un médecin qui accouchaient les femmes, arrachait les dents… Il y avait plus de 22 cafés dans le village et chacun accueillait un public spécifique, un cinéma et un bal avec les frères Bayeux. La plage était la plus belle du monde, avec un magnifique hôtel. Les gens venaient de Lille, Roubaix, Tourcoing.

On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir, et cependant être décidé à les changer

Toutes les personnes nous disent que Loon-plage est une ville calme, dynamique, où il fait bon vivre. La ville offre à tou-te-s de nombreuses activités artistiques, sportives, éducatives. Les personnes âgées sont très bien prises en considération à Loon-plage également. Un point de vue que l’on ne peut que partager de part nos rencontres et nos interviews.

Cependant, avant de partir, nous avons reçu au siège de la compagnie une lettre anonyme nous mettant en garde qu’à Loon-plage, nous ne voulions pas de nous, pas de la culture et pas des personnes réfugiées. Nous voyons bien également le soir, les personnes réfugiées sur le parking de DIA seules, dans le froid. Nous entendons aussi, par ci, par là, des propos anti-migrants. Que faire de cette parole dans un projet artistique comme le notre? Un portrait de village qui se veut positif, de mise en valeur de l’autre, de mise en valeur des forces vives d’une ville, d’un village?