Au café des anciens on retrouve Émile, ancien mineur, sa femme Françoise, Octave et François. On leur propose un portrait chinois, à la question: et si Mardyck était une chanson? Françoise nous répond du tac-au-tac: « Ne m’appelez plus jamais France, la France elle m’a laissé tomber! » Pour Octave tout est lié à Nicolas…pour le prénom, pour la chanson et pour l’oeuvre d’art: « le tableau de Saint-Nicolas dans la salle des fêtes ». Saint-Nicolas est représenté sur les armoiries de Mardyck et on le retrouve un peu partout dans le village. François, lui ne sait pas trop bien, alors Françoise lui souffle des réponses. François, comme Octave, nous déclare être un « parachuté », depuis 1966 tout de même, il est arrivé d’un petit village de l’Aveyron nommé Pruines. Il a gardé un petit accent de là-bas et nous assure qu’il n’y a pas grande différence entre Mardyck et Pruines. François a vécu 19 ans en caravane, mais résidait peu à Mardyck, il était la plupart du temps en déplacement, en Hollande, en Algérie, au Portugal où il a rencontré sa femme…Il travaillait dans les fours, après avoir été peintre en arrivant le Nord, il est reconnu à 5% malade de l’amiante, mais ça va dit-il, ça n’évolue pas. « Mais je ne retournerai pas dans le sud, maintenant c’est ici chez moi. »
Mardyck
Pruines
de l’école privée au village privé d’école
Chez Anita
Octave
Hier au café des anciens on rencontre Octave. Octave nous parle de Mardyck, il aime Mardyck, il adore Mardyck nous dit-il, et on ne sait pas pourquoi, peut-être quelque chose dans sa diction, sa façon d’enchaîner les phrases, dans sa retenue, la profonde gentillesse qu’il dégage, mais Octave nous émeut beaucoup. Au club des anciens, sa passion c’est le café nous dit-il, il adore préparer le café pour les autres, c’est sa mission première en arrivant, et ça fait vingt ans que ça dure. Octave nous déclare qu’il est sympathique, qu’il a passé sa vie à vouloir faire plaisir aux autres, à rendre service, et on le croit aisément. Octave est arrivé en 1962 à Mardyck, parachuté nous dit -il, il nous parle du Mardyck d’hier, des cultures, des pâturages, du petit village de campagne qui n’est plus, et puis des usines qu’il a vu sortir du sable: « je vous jure, je les ai vu littéralement sortir du sable, les unes après les autres. » Il y a travaillé longtemps dans ces usines, puis dans les travaux publics, la construction de routes: « par tout les temps, je travaillais, sans jamais me plaindre, je peux me retourner et être fier de ma carrière. » Sa carrière il l’a fini à la mairie de Mardyck, 7 ans à effectuer plusieurs menus travaux pour la municipalité, très heureux une fois encore de pouvoir rendre service à la communauté. Il nous répète : »J’aime Mardyck, j’adore Mardyck, c’est un charmant petit village et je ne le quitterai pour rien au monde. »
au loin
De 3 à 99 ans
Aurélie est directrice de la maison de village de Mardyck, elle nous accueille ce matin pour nous parler du fonctionnement de la structure. Aurélie est employée par l’ADUGES et est arrivée ici en mars 2012. On lui demande si elle connaissait Mardyck avant, et ce qu’elle nous répond nous fait fortement penser à ce qu’on a pu entendre à Sartrouville, ou ce qu’on peut entendre dans tous ces endroits condamnés d’emblée par leur réputation: « Je connaissais Mardyck par son histoire, par les médias et tout ce qu’ils en racontent, les usines…le village gaulois…mais j’ai trouvé ici un village où il fait bon vivre, où les habitants sont force de proposition, où il y a des envies, des projets… » Aurélie doit continuellement faire preuve de créativité et d’imagination pour proposer des animations aux habitants de Mardyck. La maison de village doit toucher tout le monde, de 3 à 99 ans: « à plus que ça même, puisqu’on a une centenaire! »
jump zumba
dans la hutte
Après midi à la campagne avec la société de chasse mardyckoise. Les chasseurs ont creusé une flaque. Et posent des appelants (des canards vivants attachés sur l’eau sur une plaque de bois). Cette nuit, trois chasseurs vont passer la nuit dans la hutte. Attendre le passage des migrateurs : les cols verts, les oies, les oies cendrées, les sarcelles… Quand ils passeront cette nuit dans le ciel de Mardyck, les appelants vont crier pour les inciter à les rejoindre sur la flaque. Quand les appelants se tairont, quelques migrateurs se seront posés. Les canards migrateurs ne se posent que la nuit. Si les chasseurs sont à l’affût, c’est la fin du voyage. On a filmé deux magnifiques cygnes sauvages qui glissaient sur la flaque. On a filmé tout autour la nature. Par l’ouverture de la hutte. A l’horizon on aperçoit la centrale nucléaire de Gravelines. La nature sauvage n’existe plus ou pour ainsi dire pas. Peut être dans quelques endroits lointains. En Amazonie ou dans le nord arctique d’où viennent les oiseaux migrateurs qui traverseront cette nuit le ciel de Mardyck.