errance et… (tentative d'épuisement (1))

Les gens n’ont rien à cacher. Beaucoup de fenêtres sans rideau. Pas de publicité. On voit souvent ça sur les boîtes aux lettres quand on fait du porte à porte. Ou lorsqu’on fait nos promenades dans le quartier. Quand on fait du toutes boites. On dépose nos invitations dans toutes les boites. Pour un spectacle avec et pour les habitants du quartier. On entend les gens qui parlent chez eux par les fenêtres ouvertes. On imagine des vies. La rue Lucien Corbier est en travaux. Dans le square Rouget de Lisle ont lieu des rencontres de chiens dalmatiens avec leur maîtres. Les noms des rues sont écrites en jaune sur rouge. Au coin de la rue de Roubaix et de la rue du Général Hoche il y a plein d’animaux en bois à la fenêtre d’une maison. Et un énorme tigre en peluche. Du cimetière on entend les cris des enfants de l’école. De l’autre côté du mur. Dans la rue Jacques Ibert il y a le centre Mozart. On y pratique le saxhorn. Just’en face de l’atelier de fabrication de savons et de broderie tous supports…

au matin du quatrième jour de la veillée dunkerquoise

« Je suis pour l’art, mais pour l’art qui n’a rien à voir avec l’art. L’art a tout à voir avec la vie, mais n’a rien à voir avec l’art. » R. Rauschenberg. Didier et Martine attaquent ce matin Antigone aux Beaux Arts. Ils vont raconter aux étudiants que Antigone, la célèbre héroïne du théâtre grec qui incarne la rebellion et la résistance aux pouvoirs tyranniques, est arrivée cette année aux Beaux Arts. Ils vont demander aux étudiants s’ils ont eu l’occasion de la rencontrer et d’en parler. On a fait le tour du quartier et des commerces ce matin pour déposer des invitations dans les boîtes aux lettres et expliquer aux gens ce qu’on fait là. On a fait tous les commerces, les salons de coiffure, les boucheries, le magasin de vêtement, les cafés, la pharmacie, les deux pressing… On s’est perdu dans le quartier. Pour se retrouver, on a regardé en l’air. Cherché le beffroi de la mairie de Rosendaël. Il est planté à côté de la maison de quartier et du commissariat. Il domine le quartier et pointe sa flèche haut dans le ciel sous les lourds nuages gris.

malo

Rue des poètes. Rue de l’audace. Rue des souvenirs. Rue des soupirs. Rue des pélicans. Rue des martinets. Rue des mouettes. Rue des Courlis. Rue des goëlands. Rue des hirondelles. On a marché dans Malo (quartier de Dunkerque au bord de la mer) jusqu’au rond point des quatre Vents. On a décidé ce soir qu’on finirait un peu plus tôt. Pour tenir la route jusqu’au bout. Quand j’étais gamin, l’été, on venait passer une journée à Malo. C’était organisé par l’amicale laïque du village et tout le village partait en bus à Malo. On s’installait tous au même endroit sur la plage et on pique-niquait sur le sable. S’il pleuvait, on passait la journée au café. Mais on allait quand même se baigner. C’était inimaginable de venir à Malo et de ne pas se baigner. Le soir venu on rentrait en bus. On faisait une halte à Hazebrouk pour manger des frites et boire un coup.

le baiser osé (dunkerquois) a.souchon

Je chante un baiser, je chante un baiser osé/Sur mes lèvres déposé/Par une inconnue que j’ai croisé, je chante un baiser/Marchant dans la brume, le coeur démoli par une/ Sur le chemin des/Dunes, la plage de Malo-Bray-Dunes/La mer du Nord, en hiver, sortait ses éléphants gris-vert/Des Adamo passaient bien couverts/Donnant à la plage son caractère naïf et sincère./Le vent de Belgique transportait de la musique/Des flonflons à la française, des fancy-fair la fraise/Elle s’est avancée, rien n’avait été organisé/Autour de moi, elle a mis ses bras croisés/Et ses yeux se sont fermés, fermés./Jugez ma fortune, sous l’écharpe les boucles brunes/C’est vrai qu’en blonde j’ai des lacunes/En blonde j’ai des lacunes/Oh ! Le grand air ! Tourner le vent, la digue l’envers/Tourner le ciel et tourner la terre, tourner tourner le grand air/La Belgique locale envoyait son ambiance musicale/De flonflons à la française, de fancy-fair à la fraise/Toi qui as mis sur ma langue ta langue amie/Et, dans mon coeur en décalcomanie/Marqué Liberté, Liberté Chérie/Je donne des parts, pour ce moment, délicieux hasard/Adamo, MC Solaar, oh, tous les milliards de dollars/Le vent de Belgique envoyait mélancolique/Ses flonflons à la française, ses fancy-fair à la fraise/Si tout est moyen, si la vie est un film de rien/Ce passage-là était vraiment bien, ce passage-là était bien./Elle est repartie, un air lassé de reine alanguie/Sur la digue, un petit point parti dans l’Audi de son mari/Oh ! Son mari./Je chante un baiser, je chante un baiser osé/Sur mes lèvres déposés/