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hunger à la cantine

On est allé au cinéma du Carré des Jalles avant hier soir. On a vu Hunger qui retrace le parcours des soldats de l’IRA enfermés dans les prisons anglaises au début des années 80. C’est précisément l’histoire de Boby Sands qui a mené une grève de la faim jusqu’au bout. Jusqu’à y laisser sa vie ainsi que plusieurs de ses camarades pour qu’on leur reconnaisse le statut de prisonnier politique. Le film est fascinant et terrifiant. Un film qu’on ne peut jamais oublier. Il a déclenché une discussion vive dans le groupe des veilleurs. On a dit que c’est trop violent et qu’il faudrait qu’on nous donne plus d’éléments politiques de compréhension de l’histoire pour comprendre pourquoi ça a été si violent et pourquoi  les irlandais de l’IRA n’avaient plus d’autre choix que la grève de la faim définitive. On a dit aussi d’un autre côté que le film dans sa forme et dans ce qu’il raconte est une métaphore sublime de la complexité humaine et qu’il ne faut pas le réduire à l’histoire de l’Irlande du nord. On a discuté de tout ça à la cantine municipale de St Médard qui devient jour après jour l’endroit des débats et des échanges esthétiques et politiques.

jeudi matin de la première semaine de Veillée à St Médard en Jalles

Véronique Thomas est directrice de l’école de danse. Ce matin Flora et Jérémie parcourent les rues de St Médard. Didier et Martine ont vu Véronique Thomas qui dirige l’école de danse de St Médard et la directrice de l’école de musique. Cet après midi, c’est l’arrivée des danseuses, Mathilde, Dorothée et Camille. Clarisse qui chante nous rejoint ce soir. Cet après midi on joue serré comme on dit puisqu’à 14h on est au loto des Dynamic’s seniors et à la maternelle village expo avec les danseuses, rue Théophile Gauthier. Ensuite on enchaîne trois ou quatre interviews-entretiens avant d’aller au stade pour l’entrainement de rugby, et au country danse en début de soirée. Hier on a raté Côté Pain, un des célèbres commerçants de la ville devant le collège François Mauriac. On passe ce soir de la salle polyvalente Corbiac à la salle Jacques Brel où sont exposés toutes les coupes remportées par le Réveil Gajacais au cours de ses sorties lors des différents carnavals de la région et d’ailleurs. Jérémie a prévu des interventions dans la nuit avec les danseuses et Clarisse.

Josette et Josette

En porte à porte, on a rencontré Josette et Josette. D’abord la première Josette, 81 ans, qui bêchait son jardin et donnait des directives pour la taille des fruitiers. Elle a dit Bon ! alors !qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? et puis elle a posé pour un portrait sur le pas de sa porte. Elle a raconté ensuite que ses parents étaient maraîchers à Gajac, et son mari était menuisier. Elle a dit qu’il y avait autrefois beaucoup de maraîchers, et puis des blanchisseuses. A Gajac, ça s’est beaucoup construit. Les champs se sont transformés en maisons. Elle dit encore mon village pour parler de ce qui est devenu un quartier de Saint Médard.
Elle a dit je vais vous emmener chez Josette. Elle a des moutons. Il n’y a pas si longtemps, elle avait encore des vaches.
On traverse quelques rues – ici c’était une blanchisseuse, ici, vous voyez, ils ont construit si près de la maison du voisin qu’il vont avoir du mal à faire les enduits, ici c’était le jardin de mon père – et puis on arrive chez la seconde Josette, qui accepte de poser devant sa porte. On visite le terrain, on rencontre les trois moutons et la quinzaine de poules. Un vrai coin de calme et de campagne dans la ville. Josette et Josette nous montrent leur bancs, où elles s’assoient au calme et au soleil. Elles disent On se met là, sur notre banc, et c’est le paradis, c’est Nice !

fin d' après midi, mercredi

Anne Laure, Didier et Renaud ont rencontré Mr Huc et Mr Dumont à la cafétéria du Carré des Jalles. Pour parler du rugby. Mr Dumont est originaire de Gajac. Tout petit il allait sur un terrain qui servait de pacage. Il fallait enlever les bouses avant de jouer. Ils font partie de l’asso des anciens joueurs. Quand l’un d’entre eux est malade, ils vont le soutenir. Le rugby c’est l’amitié, le groupe. Tout seul sur un terrain on est rien, dans la vie c’ est pareil. Mr Huc a passé dix ans au Gabon. Ingénieur agricole. Les joueurs de rugby de St Médard, on les appelle les poudriers.Il n’y pas de féminine dans le club de Gajac.

les métiers

On a rencontré Mme Garcia qui s’occupe du patrimoine à St Médard. On a appris plein de choses sur l’histoire de St Médard en Jalles. Sur les anciens métiers exposés au musée municipal du patrimoine qu’on ira visiter dans les jours à venir. Les visites sont organisées sur rendez vous auprès de l’association du patrimoine. Les blanchisseuses, les vignerons, les résiniers  qui recueillaient la résine des arbres, les bergers (sur échasses), les agriculteurs, les poudriers composaient la majeure partie des habitants de St Médard. On faisait du vin à St Médard. Des crus bourgeois nous dit Mme Garcia. On a demandé ce que c’est qu’un cru bourgeois. C’est un vin intermédiaire, entre le vin de table et le vin distingué. Les blanchisseuses lavaient le linge des bordelais.  Mme Garcia nous a offert un petit livre sur les blanchisseuses de St Médard. Le lundi matin, sur la route empierrée de St Médard en Jalles à Bordeaux, dès l’aube s’étirait une interminable procession de charrettes de linge… Souvent travaillant individuellement, les blanchisseuses ne souscrivaient à aucune assurance et n’adhéraient à aucun syndicat pouvant les conseiller ou les aider. Lors d’un litige elles n’avaient aucune chance d’obtenir réparation du préjudice commis… On doit rencontrer dans quelques jours Simone Bernardas qui était blanchisseuse à St Médard.

le caviste

Quand ces messieurs arrivent, armés le plus souvent de poches en plastique ou de bouteilles d’eau minérale à 1,5l, parfois équipés  de cubis vieillissants, Thierry le caviste n’a pas besoin d’entendre la moindre requête de ses clients entrants. Il les connaît par cœur. On ne lui fait pas le coup de « Monsieur je voudrais » à Thierry ! Vingt-deux ans qu’il officie sous les robinetteries vaillantes de son vin livré en vrac. Lors de notre entrevue avec le caviste, pas une fois nous n’avons entendu le chaland posé sa doléance comme n’importe quel quidam le ferait en pareille circonstance. Thierry sait ce que son client veut ! Et c’est toujours la même chose. 1 litre de Merlot à 1,95€   pour Monsieur Roger, un cubi de 3 litres de Rosé pour Joseph, deux litres de VDT à 1,45€  à Simon l’ex Monsieur Entretien de la CAPE. Pendant notre entrevue qui a duré 50 minutes, une bonne dizaine de voitures se sont garées sur les passages cloutés devant la cave de Thierry… Ce dernier s’est arraché à son tabouret et à notre caméra pour distiller ses ordonnances sans préavis. Chapeau !