Angel

Hier soir on se promenait pour faire des photos de nuit dans le quartier. En s’approchant du immeuble tout neuf avec des baies vitrées immenses qu’on avait repéré la journée, une jeune femme nous appelle. Excusez-moi, vous pourriez m’aider ? Oui. Comment ? J’ai une gazinière dans mon coffre et je voudrais la monter dans mon appartement. Très bien allons-y. Ascenseur : et vous habitez à quel étage ? Au cinquième. Temps. Et on pourrait faire des photos de votre balcon qui donne sur le quartier ? Bien sûr.

Merci Angel.

ça enchaîne à la Chesnaie

On a envie, très envie de raconter tout ce qui se passe pour nous à la Chesnaie. Aujourd’hui les rendez-vous s’enchainent, tellement de belles rencontres qu’on a envie de prendre le temps et ce temps, on prend on ne l’a plus pour raconter. On doit même parfois, comme cet après-midi, écourter de beaux moments parce qu’on a une autre interview. Et parfois c’est un déchirement. Comme cet après-midi avec Monsieur et Madame Hamiti qui nous ont si bien accueilli et livré tant de belles choses. On n’est pas trop triste parce qu’il sont tous les deux bénévoles à la maison de quartier et qu’on va  les revoir.  Sûrement même ce soir, on est invité chez Hélène, il y aura une dizaine d’habitants et on va passer un moment tous ensemble. L’heure tourne et on doit bientôt y aller, pour l’instant, ô miracle, on est tous au QG, Martine et Jérémie chargent leurs images, Maggie téléphone à Angèle, Didier filme des jeune hommes sous l’arbre à palabre. A peine le temps de finir cet article qu’il faut déjà y aller…

le CM1 orange

En pleine conjugaison, juste frapper à la porte pour que s’ouvre le grande pièce colorée. Les bouilles s’animent, on va faire quoi? Déjà on pousse les tables, oublier le verbe oublier au présent de l’indicatif, c’est maintenant que ça joue, c’est maintenant qu’on va jouer!

« Vous allez voir les gens du quartier? Faut venir chez moi! Samedi, on fait rien samedi! », dit le garçon tout pétillant du premier rang, il en a déjà l’oeil qui brille. Et les adresses fusent, une foire à la carte de visite, petit travail de choeur improvisé.

Et puis Godot, c’est qui? On ne sait pas, mais on va s’amuser avec quelques répliques. Ca parle d’ici, qui n’est pas le Vaucluse, parce que le Vaucluse, c’est rouge. Les garçons d’abord, ils veulent tous en découdre, jouer à être en colère avec Didier/ Vladimir/Didi qui dit ses répliques et souffle les leurs. Les corps se tendent par dessus la petite table. Encore plus en colère, oui! L’instituteur invite une petite fille à participer : « Tu veux nous donner une colère, je ne t’ai jamais vu en colère? », et puis il y a la tourmente d’émotions d’une autre enfant, rires et larmes se succèdent sur son visage à la vitesse des nuages dans un ciel de grand vent, puis elle file à l’appel de Jérémie pour faire des photos dehors, envolée, si légère…

Tout est léger, dire Beckett, écouter en riant, sentir la main de l’instit sur son épaule et oublier la caméra!