De retour à Estrée Cauchy. A la mairie. Pour cette deuxième partie du Portrait des villages d’Estrée Cauchy, de Hermin, de Gauchin le Gal et de Caucourt. Didier, Sarah et Thomas sont au café du Passe Temps. Pour interwiever la patronne. Et puis on part tous en porte à porte dans tous les villages. On a inventé une nouvelle action. On va danser et slamer en porte à porte. On embarque notre petite sono et on offre une petite danse et des poésies à tous les habitants. On se dit qu’on n’a pas été assez présent dans le centre d’ Estrée et à Caucourt. On est juste avant la dernière ligne droite. On présente le film spectacle dans trois jours sous la Smob. Faut mettre en ordre tout ce qu’on a récolté et commencer à penser au montage. On a presque fini les premiers derushages. On a hâte de voir ce que ça va donner.
Estrée-Cauchy, Hermin, Caucourt, Gauchin le Gal
glaces maisons

dans Culture et Développement durable de Jean Michel Lucas
…. S’il fallait ressaisir les exigences principales d’une responsabilité culturelle publique découlant de l’éthique de la dignité, on pourrait dire qu’elle privilégie les temps de la discussion de personnes à personnes. Or, dans les dispositifs publics actuels, le temps de la discussion entre identités culturelles respectées – ce que je préfèrerais appeler le temps de la palabre entre personnes qui ont des approches différentes de ce qui est bien et moins bien – est un temps qui n’est pas considéré comme culturel. Seule la création, sa diffusion, sa transmission détiennent une valeur publique. Avec l’entrée par l’universalité de la dignité (agenda 21), les dispositifs de palabre sont culturels puisqu’ils permettent les interactions entre les identités pour plus d’humanité et la construction des accès à des références communes.
Ce temps est d’autant plus impératif que la mise en raison des convictions aussi raisonnable serait-elle, n’épuisera pas le mystère de relations entre les identités des personnes. Il ne suffira pas de sortir sa carte d’identité pour organiser la palabre. On doit plutôt imaginer que chaque personne est, à elle seule, un archipel d’identités où l’on se méfie des stéréotypes. Que parvient-on à savoir de l’autre en dignité ?
La responsabilité culturelle se place donc dans cette zone subtile où l’imaginaire intime entre en capillarité avec la raison publique, exactement comme une mangrove sociale qui vit de l’instabilité des frontières entre les êtres. La responsabilité culturelle n’est, en ce sens, jamais parfaitement accomplie ; elle est la pensée du tremblement, comme dirait Glissant … La dignité est sensible et volatile, toujours fragile, toujours proche de la blessure, toujours portée par l’ombre du mépris, du rejet, de l’humiliation, de l’indignité. Elle est l’universalité de l’être en quête d’humanité et rend nécessaire la permanence du débat public culturel …
helene coiffure
Il y a des gens qui ont l’amour de la vie chevillé au corps et de la lumière à donner plein les yeux.
En sortant d’Idéal Coiffure à Gauchin le Gal, on se dit qu’Hélène qui a créé ce salon de coiffure dans le village où elle est née ne soigne pas seulement les cheveux mais aussi l’âme et le coeur des gens.
On porte tous un enfant en nous, certains luttent contre lui ou le cachent, d’autres le laissent s’épanouir à tous les âges de leur vie et demeurent capable de le partager avec chacun.
hélicoptère

c’est ballot ! (2)

Il y a … (2)
Il y a dans ces villages un bon vivre incontestable, il y a « La mer », il y la SMOB que l’on voit de la fenêtre du QG. Il y a des ballots de pailles dans les champs, et les ballots qui sont des cheminées qui fument. Il y a Vikie, Gaelle et Léa, avec des solutions à tout… la Renardière et ses bons petits plats, et M. et Mme Renard. Ah, il y a Marion qui est là, avec ses grosses lunettes de soleil, il y a les portraits chinois dans tous les villages, et des chiens qui aboient, il y a des chiens partout. Il y a de nombreuses discussions au long des rues. Il n’y a pas Flora, mais il y a le sourire de Jeanne. Il y a une piscine gonflable dans le jardin d’une dame qui marche pieds nus tout le temps comme dans les rêves de la mère de Rachid Bouali. Il y a un tipi, il y a Guy qui dit non, il y a l’ordi qui bugge, il y a Julienne 92 ans avec qui on a passé un moment précieux. Il y a Jérémie qui a mangé le dernier mentos. Il y a un baiser de Karine et un de Loïc, au hasard de la Chaussée Brunehaut qui donne du sourire au coeur. Il y a une famille qui revenait d’Espagne avec des t-shirts logos d’un bar. Ils veulent récupérer leur portrait en pas de porte pour avoir un coup à boire gratuit l’année prochaine. Il y a Hélène qui occupe un chien pour éviter qu’il entre dans le champ de la caméra du pas-de-porte. Un chien qui traverse la route sur le passage piéton. Il y a qu’il faut qu’on sente quand on dérange. Il y a l’attente, l’attente est magnifique. Il y a potd’chuc.
Du Burkina

portraits chinois (2)
Denise a un jardin splendide où est planté un immense saule pleureur. Lorsqu’on arrive avec Martine, elle est assise sur un banc, au soleil, au milieu du jardin. Alors elle se lève et vient à notre rencontre. On se présente et on lui propose de faire un portrait chinois. Au début, elle refuse parce qu’elle ne veut pas être filmée, « je suis même pas coiffée », elle nous dit. Après, elle parle de sa vie d’avant. Avant la retraite quand elle élevait encore des vaches qui lui donnaient du lait et avec lequel elle faisait du fromage. Maintenant, avec son mari, elle peut profiter de l’espace de leur maison et de la grande cour. Elle nous explique que là où ils habitent aujourd’hui c’était anciennement la ferme du château. Son petit chien agite les oreilles et le museau en tournant autour de sa maîtresse. Il est tout excité, il sait qu’ une fois parties Denise l’emmènera se balader.
Rodrigue et Romain

