Veillée # 11/19

C’est l’avant dernier jour de Veillée. Hier on a répété le spectacle avec le film monté, les musiques, les textes et toutes les interventions des danseurs. Au fur et à mesure des répétitions les pièces du puzzle rapportées par chacun se rassemblent pour former un tout. C’est très émouvant, ça donne du sens et on est impatient de partager ça avec le public.

On travaille au plateau aujourd’hui. Les techniciens de Culture Commune se sont activés dans tous les sens pour nous préparer notre espace : écrans, régies, tabourets, micros et tout.
On a fait un demi-filage et on recommence tout à l’heure. Dorothée travaille sur les textes avec Didier. Martine cherche une musique pour les séquences des pas de portes. Hervé et Mathilde bossent un nouveau passage de portés sur la scène.
Maggie et Olivier arpentent le quartier pour distribuer le temps du 11/19 et de la Fabrique Théâtrale.
On y est, ça approche. On a un peu de peur et un peu d’impatience. On a la satisfaction de voir la forme que prend tout ce travail et les doutes qui vont avec. Et on a un peu de tristesse de voir la fin arriver, mais cette fois-ci ce n’est pas une fin : on a la veillée permanente pour venir, revenir et revenir encore.

Depuis le début de la Veillée on passe devant des chantiers sans s’arrêter en se disant que ce serait bien de faire quelque chose. Et au hasard du porte à porte Hervé, Hassan et Camille ont dansé pour les ouvriers d’un chantier.

On part avec les troubadours Cité St Pierre. Distribuer le Journal et rappeler à tous que la Veillée c’est jeudi et vendredi.  On retrouve pas mal de gens qu’on connaît, certains ont déjà réservé leur place pour jeudi et vendredi. On passe chez une dame qui nous sort tous les prospectus et nos journaux de la semaine en disant vous voyez je suis au courant ! On se dit que c’est quand même bien d’arriver à créer ce lien, que les gens nous reconnaissent. On rencontre aussi les parents d’une des institutrices de l’Ecole Pasteur qu’on a interviewé la semaine dernière. Et on continue à se dire que le lien s’est créé et qu’il ne faut pas le lâcher.

Expliquer ce qu’est la Veillée permanente
Didier dit que la veillée permanente elle est un peu frisée sur le dessus et dégagée sur les côtés….une blague de comptoir comme on aime !
La Veillée permanente c’est multiplier les actions et les rencontres jusqu’au mois de juin, en cherchant à faire le lien entre les actions de Culture Commune, les actions de la compagnie HVDZ et les habitants du quartier, afin de trouver ensemble d’autres moyens pour nous rencontrer, pour partager, pour inventer.

Ce matin. Sans appareil photo ni camera on part avec les danseurs à la Cité 9 et Place Lorraine. Sans les appareils enregistreurs au début on est frustré et puis on se dit que ce n’est pas ça qui fait exister les choses, ça permet juste de les transmettre. Alors on raconte. On est donc parti à la pharmacie de Bruno où on a dansé entre les rayons de médicaments et de produits de beauté…puis on part Place Lorraine où on croise Berthe qui s’était faite toute belle. Elle part avec sa voisine déjeuner au Café de l’Amitié. On insiste Berthe est rayonnante ce matin !
On enchaîne sur la Boulangerie où les danseurs ont dansé juste pour la boulangère, elle derrière son comptoir eux devant. Puis on passe chez Paulo au Briquet du Chevalet. On joue au baby foot, on boit une mauresque, et on discute au comptoir. Ensuite Hervé et Hassan ont fait un match avec Paulo et un client ils se sont fait battre mais le client a offert la tournée ! Sur la route on a croisé Gina, qui travaillait avant à Culture Commune, avant les licenciements…On sent qu’on est un peu en train de dire au revoir mais comme on dit dans le journal du jour ça s’interrompt mais ça ne s’achève pas.

Pour distribuer le temps du 11/19 et offrir des danses aux habitants, on s’est divisé en deux groupes.  C’est toujours mieux de ne pas arriver trop en nombre chez les gens.

Au gré du porte à porte, on a croisé:

-un monsieur qui nous a dit qu’il préférait aller se promener dans les bois, aller aux puces ou au pire faire un tour à la mer plutôt que de venir voir un spectacle et puis il dit que la mine il en a assez soupé, alors revenir au 11/19 non merci.

-une dame qui, pendant qu’on dansait sur le pas de sa porte, nous demandait depuis combien de temps on faisait ça.

-une jeune femme qui nous a donné un produit désinfectant pour les mains parce qu’on avait touché un chat errant apparemment peu fréquentable. Elle viendra vendredi à la Veillée avec son mari et ses enfants.

-une dame plutôt méfiante que l’on a dérangé alors que c’était son seul jour de repos qui finalement nous a reçu chez elle, nous a offert de l’orangina, avec qui on a beaucoup parlé de danse, elle nous a dit c’est bien ce que vous faites.