grande tristesse

En porte à porte dans la cité du bois Duriez. Il y a peu de monde, beaucoup de maisons condamnées. Le quartier est délabré et en voie de destruction. On rencontre un couple qui nous dit qu’ils veulent bien partir, mais qu’un relogement dans une maison n’est pas à l’ordre du jour , et qu’on leur a fait tant et tant de promesses, qu’on leur en fait tant à chaque élection que c’est difficile de croire qui que ce soit. Il dit qu’en tant qu’ancien mineur, on l’a trompé, roulé dans la farine, usé, qu’il a perdu la santé, et qu’aujourd’hui ils n’ont plus rien. Il dit que les gens ont oublié que la cité du bois Duriez a été une cité de mineurs. Qu’elle est oubliée de toute part, condamnée. Destruction en 2013, ou 2014. Alors pour eux, l’avenir est flou, et l’on sent une grande tristesse.

Brossolette

A l’école Brossolette, Didier a fait Godot avec une classe de CM2 pendant que Jérémie a fait les pas-de-couloir avec cette même classe, mais dans les locaux des maternelles. Il y a dans l’école maternelle une salle de sieste avec plein plein plein de petits lits bien alignés. Et des peluches.

deuxième jour de veillée à lallaing et flines

Entre deux interventions. Didier et Jérémie sont à l’école Brossolette à Flines les Raches. Ils seront bientôt de retour et nous enchainerons avec des pas de porte et des toutes boîtes. Avant un dernier rendez vous pour la journée à la bibliothèque de Flines. Flora et Martine ont fait du rangement dans notre QG. Faire de la place pour accueillir les danseuses et acrobates qui arrivent demain soir. Martine s’est déjà attaquée au montage. On s’est rendu compte en parcourant les deux villes à pied et en voiture, qu’elles sont très étendues. Et on se demande déjà si on aura le temps de voir tout le monde. On se souvient de la cité 5 à Barlin. Tout au plus une dizaine de rues. Comme ici dans le quartier du Bois Duriez, on était en plein travaux. On abat les anciennes maisons des mines (Elles furent construites dans les années 1970. Elles sont en béton et beaucoup moins bien isolées et résistantes que les maisons de briques). On va les remplacer par des maisons neuves.

itinéraires

A Flines-les-Râches : Boulervard des Alliés, Place Charles de Gaulle, rue du 8 mai 1945, rue des résistants, rue Condorcet, rue Gabriel Peri, rue du Jardin de Montreuil, rue Moise Lambert, rue du Maraichon, rue Badoux, rue du Cattelet, Rue Pierre Brossolette, rue du moulin, rue de Hem, rue Jean Rostand, rue Jules Mousseron, rue Jacques Prévert, avenue Léo Lagrange, rue du 11 novembre, Boulevard des Alliés.

A Lallaing : rue de Pecquencourt, rue Joseph Morel, place Jean Jaures, , rue Clémenceau, rue des poilus, avenue de la résistance, rue de Montozon, rue Williates, rue des orchidées, rue des narcisses, rue Ricassar, rue de Gimont, rue de Saramon, rue d’Auch, rue de la fosse Bonnel et rue de Nantes, rue de Pornichet, rue de Saint Nazaire, rue de la Baule, rue de Cusson, rue, d’Acenis rue de Pecquencourt.

brassage de cultures

Les rencontres se multiplient. Nous étions ce matin dans le centre de Lallaing pour discuter avec M. et Mme Bastien. Jean Michel Bastien est président de la société historique. Il se passionne pour l’histoire depuis très longtemps et en particulier le moyen âge. Ils nous a parlé des seigneuries de Lallaing dont quelques descendants vivent aujourd’hui encore en Belgique (la Belgique et le nord de la France faisaient partie des Pays Bas qui appartenaient au duché de Bourgogne). Et puis on a parlé de la révolution française et de l’industrialisation minière à partir de la fin du 19ème siècle jusqu’à la destruction définitive en 1987 du carreau de fosse Bonnel qui a laissé place à la zone industrielle. Et à la station expérimentale d’épuration germinée au terril de Germignies. On a longuement parlé des vagues d’émigrations successives et du foisonnant brassage des cultures que connaît Lallaing depuis plus d’un siècle.

un orphelinat pour les oeuvres d'art

Monsieur et Madame Hugbart, de Flines les Râches, ont créé une association itinérante et indépendante dont l’objectif est de faire des expos de peinture et sculpture. Elle rêve de créer un orphelinat d’œuvres d’art. Leur maison est un vieil estaminet de deux cent ans, magnifique. Il y a un Toulouse-Lautrec, qu’il a peint lui-même, en une après-midi, pour offrir à sa femme. Il y a plein de statues en bois. Ils veulent permettre aux gens de rencontrer l’art. Ils demandent aux artistes de venir expliquer leurs œuvres, de partager, de raconter leurs pratiques. Être en dehors du circuit de l’art. Rendre l’art accessible. Ce choix d’indépendance – pas de subventions – demande beaucoup de temps, pour réaliser les catalogues d’expo, par exemple. Elle et la secrétaire de l’association se sont lancées dans la création de robes en capsules de bière. C’est un moment très agréable. Les entendre parler de leur passion et leur désir de transmission est passionnant.