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la gadoue et les rires

On a rencontré Fernande et Suzanne, du club de l’amitié, au Centre Social Billard. Le club de l’amitié se réunit là pour jouer, prendre un goûter, se rencontrer. Fernande et Suzanne ont 85 et 86 ans et ont de l’énergie à revendre. Elles font du bénévolat et toutes sortes d’activités. Elles disent qu’il ne faut pas s’arrêter, ne surtout pas s’arrêter, garder l’envie et le sourire. On a beaucoup ri pendant cet interview. Elles sont drôles et complices. Elles nous ont raconté le quartier. Suzanne habite ici depuis 1969 et Fernande depuis 1970. Quand Suzanne est arrivée, il n’y avait que son immeuble, et autour, des chantiers et surtout de la boue, de la boue partout. Une paire de chaussure pour le travail, et des bottes pour rentrer à la maison. Le bailleur leur avait promis que des bus seraient en service bientôt, pour emmener les enfants au lycée. Les bus ne sont arrivés que bien plus tard, les enfants avaient fini le lycée. Alors quand on leur demande ce qu’elles pensent de l’arrivée du Tramway, elles se marrent, elles disent on sera sans doute plus là !

du plot à la fenêtre du sixième

Ce matin, tout le monde s’est activé, encore. Jérémie a marché dans le quartier : universités, cours Rilly-la-montagne, campus, Crous, BU, resto-U, cimetière de l’est puis il a fait le tour de Saint John Perse.
Il est monté sur un plot de béton, et une femme, qui au sixième étage, à sa fenêtre, lui a dit vous n’avez pas le vertige, vous ! et Il a répondu vous non plus ! et puis ils ont papoté pendant dix minutes, du plot à la fenêtre.
Martine et Guy sont allé voir une dame qui s’occupe de plein d’associations – consommateurs, locataires, etc. Elle est à la retraite, elle est très engagée et donc débordée. Les journées sont trop courtes. Elle a raconté son parcours. Guy et Martine étaient émus. Militante, femme engagée, avec toutes les embûches que cela entraîne parfois.
Didier, Marie-France et Flora ont rencontré le responsable de l’Association des Travailleurs Maghrébins de France, Mohammed El Haddaoui. C’était une belle rencontre. Richesse de la solidarité, de la laïcité, importance de communiquer, parler avec les gens. Il dit : si les baleines savaient écrire, elles apprendraient aux enfants. Avec des actions, des petits gestes quotidiens d’entraide, avec des conversations, il lutte chaque jour contre l’indifférence et le désengagement. Il encourage chacun à prendre ses responsabilités, à reprendre du pouvoir sur sa vie, à faire la part des choses sur ce qui est possible, sur ce que l’on peut changer, et sur les moyens de le faire. Il dit qu’il ne faut pas voir les choses en noir, rester positif, savoir saisir sa chance, ne pas lui tourner le dos.

contrastes

Hier, en se promenant, Jérémie et Flora se sont perdus. Et puis en rentrant à l’hôtel, Didier et Flora se sont encore perdus. Il y a des barres d’immeubles encore tout autour du Quartier Croix Rouge, dans les quartiers autour. La cité s’étend encore loin. Il y a des églises, des basiliques, des cathédrales parsemées dans la ville. Il y a aussi ces grandes maisons de champagne aux façades luxueuses. Ça fait des contrastes brutaux. On se demande comment tout cela cohabite, on se pose des questions.

le danseur et la pelleteuse

On se dit que rien n’est loin. Pourtant il y a beaucoup de monde dans le quartier Croix Rouge. Au fond on peut presque tout faire à pied. Et de toute manière avec les travaux du tramway, c’est particulièrement difficile de se garer. Avec l’équipe de France 3 on a été filmé pendant qu’on filmait. Flora a distribué des paquets de tracts dans les commerces du centre commercial. Jérémie a filmé les ouvriers qui construisent les voies du tramway. Puis on a emmené l’équipe de France 3 sur un autre chantier où Jérémie a eu l’idée de s’enfoncer pour filmer une barre d’immeubles. On a traversé un terrain vague. Un champ de boue. Puis on a aperçu Flora derrière des grilles qui distribuaient des tracts aux étudiants qui sortaient de l’université. Quand on a voulu quitter le terrain vague, les ouvriers fermaient le chantier. On a vu passer des grues et des bulldozers, des camions qui quittaient les lieux à toute vitesse. On a parlé du spectacle de D.Boivin, du danseur et de la pelleteuse.

les berçeuses

Martine et Didier sont allés à une fête pour la clôture du projet Vivre Ensemble. Mais on ne baissera pas les bras, il y a d’autres projets qui ont été déposés.
Il y a avait un Griot et des berceuses africaines, arabes, corses… tout le monde peut apporter, à l’atelier du Griot, une berceuse. Échanger des berceuses pour se les apprendre les uns aux autres, pour les chanter aux enfants.
Martine et Didier iront demain voir l’atelier et interviewer le Griot.
A la sortie, un monsieur changeait sa roue. Martine et Didier ont donné une invitation et ont expliqué la veillée. Il a dit je suis volontaire. Il viendra demain pour une interview.
Quand on habite Croix Rouge, on dit habiter QCR, disent les jeunes.