Le consommateur a changé. En tout cas, c’est ce qu’on dit.

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Devenus, pour quelques heures, « visiteurs » à La Redoute, nous avons vu beaucoup de bâtiments et d’espaces presque vides. Et nous n’avons pas même pas besoin de poser de questions pour voir certains « justifier » le plan social. Le « justifier », comme pour tenter de l’accepter. « C’est vraiment dur, mais tout doit aller très vite, tout doit coûter moins cher, tout doit donc être automatisé. Et de fait, on a besoin de beaucoup moins de personnel. C’est le consommateur qui a changé. Avec l’arrivée de grosses entreprises qui réussissent à livrer le lendemain, même le dimanche, une commande passée sur internet, la veille avant 22h, nous avons l’obligation de nous aligner. C’est le consommateur qui a changé : il veut tout, tout de suite et gratuitement. Alors, comment faire autrement ? » Oui, en tout cas, c’est ce qu’on dit. Faut bien trouver un fautif. Mais quand on imagine qu’un emploi supprimé implique trois emplois perdus au dehors de l’entreprise (transports, restauration, services…), quand on imagine le nombre de gens qui perdent dans ce plan social, on n’a pas envie de parler seulement du consommateur qui a changé. Il s’agit quand même d’une certaine conception du travail qui est imposée. Car on sent aussi (avec celui qui tente de justifier le plan social) qu’il est possible de faire autrement (et de considérer différemment l’ordre des priorités).

Les pionnières du défilé

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Devenus, pour quelques heures, « visiteurs » à La Redoute, nous avons pu notamment rencontrer Carole et Dominique : à l’accueil. Carole a 36 ans de Redoute, Dominique 30 ans. Elles aussi parlent d’Une-Vie-à-La-Redoute. Elles nous ouvrent une pièce (nous y laissons nos vestes et mettons des gilets de sécurité avant de commencer la visite) et c’est comme ça que nous tombons sur un mur entier couvert de photos. Et là, ça y est, nous y sommes, nous sommes dans les défilés, ces fameux défilés internes dont on nous a déjà parlés. Un défilé à chaque nouveau catalogue : défilés automne-hiver, défilés printemps-été. Et sur les podiums, on reconnaît Carole, on reconnaît Dominique. Il y a d’autres photos aussi : les fêtes des catherinettes, les anniversaires, les Noëls, les médailles d’ancienneté, des photos-montages pour rigoler. Carole et Dominique, rayonnantes, nous communiquent leur enthousiasme en racontant tous les « rendez-vous » d’Une-Vie-à-La-Redoute et elles rient en détaillant chacune des situations photographiées. Certaines traditions ont disparu, mais les défilés, heureusement, sont toujours là. D’ailleurs Carole et Dominique font parties des pionnières : oui, elles, elles y étaient déjà, dans le tout premier défilé de La Redoute.

Bon week end Tertous

Tout s’arrête à 17h, puisqu’il faut rejoindre la gare de Lille pour ceux qui rentrent ce soir à Paris. Cette fin de semaine a té très chargée. Des entretiens filmés à foison et un tournage dans les ateliers de La Martinoire de la Redoute. Avec les danseurs, Dorothée, Camille, Mourad, et Jérémie, Isabelle qui les ont filmés et photographiés. Martine et Cassandre ont lancé une séquence d’Antigone avec des jeunes filles de la Maison Pour Tous, interrompue par une panne de caméra. Qu’à cela ne tienne, le tournage reprendra lundi matin avec des salariés de la maison.

Y a des fous à la Redoute…

Une partie de l’équipe est rentrée dans la Redoute aujourd’hui.

Jérémie, Dorothée, Mourad et Camille sont allés danser et filmer dans les usines de la Martinoire.

Nora en voyant les images nous-dit: « Mon Dieu, les copines, elles ont du penser qu’il y avait des fous à la R’doute.

C’est marrant parce que quelques heures avant, on avait interviewé Ludovic qui avait fait de l’intérim et  un petit contrat à la Redoute il y a 20 ans. Il chargeait les camions et il nous a dit qu’il avait adoré parce que l’ambiance était géniale. Les gens chantaient en travaillant…des chansons des années 70…L’Aventura…

Alors, finalement, ce n’est pas tellement fou d’aller danser à la Redoute…C’est juste peut-être un retour aux sources.

On est entré dans La Redoute

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Extraordinaire. On est entré dans La Redoute. On a traversé les bâtiments. On a dansé dans La Redoute. On est comme dans des décors de cinéma gigantesques. La Redoute c’est une « fabrique de colis », avec des convoyeurs partout. Là, c’est Mourad qui danse au fond d’une l’allée dans la salle des AE, les articles encombrants.

Matinée au marché

Après 20 minutes de marche nous sommes arrivés au marché de la Mousserie. Nous avons déambulé dans les différents étalages allant à la rencontre des commerçants et passants puis, nous avons décidé de chanter.

Allez allez allez
À chaque coup de rame
Prends la force dans la taille
Et dans les talons

De Camille à Gainsbourg et accompagnés de rythmiques corporels dirigés par Mourad, nous avons  chanté, ce qui a permis à Isabelle de recueillir quelques citations et quelques portraits chinois. Les passants étaient interpellés par notre performance.

Allez, allez, allez…

Sur le marché de la Mousserie, ce midi, nous sommes allés distribuer des tracts pour le spectacle du 14 à la Condition Publique. On a chanté Camille « Allez, allez, allez »! On trouvait que cela illustrait bien le travail que nous faisons actuellement autour de la redoute…

Allez, allez, allez! A chaque coup de crosse, prends la force du colosse…

La R’doute

Ici, à Wattrelos, à Tourcoing, à Roubaix, La Redoute c’est souvent « La R’doute ». « La R’doute », qu’on a aimée, qu’on a détestée, qu’on regrette, qu’on ne regrette pas, avec qui on a coupé le cordon, qu’on veut oublier, peu-importe, c’est « La R’doute ».