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Musarder, lundi deuxième semaine de Veillée de St Médard en Jalles

Des expressions glanées ici et là dans un gros livre intitulé Un élu, Un artiste. Des mots auxquels on peut se rapporter, qu’on peut faire nôtres. C’est parce qu’il y a désintéressement qu’il y a intérêt. Mariage de quelques jours d’une troupe d’artistes et de la ville. Mise au travail de nouveaux points de vue. Moment de superbe et d’égarement. Nous menons des journées d’action communale mettant le désintéressement dans une perspective prospective. La ville comme une espèce urbaine. Le décalage qu’apporte un regard artistique est une expression qui est amenée à infiltrer le paysage de la réflexion urbaine. Musarder, flâner... On promène avec nous des livres de veillées en veillées. A St Médard on a emmené Francis Jeanson, L’action culturelle dans la ville, Stéphane Beaud et Michel Pialoux, Retour sur la condition ouvrière, Jean Pierre Saez, Culture et Société, un lien à recomposer et Un élu, Un artiste de Maud Le Floc’h, 17 rencontres itinérantes pour une approche sensible de la ville…

Patrimoine de Saint Médard

Guy avait rencontré Mme Garcia dans la semaine. Elle nous avait conseillé de rencontrer Mme Bernadas, l’ancienne blanchisseuse avec qui nous avons passé un si bon moment, et puis elle nous a proposé de visiter le petit musée du patrimoine que son association a créé.
Trois autres membres de Patrimoine de Saint Médard étaient là aussi.
Dans la salle de réunion, à côté de la réserve, ils nous ont montré de la belle lingerie brodée, des cache-corsets, des culottes fendues, des robes de communion, un bel ensemble en soie du XIXème, un beau manteau des années 30, etc. Toutes ces pièces de vêtements ont été récupérées, lavées, restaurées par Mme Garcia. Un travail de fourmi pour une si belle collection.
Et puis dans la salle du musée nous avons vu toutes sortes d’objets, liés aux métiers d’antan qui existaient à Saint Médard.
Des objets de blanchisseuses : peyrolles, bancs, battoirs, savons, pinces à linge, tabliers, fers à repasser, machines à coudre, etc.
Des objets de viticulteurs : pressoir, serpettes, sécateurs, sulfateuses, etc.
Des objets de maraîchers : bêches, râteaux, épouvantails à crécelles, ruches, etc.
Et bien d’autres métiers encore.
En sortant, on se dit qu’une exposition aussi bien entretenue, conçue avec autant de soins, mériterait un beau musée en centre ville.

samedi soir à st médard

Il est tard. On pensait finir plus tôt mais les rencontres se multiplient. Didier et Martine ont derushé plein pot. Jérémie et Mathilde ont fait du porte à porte et proposé aux habitants de St Médard une petite danse. De maison en maison. Flora et Guy sont allés au musée du patrimoine. A St Médard on est repéré. On nous a vus au collège, à la piscine, au foyer des personnes âgées. Au café du PMU. Sur le marché. A Leclerc. A l’école primaire village expo ou l’école élémentaire Montaigne. Au centre Marc Boeuf. A l’hôtel des Bruyères. Au Carré des Jalles. Hastignan. Centre ville. Gajac. Issac. Sur la piste cyclabe Bordeaux Lacanau. Au rugby . A la danse orientale. Au senior’s Loto. A la capuera. A la country danse… On se coupe en quatre pour être partout à la fois. Seul ou en bande. Sur le marché ce matin on a créé des embouteillages. Etre dans le champ à tout moment. Comme si on voulait profiter de la ville du plus qu’on peut parce qu’on sait que le temps file, qu’on n’est pas là pour tout le temps et qu’il n’est pas question de rater quelque chose. On a appris tant de choses sur St Médard qu’on brûle d’envie de tout savoir…

gabare et cultureS

Au marché, ce matin, on a rencontré la fille du gabarier. C’est comme ça qu’elle se présente. Je suis la fille du gabarier. Le gabarier, c’est celui qui conduit la gabare, une embarcation fluviale à fond plat et à voile, qui reliait les ports de la Gironde.
La fille du gabarier vend, sur les marchés, des pulls marins en laine vierge. On lui a donné une invitation pour la veillée. Elle nous a raconté qu’elle avait travaillé longtemps dans la culture, qu’elle était administratrice de compagnies, qu’elle faisait de la diffusion, de la production de spectacles, mais qu’elle avait arrêté, qu’elle s’était lassée.
On a parlé longtemps de la culture. C’est quoi la culture ? Qui en décide ? Est-ce qu’elle ne s’est pas trop éloignée des gens ? Elle raconte qu’en 1998, quand il y a eu la coupe du monde de foot, elle était à Avignon, pour le festival. Elle dit que c’était la première fois qu’elle voyait les jeunes des banlieues d’Avignon dans les rues, dans cet Avignon du festival, que le fossé entre ce qui s’autodéfinit comme étant LA Culture et les cultures populaires est trop grand, qu’il faut se remettre en question. Elle dit qu’elle ne regrette pas d’avoir quitté ce milieu, qu’elle aime ce qu’elle fait. Quand je vends ces pulls là, je vends toute une culture populaire qui va avec. Le pull rayé, en laine, ça évoque des histoires, de la mémoire personnelle et collective. C’est un engagement, faut s’accrocher, pour vendre des produits de qualité, pour que ces cultures là, aussi, ne disparaissent pas.
Et puis on a rencontré un militant du parti communiste, avec qui, aussi, on a parlé de culture et puis d’éducation. Il dit : j’entends dire qu’on va à grand pas vers l’autoritarisme, mais on y est déjà ! personne ne s’en rend compte, mais on y est.

au marché, samedi matin, St Médard en Jalles

Ce matin on était au marché. Toute la matinée sur le marché de St Médard. On a fait des portraits avec citations. On a dansé et chanté. On s’est placé à différents endroits du marché. A un bout puis l’autre. Et puis on s’est choisi une belle allée pour danser. Un adage. Dans un sens puis dans l’autre. On a dansé et chanté pour une boulangère. Distribué nos programmes par centaines. Avant d’aller au marché, Jérémie est allé à la piscine filmer la natation synchronisée. Didier a rencontré l’association Geste et Expression au Carré des Jalles. Hier soir il a vu Mme Safiatan Faure de l’agence culturelle des pays du Sahel. Au marché nous étions quelques uns à distribuer des tracts. Nous tous, nous étions dix avec Renaud et Hamid de la compagnie Hors Série qui est venu nous rendre visite. Il  nous a donné un coup de main. Il a posé devant la caméra avec une citation et distribué nos invitations. Il y avait aussi un militant du parti communiste et un militant du NPA qui distribuaient des tracts de leur côté.