Veillée # Dunkerque

On est allé du côté de la Tente Verte cet après midi au milieu du quartier des maraîchers. Le poumon vert de Dunkerque. On est allé à l’atelier couture de la maison de quartier. On a longuement parlé avec les gens. Omar nous a raconté qu’il était originaire du Maroc et qu’il avait été ouvrier mineur dans les mines du Pas de Calais. Aujourd’hui il est retraité. Il est arrivé à l’atelier couture parce qu’il voulait apprendre à faire un ourlet. Depuis des années maintenant il coud. Tout le monde dit qu’il a des doigts de fée.

On est allé aux Beaux Arts. On a fait Godot, les Pas de Couloirs. Les professeurs et les étudiants ont participé. Godot, c’est demander aux gens de nous donner la réplique. Jouer Estragon et Vladimir de En attendant Godot de Samuel Beckett. Les Pas de Couloirs, c’est poser dans un couloir pour la caméra. Une série de portraits vidéos en pied. Les Beaux Arts, c’est un ancien hôpital en face du FRAC. Une étudiante travaille sur les auréoles que fait un fer à souder sur des plaques métalliques. On a vu des étudiants en chaussettes qui traversaient la cour. On a assisté à un cours de culture générale. Les étudiants étaient très intimidés. On est resté longtemps. L’univers des Beaux Arts, de l’école des Beaux Arts, c’est forcément impressionnant.

On a déjà rencontré  deux dames formidables ce matin à la maison de quartier. Deux bénévoles du quartier de la Tente verte et de Rosendaël. Les psychologues, ça marche pas, ce qui compte c’est rencontrer les gens. La maison de quartier, c’est la deuxième maison. On a parlé du journal du quartier. Nadine Planque nous dit, j’ai l’honneur de distribuer le journal du quartier. Quand elle parle de leur dernière parution, elle dit c’est notre nouveau bébé. Elle a écrit un article sur sa rue. Elle dit, je n’ai des idées d’écriture que la nuit. Elle s’est mise à écrire grâce aux ateliers  de poésie et à cause du journal. Brigitte Pétain vient de Béthune. Elle vit à Dunkerque depuis trente cinq ans. Elle connaît la maison de quartier depuis le début. Elle anime un atelier costume. C’est quelque chose qu’elle aurait toujours voulu faire mais à quatorze ans on l’a mise à l’usine. Elle participe à de nombreuses ateliers, à de nombreuses activités. Elle aime particulièrement fabriquer des costumes pour les femmes. Elle dit, un bustier, c’est formidable. Elle aurait aimé faire des costumes de théâtre. Elle a participé à de nombreux ateliers théâtre avec la maison de quartier et le Bateau Feu. Elle vient à la maison de quartier pour rencontrer des gens et partager des savoir faire. Bénévoles.

On se pose beaucoup de questions sur la compagnie. A Dunkerque, comme à Ostende et comme partout… Hier on se disait que c’est peut être le moment de transformer la structure en Scop. Mais on n’échappe pas à la nécessité de trouver unE nouveauELLE collaborateurRICE qui administre et s’intéresse au terrain et tout… Là ça fait sérieusement défaut… Aujourd’hui on a mille rendez vous. Hier en parlant avec les gens on se disait qu’il doit faire bon vivre à Dunkerque. Une ville de bord de mer, qui plus est, la mer du nord, c’est forcément agréable. Qu’on pourrait installer la compagnie ici. Dunkerque sera capitale régionale de la culture en 2013.