depuis notre arrivée on a vu on n'a pas vu

La mer. Les gens parlent peu de la mer. Pourtant il y a les maisons  des pêcheurs. On a vu l’école des Beaux Arts dans l’ancien hôpital. Le château de la MJC, le miroir amovible. Expo magnifique du Frac à la MJC. Y a des photos de Lee Friedlander et Jean Marc Gustamante. Avant il y avait deux MJC à Dunkerque. La photo est un axe principal de la MJC.   On a vu un choeur de 90 personnes à la maison de quartier de Rosendaël. Avec le chef de St Omer. Impressionnant . Ils répétaient le requiem de Dvorak. On voit Dunkerque à travers le filtre de la maison de quartier. La maison de quartier est un microcosme de la vie dunkerquoise. On n’a pas vu les dockers, les pêcheurs et les sidérurgistes. Ni le carnaval. Les gens parle encore avec nostalgie de la fermeture des chantiers navals en 87. La sidérurgie a perdu un tiers de ses salariés. Usinor est devenu Arcelor Mital. Il y a une vingtaine d’usines classées Seveso dans l’agglomération dunkerquoise. Dunkerque est une ville qui a souffert. Elle a été détruite à 80% pendant la guerre. Le 14 juillet les élus jouent au jeu des bouchons.

"travailler pour des boules bleues"

Ce matin avec Didier et Sabine on est allé sur le boulevard Sainte Barbe, qu’on a bien eu du mal à trouver. Avec le GPS, c’est pas toujours simple, il sait pas bien où l’on est, du coup forcément, on sait pas bien où on va.  Bref, on avait rendez-vous avec Mme Lambrecht, passionnante, passionnée. Benjamine d’une grande famille flamande, fille de maçon, elle nous a raconté la naissance de son goût pour la langue. Chez les Flamands, on ne parle pas de ses sentiments en français, on en parle en flamand, pour que les enfants ne comprennent pas , on ne se laisse pas aller. La discussion était passionnante pendant plus d’une heure et quart, et Didier disait qu’on aurait pu y passer la journée.Mme Lambrecht a travaillé pendant 38 ans à l’ANPE avant qu’elle soit Pole Emploi. Elle nous a expliqué au début, en 1973, ils recrutaient plutôt des éducateurs spécialisés, des anciens enseignants, mais quelques années plus tard, c’était des commerciaux, des comptables. Elle n’arrête pas de dire, travailler pour des boules bleues, en fait ça veut dire, pour des clopinettes …. Elle nous raconte que parfois il y avait tellement de travail qu’elle emmenait chez elle des vingtaines de convocations (pour des entretiens) des timbres et des enveloppes. Son fils lui donnait un coup de main. Il était très jeune à l’époque. Il écrivait les adresses en s’appliquant sur son petit bureau avec sa lampe rouge. Elle se rappelle qu’en fin de soirée, quand il était lavé il attendait avec sa petite grenouillière jaune et disait : maman, on va à la poste ? Et elle l’emmenait à la poste en voiture, elle le portait pour qu’il atteigne la boîte aux lettres et lui, il jetait tout dedans.

Mardi soir au château

Martine, Didier et Jérémie sont allés hier au château Rosendalien, le château de Coquelle inspiré du style basco byzantin au coeur d’un parc à l’anglaise.
Construit en 1902, depuis 1992 ils accueillent la Maison des Jeunes et de la Culture de Rosendaël.

Ils sont allés rencontrer les danseuses, et la professeur, certaines élèves viennent pour le plaisir et d’autres passent des concours. On a passé un bon moment, dans ce lieu hors du temps.

amateur

Tous partis à la MJC. A la MJC on pratique exclusivement des activités culturelles. On pense nécessairement au philosophe B. Stiegler qui a pour projet d’écrire un ouvrage qui s’intitulerait « Le temps des amateurs ». « Il y a un temps des amateurs, un rapport au temps qu’ignore celui qui n’est pas amateur et c’est le temps de l’amour… L’amateur est prêt à donner beaucoup de temps à ce qui le passionne. Cela signifie qu’il est tout, sauf un consommateur… Un artiste professionnel , c’est tout comme un philosophe professionnel une contradiction dans les termes. Les professionnels se satisfont lamentablement du consumérisme qui les coupe des amateurs. »

face à la mer

On a rencontré Nelly Mahnet qui préside la maison de quartier de la Tente Verte. Elle habite face à la mer. Elle nous a raconté la vie du quartier de la Tente Verte. Les maraichers recoivent les habitants qui organisent des promenades. Ils expliquent l’ évolution du maraichage vers l’ horticulture. Et la création du sentier du Lieutenant là où il y avait de l’espace libre. Il y a eu des paysagistes qui y ont créé un jardin d’artiste. Marie Noëlle Boutin, la photographe, a exposé dans le jardin d’artiste. C’est un espace que les gens du quartier s’approprie. Un pique nique et un spectacle y sont organisés tous les ans. A la Tente Verte, on fait de tout. Danse théâtre, gymnastique, travaux manuels. Les associations se réunissent pour organiser des fêtes. La maison de quartier a reçu le trophée Jean Bart (prix décerné par la mairie de Dunkerque aux associations innovantes) pour un spectacle sur Jacques Brel. N. Mahnet parle de la collaboration avec le Bateau Feu. Elle parle du spectacle réalisé avec les résidents d’un foyer Sonacotra et la réalisation d’un livre qui regroupe les textes et des photos du spectacle. Elle dit, chaque maison de quartier devient de plus en plus dynamique. Elles participent de la démocratie participative. Il y a des ateliers de travail urbain qui pensent l’avenir de la ville. Elle parle d’expositions comme celle de l’année dernière dont le sujet était les femmes à Rosendaël…