On se dit que le porte-à-porte est une école contre les préjugés. Chaque porte à laquelle on frappe promet une surprise. Toutes les potentialités de rencontre existent, derrière la porte.
Un jeune homme qui s’occupe de sa fille et qui, quand on lui demande de nous montrer un objet qui compte pour lui, un objet beau, culturel ou important, nous montre une reproduction du discobole, et la conversation qui s’en suit sur la restauration de la statue et la polémique autour de l’orientation de sa tête.
Une dame qui est secrétaire, mais qui dans son temps libre, fait de la restauration de mobilier ancien. De la restauration dans les règles de l’art, avec ressorts, crin végétal et bandes de jutes. De la restauration digne d’un vrai tapissier restaurateur. Et puis le beau miroir art déco où son grand-père, artisan-miroitier, a peint des ibis et des roseaux.
Et la vieille dame qui connaît tant de choses sur les papillons.
Et ce Monsieur qui nous parle du Portugal, de son histoire, de son artisanat, et puis aussi de la manif qu’il est en train de préparer. Si vocês querem falar portuguès, estão benvindos.
Et cette jeune fille qui fait du karting et qui nous dit qu’elle n’a pas le permis de conduire, et que ça va pas être évident, vu qu’elle a appris à conduire avec un kart.
Et la dame qui nous parle des arbres, de son métier dans les espaces verts et de son amour des beaux arbres.
Et l’assistante maternelle qui nous montre sa poussette et qui dit que son métier la passionne. Et son fils, adolescent, qui nous dit que ce qui est le plus important au monde, c’est elle, sa mère. Chaque jour, on la croise au petit parc devant la maison de quartier. On se salue, on se connaît un peu. On se reconnaît.
En faisant les montages des interviews et des portraits, en retouchant les images des objets, pour préparer le petit musée vidéo qui sera diffusé pendant le spectacle, on repense à chaque personne.