17H31. Mardi après-midi, on tourne et retourne le problème dans tous les sens. Il est hors de question qu’on lâche qui que ce soit. On a vu tellement de gens formidables. On ne veut rater personne. On attend maintenant beaucoup de monde à nos représentations de vendredi au cinéma St Louis de St Palais. A 18H30 et 21H.
Le bruit de notre présence court dans toute la ville. Les gens qui voudront assister au spectacle devront présenter un pass sanitaire ou être passés par la pharmacie et avoir fait un test. Le spectacle est forcément gratuit. Le contraire serait contradictoire avec notre démarche de fabrication du spectacle avec les gens. Ce sont les personnages principaux de notre film-spectacle. Dans notre monde pensé sur le mode d’une démocratie participative, l’argent n’existe pas.
Nous voilà obligé.e.s de restreindre le nombre de nos rendez-vous. Avec Isabelle on a rencontré nos dernières habitantes de St Palais. Deux dames dont la première adjointe à la mairie. Elles sont respectivement présidente et trésorière de l’association l’outil en main. Des jeunes gens (principalement des garçons mais il faudrait que les filles y aillent) apprennent des métiers manuels transmis par des professionnels à la retraite. La formation est tournante. Tous les deux mois on s’initie à une autre technique. A l’outil en main, on pratique le carrelage, la menuiserie, la couture, la cuisine, la plomberie… Madame la Présidente précise qu’aucun métier n’est genré et que tout est accessible aux filles comme aux garçons.
Et elle nous dit aussi son très fort attachement au pays basque. Amour et rage.








Chez les franciscains, il y avait un jardin potager. Chez Chemins-Bideak, c’est un jardin d’agrément. Peut-être témoin de l’ancien temps, dans la partie réservée aux pèlerin.e.s, un figuier nous présente ses fruits mûrs. « On peut ? Bien sûr ! » Le pas leste et la jambe alerte, Bénédicte prend de la hauteur.
20 secondes d’une photo-vidéo. Ça va, ça passe vite. Mais, parfois, au bout de dix secondes, le sourire sur les visages filmés s’efface un peu, les yeux cherchent si tout va bien de notre côté. Bénédicte rassure par son sourire.

