Monsieur Chantaz est intarissable sur son quartier, ce quartier qu’il a vu se construire, se faire en partie démolir, se modifier, se transformer, se rénover. On retourne chez lui l’après-midi pour une projection de diapositives, on découvre les images de 1971, la maison toute seule, puis le tracé de la rocade, de la terre, beaucoup, une grue, plusieurs grues… » Je me souviens surtout de la poussière à l’époque, qu’est-ce qu’il y avait comme poussière! Et pis j’avais peur que les gens des tours regardent dans mon jardin, mais non! » On passe sur l’ordinateur pour voir les images de la démolition des tours de la rue des Troënes, la construction de l’hôpital. « Le reste des photos, je l’ai donné à la maison de quartier, vous pouvez leur demander! » Monsieur Chantaz a longtemps été bénévole à la maison de quartier, aujourd’hui il n’a plus le temps: » Je fait du volley, de l’aquagym et puis je n’ai plus de jardinier, je dois m’occuper seul du jardin et je n’aime pas trop ça! Le jardinier c’était ma mère, 98 ans! Elle a finit par devoir s’arrêter de s’occuper du potager il y a seulement trois ans, elle se trompait dans les dates de semences et de récolte. » le potager a une taille impresionnante et d’après les Chantaz, il était bien plus vaste avant. « Je m’occupe aussi des archives de la CFDT, je donne un coup de main. » On parle avec Monsieur Chantaz de sa carrière aux chantiers dans un bureau d’étude. Là encore, il est intarissable et nous parle de termes très techniques sur la ligne d’arme des navires. On comprend que c’est un calcul très précis et beaucoup de responsabilités. Quand il est parti en retraite il y a 15 ans c’est son fils qui a pris sa place, chose très rare aux chantiers: » Mais les chefs ont du se dire que je pourrais le conseiller. Même si j’adorais mon travail, arrivé en retraite, je voulais tout oublier, mais j’ai pas pu! En même temps il ne m’a pas demandé de conseil pendant trop longtemps parce que lui travaille sur ordinateur et moi je suis toujours resté attaché à ma planche à dessin. »
Portrait # La Chesnaie (St Nazaire)
Sophia est arrivée

Des Chênes à la Chesnaie
Hier, on a passé la matinée avec Madame et Monsieur Chantaz. On aurait pu y passer la journée. Monsieur Chantaz était là avant, avant les tours, avant les lotissements, quand il n’y avait que des champs et des chênes mais qu’on n’appelait pas encore ça la Chesnaie. C’est les parents de Monsieur Chantaz qui sont venus s’installer ici dans les années 50, tout d’abord dans des baraques en bois, une pièce pour la cuisine, salle à manger, une pièce pour ses parents,une pièce pour lui: « J’aimais bien ma cabane en bois! Et puis après ils ont construit en dur. Plus tard, je me suis marié avec Josiane et on a fait construire nous aussi cette maison, à côté de celle de mes parents. Il n’y avait que nous à l’époque, une ferme un peu plus loin et puis des champs. Un jour, une tante nous a dit: ils vont construire une tour de quinze étage juste à côté de vos maisons! » Josiane se met à rire: « On s’est dit: elle va pas bien, elle divague! Mais elle avait raison! » Il y a eu une tour, puis, une autre et encore une autre, puis la rocade à 50 mètres de leur portail, puis des lotissements bordant leur jardin. « On était seuls au monde, isolés, on s’est retrouvé appartenir à une ville de près de 3000 habitants, et oui! La Chesnaie c’était pas loin de 3000 avec les tours…et pas un commerce! » Josiane enchérit: « C’est sûr ça fait bizarre mais ça a permis d’avoir une école à proximité, des voisins…ça ne nous a pas du tout donner envie de partir! On s’est toujours senti bien! » On leur demande s’ils n’ont jamais souffert d’une certaine mauvaise réputation de leur quartier: « ça c’est n’importe quoi, il y a quoi…une dizaine de personnes à problème et on va généraliser! N’importe quoi! »
Voilà le genre de villes qu’on survole dans un avion en papier.

à noter
On nous a parlé ce matin de Mme Ménard, habitante du quartier depuis longtemps, pour aller chez elle au lieu d’aller vers l’hôpital il faut aller tout droit en venant de l’allée des Tulipes côté grande route.
Il faut aller faire une photo de la maison des parents de Cricri et Robert 11 allée des capucines, on peut pas la rater il parait il y a un panneau publicitaire et c’est face au collège.
Il faut ABSOLUMENT que l’on voit Paulette qui a ramené hier du jus de Bisap et que l’on a raté. On l’avait rencontré à la réunion des associations, elle est charmante!
On a demandé à Chantal de nous aider a entrer en contact avec la piscine que l’on voudrait aller filmer, parce que l’on arrive pas à trouver un contact direct.
Il faut aller tracter à la sortie de l’école Chedid et il faut aussi faire un montage pour aller le projeter à la sortie de l’école ou à l’arrêt de bus la nuit enfin quand il fait noir, pas en pleine nuit, parce qu’on le fait pour que des gens le voit quand même!
Comme une esplanade

une belle assemblée

Godot d’appartement
Hier on a été invité chez l’habitant. Soirée Théâtre en appartement la compagnie est invitée de 18h à 20h.
On est arrivé avec nos caméras, pieds, et appareils photos, on y est tous allés, Jérémie, Frédérique, Martine, Marie, Maggie et Didier. On a présenté le projet aux habitants, et puis on leur a proposé de poser avec des citations. Mme Hamiti dès qu’elle a vu sa citation elle a dit : elle m’a appelé ! « Il faut choisir entre se reposer et être libre ! »
Tous sont passé ! Jérémie a essayé de filmer dehors mais le vent soufflait tellement fort , il a fait des images dans le hall en changeant chaque fois un peu de point de vue. Pendant qu’il filmait les derniers volontaires on entendait les bouchons de cidre qui sautaient. Quand on est revenu du couloir la table d’apéro était mise, on a cru qu’il n’était plus temps pour Godot mais après quelques cacahuètes on a poussé la table et Didier à commencer à donner la réplique aux habitants. La maitresse de maison, Hélène a été désigné pour commencer. Ils ont tous joué avec beaucoup de convictions, et les rires n’ont pas cessé de fuser ! On a passé un moment délicieux. On a fini par partir parce qu’il était déjà 20h, et qu’il fallait aller chercher Sophia à la gare.
Hall

Porte à porte du vendredi.
On est parti toute la journée en porte à porte pour récolter des photos d’objets et des portraits des habitants sur le pas de leur porte. On a rencontré un couple qui nous a parlé d’une performance d’un artiste à Hazebrouck qui faisait du Canöe sur les ronds points, et puis un homme nous parle d’une pièce de théâtre antimilitariste du trompettiste de jazz français, vous voyez ? Qui est mort très jeune.
Boris Vian ?
Oui Boris Vian. Sacrément gonflé de faire une pièce antimilitariste à l’époque. Moi, je viens d’une famille de résistants.
On passe d’immeuble en immeuble.
En demandant à une dame un objet qui est important pour elle, qu’elle trouve beau ou qui représente sa culture, elle nous répond : Totor. Et elle nous présente le buste de Victor Hugo.
A la porte d’un jeune couple à qui on demande s’il accepte de poser devant la porte 30 secondes, un jeune accepte tandis que sa copine ne peut pas, parce qu’elle doit envoyer un boulot avant 17h. Il est quelle heure ? 16h57.
Un jeune homme nous fait entrer chez lui après avoir posé en pas-de-porte. Il part chercher un objet important pour lui. Dans l’entrée, des dizaine de voitures championnes des 24h du Mans. On se regarde. Il revient avec une voiture championne des 24h du Mans. Il en a plus de 3000.
