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et les surprises encore

Aujourd’hui encore, les surprises des errances du porte à porte. Découvrir les Bouviers. L’étrange petit village préservé-protégé-classé. Les bornes Louis XIV avec les fleurs de lys. Les grandes bâtisses, les fermes. La façade de l’épicerie / mercerie / café et tout. Comme autrefois. La dame qui vit dans ce monument nous accueille chaleureusement. Jérémie et sa caméra se plient en quatre, en huit, dans un bosquet pour ne pas rater ce portrait-là.
Et la dame qui habite en face nous raconte qu’elle est née là, dans le café, que sa mère, sa grand-mère sont nées là, et que ça remonte encore plus loin, il y a des traces généalogiques jusqu’à la fin du XVIIIème. Elle nous montre des tableaux, et des archives.
Au fil des rues, on croise, recroise et rerecroise une famille du quartier. Trois fois. Et on se salue et resalue, à chaque fois.
Et la gentillesse et la chaleur de tous ces gens, de la mère et de ses deux enfants ados, la bonne humeur qui règne ici.
Et cette dame qui nous montre la seule et unique peinture qu’elle ait jamais peinte.
Et ce tout petit, de deux ou trois ans, qui écoute ce que l’on dit à sa mère – un objet beau ou important – et qui, alors qu’on s’apprêtait à partir, brandit son doudou. C’est un objet beau et important, c’est sûr.
Et cette ado qui nous montre, quand on lui demande son objet important, son texte de théâtre.
Et le monsieur qui nous fait visiter une cave improbable et goûter un vin dont on se souviendra, un Pouilly-fumé 2005.

les surprises, les trésors, les richesses

On se dit que le porte-à-porte est une école contre les préjugés. Chaque porte à laquelle on frappe promet une surprise. Toutes les potentialités de rencontre existent, derrière la porte.
Un jeune homme qui s’occupe de sa fille et qui, quand on lui demande de nous montrer un objet qui compte pour lui, un objet beau, culturel ou important, nous montre une reproduction du discobole, et la conversation qui s’en suit sur la restauration de la statue et la polémique autour de l’orientation de sa tête.
Une dame qui est secrétaire, mais qui dans son temps libre, fait de la restauration de mobilier ancien. De la restauration dans les règles de l’art, avec ressorts, crin végétal et bandes de jutes. De la restauration digne d’un vrai tapissier restaurateur. Et puis le beau miroir art déco où son grand-père, artisan-miroitier, a peint des ibis et des roseaux.
Et la vieille dame qui connaît tant de choses sur les papillons.
Et ce Monsieur qui nous parle du Portugal, de son histoire, de son artisanat, et puis aussi de la manif qu’il est en train de préparer. Si vocês querem falar portuguès, estão benvindos.
Et cette jeune fille qui fait du karting et qui nous dit qu’elle n’a pas le permis de conduire, et que ça va pas être évident, vu qu’elle a appris à conduire avec un kart.
Et la dame qui nous parle des arbres, de son métier dans les espaces verts et de son amour des beaux arbres.
Et l’assistante maternelle qui nous montre sa poussette et qui dit que son métier la passionne. Et son fils, adolescent, qui nous dit que ce qui est le plus important au monde, c’est elle, sa mère. Chaque jour, on la croise au petit parc devant la maison de quartier. On se salue, on se connaît un peu. On se reconnaît.
En faisant les montages des interviews et des portraits, en retouchant les images des objets, pour préparer le petit musée vidéo qui sera diffusé pendant le spectacle, on repense à chaque personne.

Solaires / SEL / Ne pas perdre sa vie à la gagner

A la résidence des solaires, le samedi matin, il y a la réunion du SEL (société d’échanges locaux). C’est vivant et joyeux. Ici, on échange des biens et des services, et on ne compte pas en euros mais en grenouilles.
La résidence des solaires a été inventée, dans les années 80, à partir d’un questionnement sur l’habitat. Comment vivre mieux en créant un vrai équilibre entre sphère privée et vie collective ? Comment éviter le repli qu’impose une société si individualiste ? Les solaires, c’est une résidence où six familles ont leurs habitations et partagent des moments – repas mensuel en commun, jardinage… – et des lieux collectifs : jardin commun, salle commune – pour les fêtes, la vie associative, les réunions…-
Un des fondateurs de cette résidence est aussi à l’origine du SEL et de deux crèches parentales et puis il travaille à un nouveau rêve, un SEL en plus grand, à l’échelle européenne. A la caméra, il donne une citation à lui : il ne faut pas perdre sa vie à la gagner. On peut choisir de ne pas subir sa vie, son habitat, son travail. On peut choisir de trouver un équilibre en mettant en actions des solutions, en inventant réinventant son quotidien.

au marché

Au marché du Pont du Routoir, c’est le printemps. Plein de bonne humeur, de gens sympas. Un couple qui vend des nappes. monsieur vendait des chaussures, et madame lui a dit : Je fais le marché avec toi si tu arrêtes les chaussures.
Deux sœurs jumelles offrent un thermos de café à la dame qui vend les nappes, comme ça elle peut offrir le café à ses clients. Elle nous offre un café.
La dame des nappes dit : c’est mon marché préféré. J’en fais un peu partout, chaque jour à un endroit différent, celui-là est tout petit, très populaire, et tellement chaleureux, que c’est mon préféré.
Le vendeur de bonbons nous offre des chewing-gums.
Il y a les citations au sol, étalées, pour que les gens choisissent. Un chien se promène dessus. On a fait de beaux portraits. C’est vrai que c’est chaleureux ce quartier.
Il y a une dame qui vit ici depuis 35 ans. Guyancourt, je connais !