Action ou vérité

Hier, entre les deux représentations on est allé s’allonger dans l’herbe, derrière la SMOB, aux abords du terrain de foot. Il y avait un groupe d’enfants et d’adolescents  habitués des lieux, ils ont bien voulu partager un bout de pelouse avec nous. Ils sont tous arrivés à vélo, les filles ont écouté « This girl is on fire » sur leur portable. Ils ont joué à action ou vérité et le gage c’était de demander à Hervé de danser le hip-hop. « Vous pouvez tournez sur la tête? » La plupart étaient venus l’après-midi, Enzo est  revenu réserver pour ses parents le soir. Il est arrivé sur son vélo à toute allure et s’est arrêté au niveau de Didier en s’écriant « J’ai coulé toute mon existence ici! » Enzo apparaît plusieurs fois dans le film-spectacle, en pas-de-portes avec sa mère et sa soeur, en attendant Godot avec Didier, et même par le biais de sa casquette Wati-b, que Jérémie a photographiée et qui fait partie de la galerie des objets des habitants de Lorgies et Richebourg. Enzo a coulé toute son existence à Lorgies, sa maman lui a dit qu’ils allaient déménager dans cinq ans: « Mais je sais pas pour où! De toutes façons, si on part, moi je reviendrai. »

2 représentations, à 16h et à 20h, au bois du Biez à Lorgies, venez nombreux !

Jour de représentation à la Smob. Sur le terrain de football de Lorgies. A l’entrée du Bois du Biez. Deux représentations, à 16h et 20h. On espère qu’il ne fera pas trop chaud sous le chapiteau à 16h. Hier on a fait une première répétition de tout le film spectacle à 16h et on peut dire qu’on n’a eu froid. On a hâte de revoir toutes les personnes qu’on a rencontrées cette semaine et qui nous ont promis de venir.  On a retravaillé quelques séquences et on refait une répétition cet après midi après le déjeuner au Petit Lorginois. Comme les choses vont vite, tout de même ! Encore un Portrait de Villages qui s’achève ! Il faut plus d’une vie pour habiter son nom, il faut plus d’une vie pour habiter sa vie ! Aujourd’hui encore on disparaît. C’est presque insupportable ! Qu’on nous retienne ! Qu’on nous arrête ! Qu’on nous coffre !  Qu’on nous plante comme des lampadaires sur la digue de Malo ou les projecteurs du terrain de foot de Lorgies ! La semaine prochaine on est à Paris avec la compagnie des Turbulents et Maggie, Hervé, Gilbert et les Turbulents ont déjà tout bien préparé…

Et puis elle chantait, avec une voix, qui, sitôt, m’enjôla

On revient véritablement enchantés de notre ballade en ballades. On a commencé par chanter « la bohème » à une dame, Marie K chantait les couplets et nous tous ensemble les refrains. Nous c’est Lina, Martine, Hervé et Marie L. On chante pas forcément juste, mais les gens non plus alors ça les rassure qu’on soit là. On a parlé d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, enfin si, puisque Lina en a 19. Ensuite, on a chanté pour Mathieu, 9 ans et une autre jeune fille de 20, ils ont tous deux choisis Piaf, et non, rien, de rien, on n’a rien regretté. Mathieu aurait bien aimé Sexion d’Assaut, mais on ne l’avait pas dans notre liste, on va peut-être rajouter « Avant qu’elle parte »…On a aussi cherché des poux dans la jungle de nos cheveux, on s’est levé et on s’est bousculé comme d’habitude et on a fini dans le magasin d’Anabelle, où on a attrapé un coup de soleil, un coup, d’amour, un coup de je t’aime….Anabelle nous a offert des bonbons, on a fini la matinée enchantés et tous on est repartis dans le tourbillon de la vie.

Enchantons-nous

Ce matin, il fait très beau et très chaud à Lorgies. On a un peu peur de fondre dans la SMOB pour notre filage à 16 heures mais on ne va quand même pas se plaindre, ça faisait longtemps qu’on l’attendait ce temps là. On est tous au QG, l’ambiance est joyeuse. Marie K imprime des paroles de chansons qu’elle va aller offrir de portes et portes, et d’aventures en aventures…On est plusieurs à vouloir aller chanter aux portes mais ça ne serait pas raisonnable et ce ne serait pas un cadeau fait aux habitants. On essaie ce nouveau protocole, Marie K va chanter une chanson et après on demandera aux gens ce qu’ils aiment et on chantera avec eux. Marie L chante très faux mais elle connaît beaucoup de chansons par coeur. On part super motivés, Guy nous dit: si ça marche pas, ne vous découragez pas, au début, les protocoles ne marchent pas toujours. C’est pas parce qu’on ne l’a jamais fait qu’il ne faut pas le faire.

Levinas

« Être responsable (répondre de) pour l’autre par l’autre ce serait seulement être originairement exposé à la proximité du visage de l’autre. La responsabilité devient une forme originaire de la sensi­bilité, parce que toute sensibilité serait non pas d’abord marquée par le contact avec les choses, dans l’espace et le temps, mais d’abord par « l’exposition à l’autre ». Secrètement, l’autre habiterait mon expérience sensible la plus élémentaire, celle même du man­ger et du boire, la jouissance comme la douleur…

Dans son travail, Levinas disjoint le concept de responsabilité de celui de liberté et d’intelligibilité. Il rattache la responsabilité à la passivité la plus radicale, à la sensibilité elle-même audacieusement ramenée à l’affection pour l’autre. Le respect dont la responsabilité pour l’autre est le fondement, n’est pas un exercice de la raison. Je ne suis pas libre de respecter autrui. La responsabilité, sans laquelle aucun respect n’est possible, s’éprouve antérieurement à tout choix. Ce que je « dois » faire pour l’autre m’est dicté par sa seule présence incontournable, par sa seule proximité et non pas un horizon d’altérité universelle. La responsabilité, et par conséquent l’éthique Levinassienne, n’est pas paradoxalement une relation ou une com­munication, mais un mouvement irrelatif, absolu, interne au sujet : le passage du Moi au Soi, du volontaire au non-volontaire. »