Le consommateur a changé. En tout cas, c’est ce qu’on dit.

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Devenus, pour quelques heures, « visiteurs » à La Redoute, nous avons vu beaucoup de bâtiments et d’espaces presque vides. Et nous n’avons pas même pas besoin de poser de questions pour voir certains « justifier » le plan social. Le « justifier », comme pour tenter de l’accepter. « C’est vraiment dur, mais tout doit aller très vite, tout doit coûter moins cher, tout doit donc être automatisé. Et de fait, on a besoin de beaucoup moins de personnel. C’est le consommateur qui a changé. Avec l’arrivée de grosses entreprises qui réussissent à livrer le lendemain, même le dimanche, une commande passée sur internet, la veille avant 22h, nous avons l’obligation de nous aligner. C’est le consommateur qui a changé : il veut tout, tout de suite et gratuitement. Alors, comment faire autrement ? » Oui, en tout cas, c’est ce qu’on dit. Faut bien trouver un fautif. Mais quand on imagine qu’un emploi supprimé implique trois emplois perdus au dehors de l’entreprise (transports, restauration, services…), quand on imagine le nombre de gens qui perdent dans ce plan social, on n’a pas envie de parler seulement du consommateur qui a changé. Il s’agit quand même d’une certaine conception du travail qui est imposée. Car on sent aussi (avec celui qui tente de justifier le plan social) qu’il est possible de faire autrement (et de considérer différemment l’ordre des priorités).

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