Déménagement

On a quitté MLK et la bib de rue ce matin pour venir s’installer au théâtre. ça fait bizarre, très bizarre même de  se dire qu’on y retournera plus. On a vite pris nos repères là-bas: le café avec Jeanine, toujours savoir qui prend la clé, le petit coup sur la fenêtre pour dire qu’on est rentrés, les habitants qui commençaient à nous connaître, le facteur et son vélo électrique, les réparateurs de voitures, la vue sur les pavillons d’en face…On se sentait chez nous et on s’y sentait bien.

Oh my God! Une mise en abyme!

On a diffusé un extrait du film spectacle à l’école Joliot Curie et au lycée Evariste Gallois. Les maternelles ont tout suivi, ils s’exclamaient dès qu’on retrouvait Joris et Mathieu à l’écran: « Ce sont eux! Ce sont eux! On les connaît les acrobates! » Ils ont tapé dans leurs mains spontanément à l’écoute de la bande originale du film, ils ont tous rit très fort quand ils ont reconnu Sylvie, leur maîtresse. Au lycée, il y avait foule à la récréation, il y a eu des cris, des exclamations, une lycéenne en voyant Joris et Mathieu reproduire une figure qu’on les voyait faire à l’écran s’est écrié: « Oh my God! C’est une mise en abyme! » Marie-Claire, Yvette et Catherine, qui font le ménage dans l’établissement, on reconnu le couloir capturé par Jérémie: « C’est celui de Michelle! on a chacune notre étage! » Marie-Claire nous a dit qu’elle aurait bien aimé être interviewée elle aussi, elle adore le film et dès qu’une nouvelle collègue arrive, elle lui donne un tract-invitation. »Je vous avais déjà vu au marché, je me demandais ce que vous fabriquiez, mais c’est trop bien ce film là, sur eux, sur nous, je vais venir demain ou vendredi, on va toutes venir! »

Michaela et Jean-Karim

À l’espace permanent d’insertion, on a dansé, on a fait de la musique et puis on a parlé aussi. Quand Olivier nous a détaillé tous les ateliers auxquels ils participaient, on s’est demandé en quoi consistait celui intitulé « estime de soi ». Stéphanie nous a répondu: « C’est un atelier encadré par une psycho-sociologue, on répond à des QCM, ça permet de faire le point sur la vision qu’on a de soi-même et son rapport aux autres, on apprend à se dire qu’on n’est pas des ratés, vous savez, quand on est au RSA, on se dit qu’on est une charge pour la société, comme on ne travaille pas, on est isolé,ça va vite de rester cloîtré et de se dénigrer,  venir ici c’est aussi avoir une raison pour se lever tous les matins. » On demande à Stéphanie si elle habite à Sartrouville, elle nous répond qu’elle y est née, qu’elle y a grandi, qu’elle est partie quelques années puis revenue. On entame un portrait chinois: Et si Sartrouville était un prénom? Michaela nous répond-t-elle, le prénom de sa petite dernière. Et une chanson? Le mal aimé s’exclame-t-elle: « parce que les gens me connaissent tel que je veux me montrer…à Sartrouville tout est dans le paraître, on pourrait croire que tout va bien mais en fait non! » François-Nicolas rit et déclare que Stéphanie lui a fait découvrir Claude François sous un autre jour, pour lui Sartrouville s’appellerait Jean-Karim.  Stéphane, lui, associerait sa ville à une comptine pour enfants, car c’est ici qu’il a grandit: « Sartrouville ce n’est pas vraiment une ville, c’est ma ville! »

Conduite spectacle de la Veillée de Sartrouville

Chabab Dessins Marie 4’12
Portaits Chinois 4’25
Jeanine 3’00
Pas de Portes 1 1’00
Halima 2’56
Textes 1 Danse Camille 1’30
Portraits Citations duo Camille Dorothée 3’
Jean Luc (1ère partie) 2’20
Sylvie Pejus 2’02
Pas de Portes 2 1’00
Textes 2 Danse Hervé 1’30
Citations 1’00
Les acrobates (Joris et Matthieu) 2’30
Riri Nadia 3’10
Aya Eby 1’57
Pas de Couloirs 1 1’00
Bernadette Guérin 2’26
Stop Motion 1 1’00
Thibaut et Lisonnet 3’20
Textes 3 Objets 1’30
Groupes de femmes 1 Joris et Matthieu en douceur 3’00
Groupes de femmes 2 Joris et Matthieu en douceur 2’22
Pas de couloirs 2 1’00
Secours Catholique Joris et Matthieu en douceur 5’06
Pas de portes 3 1’00
Textes 4 Danse Doro 1’30
Stop Motion 2 1’00
Jean Luc 2ème Partie 1’32

Conduite spectacle de la Veillée de Sartrouville (2ème Partie)

Mohamed 1’35
Pas de Portes 4 1’00
Croisés Echec Astronomie Dessins Marie 2’04
Pas de Portes 5 1’00
Sport 1’00
Godot 1’30
Textes 4bis (présentation des rêves dansants) 0’30
Rêves dansants 4’00
Textes 5 danse Hervé 1’30
Antigone 3’32
Mme Poperninck 2’32
Pas de Couloir 3 1’00
Atelier Couture 3’10
Lect Bib 3’00
Pas de Portes 6 1’00
Dora 1’40
Commerçante 1’26
Pas de couloir 4 1’00
Femmes Chantiers Adage HVDZ + Sartrouvilloises 5’05
Fête des assos Adage HVDZ + Sartrouvilloises 3’10
Citations Dessins Marie 3’00

Rueda, Djembé et Güiro

Ce matin, à l’espace permanent d’insertion ( EPI), Hervé, Marie L, Marie B et Aurore rencontrent Alain, Sophie, Olivier, Stéphane et Stéphanie. Le mardi c’est atelier musique, dirigé par François-Nicolas. l’EPI accueille des bénéficiaires du RSA en leur proposant divers ateliers: Citoyenneté, Informatique,  Recherche d’emploi, Musique, Estime de Soi…La formation initiale est de trois mois mais peut se prolonger selon les besoins, les participants sont adressés par les assistants sociaux qui les suivent. Avant même de parler de tout ça, de tout ce qui se passe à l’EPI, on a d’abord dansé. Quand on a expliqué ce qu’on faisait et pourquoi on était là, Olivier nous a tout de suite déclaré que lui aussi était danseur, de Salsa cubaine très exactement, qu’il en faisait depuis plus de quinze ans et était même parti sept fois à Cuba. Hervé a immédiatement rebondit: « Tu nous montres? » On a poussé les tables, Hervé à invité Stéphanie, François-Nicolas a invité Sophie, et Olivier a enseigné les pas avec Marie L comme partenaire. Et puis François-Nicolas a été chercher les djembés, et, accompagné de Stéphane et Sophie, ils ont marqué le rythme. Après avoir dansé, on a tout naturellement parlé musique, François-Nicolas a expliqué l’esprit de l’atelier: « Ici, il s’agit avant tout d’écoute, je sors tous les instruments et on essaie de jouer tous ensemble, pour ça il faut être attentif, concentré non pas uniquement sur son rythme  mais sur celui des autres, il faut trouver l’harmonie. » Alain développe: »C’est à l’image de tout ce qu’on apprend ici, le civisme, la citoyenneté, l’acceptation de soi et des autres, ici on apprend à s’éveiller. » Il va chercher un Güiro, instrument de percussion brésilien, et le tend à Marie L. Aurore, Hervé et Marie B sont invités eux aussi à prendre un instrument et on essaie tous ensemble de trouver l’harmonie…Le résultat n’est pas très concluant mais François-Nicolas assure qu’il faut du temps pour ça et insiste une nouvelle fois: « Le plus important, c’est l’écoute. »