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watteau

Et d’un seul coup tout le monde dans le noir ! C’est normal avec tous ces travaux dans le quartier. Un câble sectionné, c’est vite arrivé ! On installe un tramway à Reims comme à Nantes et à Bordeaux. Cet après midi on est allé à la maison de quartier de la Croix du Sud. On a eu beaucoup de mal à trouver parce que tous les itinéraires sont déviés et la maison de quartier Watteau est indiquée par un tout petit panneau qu’il faut deviner sur le bord de la rue. On a croisé une foule de gens dans la maison de quartier. Le centre fonctionne à plein en permanence. On a pu rencontrer le directeur Patrick Schmid avec qui on a eu une conversation passionnante sur le rapport des habitants de la Croix du Sud à la culture et à l’art. Et à la vie tout simplement. La maison de quartier est un lieu clé du quartier. C’est un lieu d’échange et de culture. C’est un lieu de découvertes, d’apprentissage et de création ouvert à tout le monde. A tous les mondes. La maison de quartier qui brasse tous les publics ne désemplit pas de la journée.

Lundi, tout se multiplie

Tout se multiplie. Un entretien donne envie d’en faire trois autres. Exponentiel.
Ce matin, Martine et Didier ont interviewé Yves, le directeur de la Nacelle.
Flora a interviewé M. et Mme Egée, qu’elle avait rencontrés dans la rue le jour de notre arrivée. Du haut de leur sixième étage, ils ont parlé de la vie ici depuis 1970.
Cet après midi, Guy et Martine sont allés rencontrer Patrick le directeur l’espace Wateau. Ils ont parlé d’éducation populaire, de la culture, du va-et-vient, pas toujours à deux sens du théâtre et des quartiers. Les quartiers au théâtre, le théâtre au quartier. Ils se sont demandés pourquoi cet échange est en perpétuel déséquilibre.
Cet après midi, Didier et Flora sont allés au cabinet de Maître M’Fenjou. Il est avocat et responsable de l’association Mieux vivre à Croix Rouge. Il est très impliqué dans la vie du quartier, et très militant. Il surligne le fait que dans ce quartier de 22000 habitants, avec un taux de chômage élevé, il n’y a pas d’ANPE, alors qu’il y a plusieurs agences en ville.
Et puis le tramway est le bienvenu, dit-il. Ça brisera un peu, peu à peu, les frontières de peur qui existent dans les têtes.
Il conclut : La société s’empresse de régler tous les problèmes secondaires – on a des espaces verts, les rues sont propres, les cages d’escaliers nettoyées – mais on n’arrive pas a affronter les problèmes fondamentaux : le travail, une place pour chacun dans cette société.
Jérémie est allé dans l’immeuble qui va être détruit. Il a filmé un peu. Il reste des objets à l’abandon. Des meubles, des jouets. C’est étrange un immeuble entier, vide.

les artistes

Ce matin, on s’est dit on passe vite fait à la bourse aux livres, pour flâner, pour glaner quelques livres. On y retournera cet après-midi pour les citations. On a tellement glané qu’on s’est chacun acheté plein de livres. Martine a trouvé une édition de Déligny, Jérémie a trouvé la terre et les rêveries du repos de Bachelard, A Genoux de Connely, et la photographie de Susan Sontag. Flora a trouvé des livres pour enfant des éditions du père castor, le catalogue des objets introuvables, un livre de Flora Tristan et a pris, sur les conseils de Jérémie, un livre de John Fante. Didier a trouvé Blues de Maxence Fermine, Les bienveillantes de Littell et Chronique des immenses possibilités de Vialatte, qu’il a lu à haute voix, pour le plaisir, alors qu’on était en train de payer. Une dame lui a dit : vous êtes artistes vous, parce que ma fille est artiste et elle dit des absurdités, comme vous.

samedi matin de la première semaine de la Veillée de Reims

Samedi matin marché de l’esplanade Billard et portes ouvertes à la management school et portes ouvertes à la faculté, cet après midi bourse aux livres à l’espace Billard. On y fera les citations. Et théâtre cet après midi et danse orientale. Flora, Martine, Didier et Jérémie sont dans la rue, sur la place avec les tracts et les citations et les caméras. C’est l’occasion de voir plein de gens et de parler de notre résidence, la résidence de vidéastes, plasticiens, comédiens, danseurs, acrobates au quartier Croix Rouge, de parler du rapport de l’art aux populations. Engager des actions artistiques. Une recherche à mener ensemble avec les habitants de Croix Rouge.

coup de pouce

On rencontre plein de gens dans tous les secteurs de la ville. De la maison de quartier à l’université. De la maison de quartier à une autre maison de quartier. D’une association à une autre. Cet après midi on est allé à la Croix du Sud. On a rencontré le président de l’association de l’étoile de la Croix du Sud qui nous a dit qu’il n’aimait pas qu’on parle de sous quartier dans le quartier. Il nous a dit quand on parle du centre ville on ne dit pas que c’est un quartier et il faudrait qu’on dise qu’ici c’est un sous quartier. On est à Croix Rouge et puis c’est tout. On a longuement parlé des activités de l’association puis nous sommes allés faire un tour avec Raymond, un habitant de la Croix du Sud qui nous a présenté une commerçante du quartier, Fatima Oudari. F. Oudari s’occupe de l’asso Coup de Pouce qui regroupe des jeunes gens de la Croix du Sud. L’un des objectifs de l’association est de créer une supérette alternative avec des produits invendus dans les grands supermarchés. Les jeunes s’occuperaient de tout. Il s’agirait donc d’abord de donner du travail aux jeunes, de créer un réseau de solidarité et d’ investir les jeunes dans une démarche au service des autres.