les objets de Malo et Leffrinckoucke

– Un tableau qui raconte l’histoire d’une vie, d’abord bien rangée, puis la déchirure et les larmes, qui conduisent avec force au soleil, à la lumière.
– Un piano, mais qui ne sert plus, parce que trop d’émotions remontent quand elle en joue. Elle dit : « je n’y arrive plus ».
– Un sac Lancel
– Une laisse de chien
– Un T-shirt souvenir du marathon de New York 2007
– Un tambour de dentellière et une dentelle en cours de fabrication, représentant une main de Fatma.
– Un justaucorps, parce qu’elle va bientôt reprendre la gym.
– Un aquarium.
– Une fausse carotte, jouet de lapin.
– Quatre graines africaines, objets de déco.
– Une manette de Wii
– Un téléphone.
– Un cadre avec les photos de ses trois chiens successifs, trois bouledogues : Magda, Belle et Oliver.
– Une alliance, qui représente son mariage, donc son mari, donc ce qu’elle a de plus précieux au monde, dit-elle.
– Des disques vinyles, des milliers de disques vinyles…
– Un cadre avec la photo très frontale d’une maison de famille.
– Une marionnette tunisienne.
– Une combinaison de longe-côte.
– Un mini-ordinateur pour enfant.
– Un hautbois dans son étui.
– Des clefs de voiture.
– Un tableau peint par un ami, représentant Jean Bart.
– Un poêle à bois. Mais, dit-elle, c’est tellement plus beau quand il est allumé.
– Un motoculteur.
– Une voiture.

remettre cent fois sur le métier l'ouvrage

Avant dernier jour sur le terrain. Jour de pluie. Certains des acrobates et des danseurs arrivent ce soir, d’autres demain matin. Faut tout bien planifier parce qu’on voulait faire un maximum d’interventions dans les collèges et lycées, et puis il y a les répétitions qui arrivent. On se dit qu’il faut encore aller dans chaque quartier. Rosendaël, Leffrinckoucke, Malo. Parfois, c’est difficile de doser. On a voulu faire trop et déjà on a dû annuler deux interventions, à cause de la pluie, du matériel, et on avait pas eu le temps de faire des repérages. On va y aller ce matin.
On a eu une longue discussion ce matin sur le contenu et les méthodes de travail des veillées. Ça fait déjà huit années de Veillées. Trente Veillées, et une soixantaine si on compte les projets jumeaux, comme les portraits ou les instantanés. Alors il faut parfois remettre sur la table et se poser des questions de fonctionnements. Remettre cent fois sur le métier l’ouvrage. Même si on apporte pas de réponse immédiate, ça a le mérite de mettre les questionnements en communs.

naturel / pas naturel

Dans une des rues résidentielles de Leffrinckoucke, entre deux maisons, il y a un petit chemin dans lequel on s’engouffre par curiosité, il y a une route au bout, et de l’autre côté de la route, des champs immenses de fleurs hors -sol. Des pots de fleurs par milliers, rangés sur de grands rectangles de bâche. C’est naturel pas naturel. C’est la nature bien alignée. On voit la toussaint qui s’approche. Chrysanthèmes en veux-tu en voilà des milliers.

On est a deux pas des dunes de Flandres. On va juste jeter un œil dans cette sorte de garrigue surprenante. Cette végétation dense qui pousse sur le sable. A perte de vue. C’est une zone protégée. Un lieu de promenade. C’est très grand, et vallonné. La mer doit sans doute être quelque part par là, dans le paysage.

porte à porte

Porte à porte dans Leffrinckoucke et toutes boîtes dans Malo.
A Leffrinckoucke, on demande aux gens de poser trente seconde devant leur porte pour faire un portrait, et puis un objet. Une dame nous dit que le plus important pour elle c’est son mari, c’est son mariage, alors elle peut montrer son alliance, elle fouille dans le tiroir du buffet pour la retrouver. Photo de l’alliance.
Un monsieur a accepté de faire le portrait mais il dit qu’il n’a pas d’idée pour l’objet. Puis il dit qu’il aime bien sa voiture, qui a plus de vingt deux ans. On prend une photo de la voiture, puis on remercie et on va à sonner à la porte de son voisin, mais il nous rappelle pour nous dire j’ai aussi une collection de disques vinyles, il nous fait rentrer et effectivement, on découvre une collection impressionnante, une bibliothèque entière pleine de disques. Des milliers de disques.
Un monsieur nous a montré son motoculteur. Il en a deux. Un pour bien travailler la terre en profondeur une fois par an, et l’autre, plus léger, pour aérer en surface plus régulièrement. Potager potager. Faut être équipé un minimum, il dit.
Une dame nous a montré sa combinaison de longe-côte. C’est typique de Dunkerque et c’est vrai qu’on en entend souvent parler. Il s’agit d’un sport qui consiste à marcher dans l’eau jusqu’à la poitrine, avec l’aide d’une pagaie. Randonnée pédestre aquatique, dit wikipédia. Sa fille nous dit : c’est une sportive, moi j’ai fait le baptême, mais pas plus, je préfère les sports collectifs.
Un monsieur très accueillant nous a montré les trois photos de ses trois chiens successifs. Une mère de famille nous a montré ses clefs de voiture, sa fille son hautbois et son fils son petit ordinateur éducatif.

lundi qui précède les représentations de la Veillée au Méridien le 21/10/11 à 20h et le samedi 22 à 16h et 19h

Dernière semaine. Dernière ligne droite. Troisième semaine à Dunkerque. Deuxième semaine à Malo après la semaine à la maison de quartier de Rosendaël. Il y a encore du pain sur la planche. Il faut faire le montage et diffuser un petit film, comme une démo dans les lycées. On a décidé qu’on irait à l’aube demain matin à G. Malo, demain en fin d’après midi et mercredi matin au lycée Angelier et jeudi au lycée Horticole et aux Beaux Arts. Il faudrait qu’on trouve d’autres endroits pour diffuser. On se disait que ce serait bien de la faire sur les murs des immeubles de Malo. Et à la maison de quartier de Rosendaël…