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Monsieur Guillerm, proviseur

Didier de la compagnie a rencontré ce matin le proviseur du lycée Léonard de Vinci, Tremblay-en-France.

« Je suis proviseur ici depuis 3 ans, c’est ma 3ème rentrée, le métier de chef d’établissement je le fais depuis 19 ans, en Seine-Saint-Denis. Vous savez on dit parfois « vivre et travailler au Pays ». Et bien moi mon pays c’est la Seine-Saint-Denis, j’y ai été élève, parent, professeur, principal et proviseur. On dit beaucoup de choses sur la Seine-Saint-Denis, moi je pense que c’est  un département riche, riche et varié. C’est un département qui a des problèmes, c’est évident, on le cache pas, mais qui a des ressources, des richesses. Je pense que si tout le monde jouait vraiment le jeu, la Seine-Saint-Denis serait un département extrêmement dynamique » 

Lycée, "review"

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Sortie du lycée, 13/09

Devant l’entrée du lycée Léonard de Vinci, la compagnie au complet s’est posée. La sonnerie retentit, l’entrée est espace public, c’est une place, un passage. L’immuable sculpture de béton qui l’habite, l’architecture statique qui l’immobilise s’efforcent de rappeler la danse, à la gravité.

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Les lycéens sont quelques peu étonnés de cette soudaine animation, redéfinition forte et temporaire de leur espace quotidien, le cercle naturel du public se forme peu à peu.

vendredi, samedi, dimanche, lundi

Vendredi

Ecole primaire Victor Hugo, à Vert Galant. Ces enfants là aussi sont des artistes. Ils dansent en suivant les filles, mais ils dansent aussi à la fin, pour nous montrer ce qu’ils savent faire. Les danseuses sortent toutes attendries par les remarques qu’elles ont entendues en dansant dans la cour des petits.

Puis, rencontre avec Emmanuelle Pireyre, auteure en résidence à la bibliothèque. Le texte qui hache le réel, le sample, en fait de la fiction. Travailler dans les ateliers d’alphabétisation, et à la bibliothèque parce que « c’est très difficile d’écrire parce que tout est possible. Il y a tellement de possibles que ça complique beaucoup, alors je donne des lignes pour canaliser dans un sens ».
On va interviewer Jamel, avec Didier. C’est le genre de rencontre qu’on oublie pas, de celles qui ont un effet à long terme. Un moment de vrai plaisir. Jamel est bavard, il a parlé non-stop, pendant une heure, peut-être plus, et pourtant en rentrant j’avais déjà envie de regarder la bande, de le ré-écouter. Difficile de résumer ce fourbi d’anecdotes, de souvenirs, de faits, avec recul, humour, esprit critique et auto-dérision. Wahou.

Samedi

Je fais l’atelier d’écriture d’ Emmanuelle Pireyre, à la bibliothèque. J’y prends vraiment du plaisir. Tout le monde est là pour le plaisir d’écrire. il y a de beaux textes. Elle conseille quelques bouquins, et donne des règles du jeu. Ils me laissent leurs textes, pour les dire, peut-être, à la veillée.

Dimanche

C’était un chouette dimanche. On a beau travailler beaucoup, c’était quand même un dimanche. On est allé chez Soraya. Elle nous accueille chaleureusement. Elle a préparé un brunch de plein de bonnes choses. On parle beaucoup, des études, du travail, de la double culture, du rapport à la religion. Elle est incroyablement vivante, dynamique, fonceuse…

Après, on perd la voiture. et comme l’autre a un pneu crevé…

On retrouve la voiture, puis on va au vieux pays. C’est les journées du patrimoine. Il y a les statues vivantes. Ça ressemble à une fête de quartier, à une fête de village. Il fait soleil. Laurent, le régisseur du théâtre, me présente Bernard Boulon, le cœur du vieux pays qui me présente Yves Dubois, ancien cultivateur. J’irai l’interviewer demain.

Je passe au palais des sports pour filmer les graffs de Jamel. Il est là, en train de peindre. On parle longtemps et c’est encore un beau moment.

Lundi

Rencontre avec M. Dubois, cultivateur à la retraite dont l’exploitation, reprise par le fils, est une des deux dernières de Tremblay. Pour lui, Tremblay, c’est le vieux pays. Le village. Le vieux pays est un village.

Il me raconte à quel point ça a changé, mais finalement pas tant que ça. Son gros regret, c’est que le village soit devenu une cité dortoir, que ça devient difficile pour les petits commerces.
Il me fait visiter le corps de ferme. Certains bâtiment du XIIIème siècle. La grange aux dîmes. Elle est encore pleine de blé. En vrac. C’est très beau. Le blé, la charpente, la lumière très rare.

flora

Lundi, seconde semaine, vers 15H20

Hier dimanche nous avons été reçus par Soraya qui habite Tremblay et travaille au théâtre Aragon. Ce fut l’occasion d’une longue discussion sur la question de la culture. Sur l’idée qu’on se fait de la culture. Sur la façon de parler de culture . Ou de ne pas en parler. Comment mettre en valeur sa propre culture? Quand est ce qu’on se sent en mesure ou même autorisé à dire sa propre culture? Est ce qu’on n’a pas trop souvent une idée toute faite de ce qu’est la culture?

HVDZ est une association née du Ballatum Théâtre. Le dernier spectacle du Ballatum fut Electre de Sophocle. Soraya aurait très bien pu faire Electre.

Lundi 17 09 07 matin

Une nouvelle semaine. La deuxième. On a rencontré Jamaal un artiste graffeur. Tremblaysien. Revu hier dimanche au travail sur la façade d’un immeuble. Flora reprend tout ce que Djamel a dit par écrit. Tout le monde dit, c’est une rencontre formidable, on pourrait consacrer la Veillée, le spectacle à  Jamaal.

Et Flora part au Vieux Pays rencontrer le dernier cultivateur du 93. On doit voir beaucoup de gens encore aujourd’hui et demain. Et samedi, c’est la Veillée au théâtre Aragon. Des gens du nord viendront à la Veillée. Du Pas de Calais. De là où on est, de Loos en Gohelle pour tout dire, près de Lens. Nos locaux sont au pied de deux grands terrils, comme des pyramides. Tout ça ce n’est qu’une question de culture ouvrière…

Dimanche soir

On a beaucoup arpenté les rues de Tremblay. Tous les quartiers et le centre ville le jour comme la nuit. On a dansé dans la nuit à la lumière orange des lampadaires. On a vu beaucoup de gens, glané des heures de discussions. Dans les appartements, les locaux collectifs ou au pied des immeubles. On travaille selon le célèbre principe de Gilles Deleuze, en rhizome. Comme si on démarrait du rien pour arriver au plus grand tout que tout. Comme si ça commençait comme ça : on a vu de la lumière, on est rentré. Et l’histoire de la Veillée se déroule. Les racines de l’arbre ne cesse de s’étendre et de se multiplier. Rien ne finit, tout commence. A Tremblay. 

Dimanche

Flora est à l’appartement du Vert Gallant et le reste de l’équipe à l’hôtel Première Classe à Villepinte, la ville voisine. Tant de monde à l’hôtel pour la fête de l’Huma.Tit prob au démarrage ce matin. Un pneu crevé à la Berlingo et le cric pas adapté. On a du faire appel à Flora. Et la Twingo. On craint une fuite du liquide de frein. On va chez Soraya. On est en retard. Didier vient tout juste de terminer une interview avec Karim, un jeune cinéaste tremblaysien. A+