Des Chênes à la Chesnaie

Hier, on a passé la matinée avec Madame et Monsieur Chantaz. On aurait pu y passer la journée. Monsieur Chantaz était là avant, avant les tours, avant les lotissements, quand il n’y avait que des champs et des chênes mais qu’on n’appelait pas encore ça la Chesnaie. C’est les parents de Monsieur Chantaz qui sont venus s’installer ici dans les années 50, tout d’abord dans des baraques en bois, une pièce pour la cuisine, salle à manger, une pièce pour ses parents,une pièce pour lui: « J’aimais bien ma cabane en bois! Et puis après ils ont construit en dur. Plus tard, je me suis marié avec Josiane et on a fait construire nous aussi cette maison, à côté de celle de mes parents. Il n’y avait que nous à l’époque, une ferme un peu plus loin et puis des champs. Un jour, une tante nous a dit: ils vont construire une tour de quinze étage juste à côté de vos maisons! » Josiane se met à rire: « On s’est dit: elle va pas bien, elle divague! Mais elle avait raison! » Il y a eu une tour, puis, une autre et encore une autre, puis la rocade à 50 mètres de leur portail, puis des lotissements bordant leur jardin. « On était seuls au monde, isolés, on s’est retrouvé appartenir à une ville de près de 3000 habitants, et oui! La Chesnaie c’était pas loin de 3000 avec les tours…et pas un commerce! » Josiane enchérit: « C’est sûr ça fait bizarre mais ça  a permis d’avoir une école à proximité, des voisins…ça ne nous a pas du tout donner envie de partir! On s’est toujours senti bien! » On leur demande s’ils n’ont jamais souffert d’une certaine mauvaise réputation de leur quartier: « ça c’est n’importe quoi, il y  a quoi…une dizaine de personnes à problème et on va généraliser! N’importe quoi! »

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