"travailler pour des boules bleues"

Ce matin avec Didier et Sabine on est allé sur le boulevard Sainte Barbe, qu’on a bien eu du mal à trouver. Avec le GPS, c’est pas toujours simple, il sait pas bien où l’on est, du coup forcément, on sait pas bien où on va.  Bref, on avait rendez-vous avec Mme Lambrecht, passionnante, passionnée. Benjamine d’une grande famille flamande, fille de maçon, elle nous a raconté la naissance de son goût pour la langue. Chez les Flamands, on ne parle pas de ses sentiments en français, on en parle en flamand, pour que les enfants ne comprennent pas , on ne se laisse pas aller. La discussion était passionnante pendant plus d’une heure et quart, et Didier disait qu’on aurait pu y passer la journée.Mme Lambrecht a travaillé pendant 38 ans à l’ANPE avant qu’elle soit Pole Emploi. Elle nous a expliqué au début, en 1973, ils recrutaient plutôt des éducateurs spécialisés, des anciens enseignants, mais quelques années plus tard, c’était des commerciaux, des comptables. Elle n’arrête pas de dire, travailler pour des boules bleues, en fait ça veut dire, pour des clopinettes …. Elle nous raconte que parfois il y avait tellement de travail qu’elle emmenait chez elle des vingtaines de convocations (pour des entretiens) des timbres et des enveloppes. Son fils lui donnait un coup de main. Il était très jeune à l’époque. Il écrivait les adresses en s’appliquant sur son petit bureau avec sa lampe rouge. Elle se rappelle qu’en fin de soirée, quand il était lavé il attendait avec sa petite grenouillière jaune et disait : maman, on va à la poste ? Et elle l’emmenait à la poste en voiture, elle le portait pour qu’il atteigne la boîte aux lettres et lui, il jetait tout dedans.

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