Mohamed

En arpentant les rues à la récolte de portraits chinois, Dorothée à rencontré Mohamed. Mohamed ne souhaitait pas répondre, Mohamed voulait dire plus que ça, alors rendez-vous à été pris Samedi à bib de rue. Mohamed est accueilli par Didier, Hervé et Marie L qui lui expliquent qui on est, pourquoi on est là. Il vérifie bien si on n’est pas des journalistes, il a peur qu’on déforme ses propos au montage. Didier est comédien, Hervé, chorégraphe et danseur et Marie, comédienne et auteure, on n’est pas là pour tirer de lui un discours précis, on discute, c’est tout. Alors Mohamed se lance, il a beaucoup de choses à dire, sans vouloir imposer son point de vue. Le quartier des Indes, il y vit depuis 22 ans, ses enfants y ont grandi. Il trouve que tout a changé, lui vient de la révolution nous dit-il, la Tunisie pour préciser, il a le souvenir d’être arrivé en 1989 dans une France généreuse dit-il. Aujourd’hui, il sent les regards changer, l’intolérance s’installer et il dit: « le coeur c’est comme une bouteille de verre très fin, une fois que c’est brisé, c’est très difficile à réparer, il ne faut pas jouer avec les sentiments des gens. » Son quartier, il s’y sent bien, il y trouve de la solidarité. De la destruction des tours il y deux ans, durant la rénovation, il se souvient surtout de l’émotion de son fils qui voyait une partie de son enfance partir en fumée en quelques secondes. S’il ne devait changer qu’une seule chose ce serait le logement, il pense que quand on a payé pendant 25 ou 30 ans un loyer pour le même appartement on devrait en devenir propriétaire. Et le théâtre au coeur du quartier, on lui demande? Et Mohamed de nous répondre en citant Shakespeare: »le théâtre? Mais la vie est un théâtre et nous en sommes tous les acteurs. » Mohamed ne sera pas là pour les veillées mais il nous a dit qu’il suivrait le blog, on espère qu’il le fera…

Sartrouville première

Samedi après-midi, les rendez-vous continuent. À l’Atrium, le centre social du quartier, nous partons à la rencontre des joueurs d’échecs. Nous sommes accueillis par Thierry et Daniel, les responsables, nous retrouvons également Christian, responsable du club d’astronomie, rencontré en début de semaine. Thierry est le président de l’association qui regroupe les échecs, les échecs japonais, l’astronomie et la robotique. L’idée de créer ce cercle est partie d’un voyage en voiture où quatre amis se rendaient à un tournoi d’échecs. Tous Sartrouvillois, mais pas forcément du quartier des Indes, c’est un choix délibéré d’installer leurs activités au coeur de l’atrium. Ils accueillent une trentaine d’enfants qui viennent ici apprendre la concentration, le fair-play mais également selon Thierry, le plaisir d’être ensemble, de se retrouver, de parler de tout sauf d’échecs parfois. Ici, personne ne pousse à la participation à des tournois, le plaisir de jouer prime. Quand on leur demande de nous parler de Sartrouville, Thierry commence: « tout d’abord, Sartrouville est la deuxième ville des Yvelines…elle devrait être première… » et Daniel rebondit: « Oui, deuxième! la première c’est Versailles, on sait pas pourquoi, à part qu’ils ont un château…mais ils n’ont pas cette mixité qui fait notre richesse, ce tissu associatif, Sartrouville c’est 60000 habitants et on vit en bonne entente, quand on voit les actualités on se dit qu’ici on est vraiment bien. »

rien ne finit tout commence

On a rendez vous mardi matin. Au petit jour. Tous à la bib de rue. On va continuer à tourner dans les rues de Sartrouville et des alentours. Avec et sans les caméras. Avec et sans les crayons à dessin. Avec ou sans les appareils photos. Avec l’idée de rencontrer, partager, échanger. Pour et avec les habitants. Réaliser ensemble le film-spectacle de la Veillée.

samedi 29 septembre 2012 (en fin d’après midi)

Aujourd’hui c’est le dernier jour des acrobates et des danseurs. Ils ne seront pas là la semaine prochaine et reviendront la semaine suivante. Pour le moment ils sont partis faire du porte à porte  et de portraits chinois. Si Sartrouville étai une recette de cuisine ? Si Sartrouville était une chanson ou une musique ? Si on devait donner un prénom à Sartrouville ? Mari Boots nous rejoint mardi matin jusqu’à la fin de la Veillée. Elle a étudié quelques pistes d’intervention. Dessiner. Marcher dans la ville. Faire dessiner les gens. Se filmer en dessinant. Se faire filmer en dessinant pendant qu’un habitant du quartier parle. Se mettre à la place des gens et de leur point de vue, de leur angle de vue dessiner le monde… Tant de pistes et beaucoup d’autres qu’elle aura le temps d’explorer au cours des deux prochaines semaines de Veillée Sartrouvilloise.