Allez allez – Camille

Allez allez allez
à chaque coup de rame prends la force dans la taille et dans les talons

allez allez allons
à chaque coup de crosse prends l’écorce du colosse et du canasson

allez allez allez
à chaque coup de sabre prends la fougue des canailles et des moussaillons

allez allez allons à chaque coup de cloche prends la force le cri des mioches et des carillons

allez allez allez
à chaque coup de balle prends les confettis du stade et celles des champions

allez allez allons
à chaque coup de pioche prends la force c’est fastoche de ma chanson

Atelier mémoire

Atelier mémoire pour ne pas perdre la mémoire nous dit Pascale. Pascale fait partie de l’atelier cuisine elle a participé à nous régaler pendant 10 jours. Nous la retrouvons à l’atelier mémoire, Pascale s’est engagée dans de multiples activités. Autour de la table d’une salle du centre social sont assis Jérôme, sa femme Jeanine, et Raymonde puis Aïcha et Marie Thérèse. Jean Yves et Fabienne sont absents aujourd’hui. Cahiers sur la table, crayons en main, ils réclament: on fait un BAC. Pascale note au tableau fleur-prénom-objet-ville-métier. Entre deux l’équipe HVDZ offre une chanson. Nous aussi on chante en fin de chaque atelier, il y en a des belles voix! on chante du Mireille Mathieu, le petit vin blanc, étoile des neiges, voulez-vous danser … tout un répertoire. Jérôme dit: ici c’est, enfin on pourrait parler d’éveil, on fait du calcul , des dictées niveau CM2. Peu d’hommes dans l’atelier, Jérôme et Jean Yves. En riant Jérôme nous dit: les dames nous usent! c’est peut-être pour ça que nous les hommes on part avant. A l’atelier on rit beaucoup, on se trompe, on mélange les villes les capitales et les pays. Tout ça n’est pas grave, avant tout compte le plaisir d’être ensemble. La mémoire ce n’est pas que parler du passé. Nous c’est pas ça, on compte, on rit, on écrit, on est ensemble, et ça fait du bien. Pascale entraîne le groupe, communique son rire et sa puissance d’être.

Contagion de tendresse en quatre étapes

Moment de rencontre et de danse collective cet après-midi avec les habitants de la maison-relais. Dorothée, Camille, Fatiha, Mourad et Anthony donnent quelques instructions. Ça commence tout doucement, en musique.

Première étape : être à l’écoute les uns les autres, marcher, occuper l’espace.
Deuxième étape : marquer des temps d’arrêt, chercher le contact, prendre appui sur l’autre.
Troisième étape : Initier à tour le rôle un geste qui se propage dans tout le groupe.
Quatrième étape : Bouger dans l’espace puis se rassembler, former des chaines humaines, créer un lien par tous les moyens. La main, le front, la hanche, les bras, la nuque, les yeux. Créer une contagion d’énergie.

Georgine, Nathalie, Sylvie et Edmond se prêtent au jeu. Les curieux ont installé des chaises tout autour de la cour et Nitin Sawhney chante Homelands dans les enceintes de la sono, c’est doux et plein d’énergie. Ce petit moment suspendu, on veut le faire partager à tout le monde. Samedi à 16h, Georgine, Nathalie, Sylvie et Edmond viendront se mêler aux danseurs sur la scène de l’Hippodrome pour nous contaminer de tendresse.

Une danse et un café

Ce matin, les artistes-acrobates partent à la rencontre des gens, en dansant. On se divise en deux groupes : Didier, Mourad, Fatiha d’un côté du chemin de fer, Anthony, Camille Dorothée et Marie K. du côté de la rue du Pont de la Deüle. On rentre dans chaque commerce, on commence par une épicerie et les clients du matin sourient devant l’impro de percussions corporelles de Camille et Dorothée dans fruits et les légumes. On traverse la rue et on se retrouve dans la boutique de lunettes que monsieur Reynolds gère tout seul, tous les jours, depuis quelques années. Il nous accueille depuis son comptoir et nous pose toutes sortes de questions. Quand on lui dit qu’on fait un film-spectacle sur le quartier de Dorignies il nous avertit que l’on vient tout juste de passer la limite du quartier, qu’il faut faire attention car ici, les anciens ne blaguent pas avec les délimitations de rues. Mais il est ravi qu’on lui offre une danse. Le café coule tout doucement, et Camille, Dorothée et Anthony dansent en silence parmi les lunettes, les tables et les fauteuils. Ensuite, on s’assoit tous autour de la table, monsieur Reynolds nous parle de la rue marchande du Pont de la Deüle et de tous ses commerces, ses brasseries, ses cafés. Tous les douaisiens s’y donnaient rendez-vous, les bateliers, les ouvriers de l’usine des Asturies qui travaillaient le zinc, les mineurs de fond… « C’était joyeux, et ce magasin dans lequel vous vous tenez, il est ouvert depuis 1950 ». On aurait pu rester encore longtemps à discuter autour d’un café mais on quitte monsieur Reynolds et on lui souhaite bon courage pour la suite, on a encore de la joie à semer plus loin dans la rue.