Fitness Club

On est allé au fitness club de Grand Fort Philippe. On a rencontré Antoine, qui préside aux destinées de l’association. C’est un club familial où les gens viennent après le travail. Pour se vider la tête. Des personnes de tous les âges. On a croisé un homme de 73 ans qui vient tous les jours faire son entraînement pendant plus de deux heures. Chacun ramène le café à tour de rôle. Il y a plusieurs centaines de participants à l’association; ce qui permet d’entretenir et de renouveler régulièrement le matériel. L’association connaît un tel succès que les locaux sont aujourd’hui trop étroits pour toutes les machines que le club a pu acquérir ces dernières années. Beaucoup de gens viennent là pour se détendre et se retrouver entre amis mais il y a aussi les compétiteurs dont on a pu voir les photos. Ils et Elles sont contraints par une discipline de fer quand arrive le temps des concours. Le rythme des exercices est chaque jour plus intense et il faut suivre à un régime alimentaire draconien.

Les bombes du quai

Il y a une tradition à Grand Fort Philippe: aux beaux jours, c’est à dire pas maintenant, tous les habitants ont au moins  une fois  sauté dans la mer depuis les bites d’amarrage à côté du MINCK. Un club s’est même formé: les bombes du quai. On demande à Lucien si il a déjà sauté, il nous dit que non, il nous rappelle qu’il y a un panneau « baignade interdite ». Il nous dit qu’il a une combinaison sèche et que si on veut il peut sauter pour qu’on prenne des photos…mais non, on se contentera de cet article pour évoquer cette tradition qui d’après Lucien se perd un peu.

Sévère Adolescence

Lundi on était au collège, on a mené plusieurs actions, toute la journée, avec toutes les classes. On a demandé aux élèves de troisième de venir se présenter face à la classe puis de déclarer: j’aime Grand Fort Philippe parce que, ou je n’aime pas Grand Fort Philippe parce que…On a demandé la même chose aux cinquième. Pour les plus âgés, sur 34 élèves, un seul a affirmé aimer Grand Fort, parce qu’il y était né et y avait ses amis, les 33 autres, âgés de 14, 15 ans, ont tous dit sensiblement la même chose.
Chez les plus jeunes, c’est exactement le contraire, sur 25 élèves, un seul déclare ne pas aimer Grand Fort, pour les autres:
J’aime Grand Fort parce qu’il y a mes amis
J’aime Grand Fort parce qu’il y a ma famille
J’aime Grand Fort parce que c’est tranquille
J’aime Grand Fort parce qu’il y a la mer
J’aime Grand Fort parce que c’est ma ville et puis c’est tout…
On verra bien ce que disent les élèves de cinquième d’ici deux ans…Et on verra aussi ce qu’en pense les troisièmes dans quelques années…

Intempéries

Il n’a pas été facile aujourd’hui de tous nous retrouver, la neige en a retardé ou bloqué certains…À  midi nous sommes presque tous là pour manger au Dundee, chez Michelle. Sur le chemin, on passe devant chez Lucien, qui nous salue derrière la fenêtre de sa chambre. La table est dressée à notre arrivée, et ça donne envie, Michelle s’installe avec nous, tandis que Jean-Pierre Pernaut annonce les pires températures dans le Nord pour la semaine à venir. Les bons produits de Michelle nous réchauffent un peu, on lui demande si elle ouvre souvent le matin: « ça dépend de mon envie, j’ouvre le soir jusqu’à minuit, une heure alors…et ça depuis 17 ans, et jamais un jour de congé! Mais j’en ai pas vraiment besoin en fait…Et pour aller où? Voir des gens que je ne connais pas? Je suis mieux là! » On est bien chez Michelle et pourrait rester longtemps, écouter Georges Brassens, regarder tous les bibelots, tous les vinyles qui décorent le bar, mais il nous faut repartir. Hervé, Jérémie, Didier et Céline vont trouver les anciens pour leur proposer une valse. Martine doit retourner au montage, et il y a du travail. Nous avons déjà rencontré nombre de gens passionnants et passionnés, les interviews sont longues et fournies.

Douarnenez

Paul Dollet est né le  20 juillet 1930, à l’heure de l’apéritif, au premier étage du Dundee . Quand il l’a raconté à Michelle, la patronne, elle lui a rétorqué : »Ah c’est pour ça que je fais des cauchemars ! » « Mais pas méchamment hein ! Pour rire ! »nous dit Paul.
Paul, bientôt 83 ans donc, est un homme plein d’énergie, et plein de souvenirs, il possède une excellente mémoire et c’est un grand bavard, de son propre aveu. Durant une bonne heure, il se raconte, nous raconte Grand Fort, son choix de ne pas devenir marin comme son père, Miss Grand Fort dont il est tombé amoureux au premier regard, qu’il a épousé juste avant de partir au régiment et qu’il a aimé toute sa vie…Paul nous raconte encore que son père possédait un bateau de pêche de 20 mètres. En mai 1940, Paul, sa famille, des habitants de Grand Fort, et même un cousin du roi des Belges embarquèrent à bord, direction la Bretagne. Le 23 mai 1940, 75 personnes débarquèrent à Douarnenez, dans le Finistère. Paul, du haut de ses 7 ans, fut marqué tout d’abord par les arbres, très présents sur la côte et par les bateaux de toutes les couleurs dans le port. « À Grand Fort on n’avait pas ça, pas d’arbres, et les bateaux étaient tous noirs, et ce jour là, pour la première fois de ma vie, j’ai mangé du thon, et j’ai découvert le papier hygiénique ! » Paul est resté cinq ans en Bretagne, il en garde des souvenirs heureux malgré la guerre. Au fil des ans, il y est souvent retourné avec son épouse, et quand on leur demandait s’ils partaient en vacances en Bretagne, elle rétorquait : « Non, Paul part en pèlerinage. »

Tous à Grand Fort

Lundi la journée a continué par une intervention de toute l’équipe au collège de Grand Fort Philippe. Toute la journée. Et quelques incursions dans la ville. Nous sommes allés au marché, sous un froid polaire, distribuer des tracts-invitations et faire des images et parler, parler, parler… Nous étions avec Sony qui qui connaît tous les habitants de Grand Fort et des environs. Grâce à l’action exemplaire du centre social où il travaille. C’était agréable et vivifiant. Nous nous sommes rendus compte qu’un grand nombre de personnes est au courant de notre présence et du film spectacle que nous présenterons samedi à 17H30 et 20h à la salle des fêtes. En fin de journée nous sommes allés du côté de la mairie, dans une grande maison blanche qui appartenait dans le temps à un armateur. Nous avons rencontré un groupe de personnes très actives qui tous les jours se retrouvent pour confectionner les habits du prochain carnaval ou préparer la journée de la Matelote (le baptême du prochain Géant de Grand Fort Philippe) et qui parlent avec un beaucoup d’enthousiasme de leurs activités et de leur groupe de bénévoles. Certaines participent à ce groupe depuis plus de vingt ans. En toute fin de journée Didier est allé au centre social discuter avec  les personnes de l’association Espoir de vie…