Nous voilà bien installés au Méridien, à la maison de quartier de Malo les Bains. A cent mètres de la mer. Magnifique mer du nord. Ces jours ci comme toujours par temps clair on voit De Panne, en Belgique. Dunkerque a un charme fou. La maison de quartier du Méridien est très grande. Mille activités. Hier on est passé du marché à l’usine. Puis au lycée. Ou sur la digue. Et à la Moule rit, pour finir la journée avec des moules et des frites. Sans oublier la danse country au Méridien. On nous avait préparé une danse. En particulier une danse en rond qu’on n’avait encore jamais vue jusque là. Tout au long des Veillées et des clubs de danse country. L’après-midi, le Méridien, c’est une vraie fourmilière. Des gens de tous âges à tous les étages. Aujourd’hui les danseurs et acrobates ne sont plus là. Après trois jours d’intervention dare dare dans toute la ville. Présents partout en même temps. Des journées jusqu’au bout de la nuit à danser, à faire des acrobaties. Pour la rencontre. La co construction d’un film spectacle réalisé avec et pour les habitants de Rosendaël, Tente Verte, Malo et Leffrincoucke.
Veillée # Dunkerque
Portrait

Avec l'option Art Danse du lycée Angelier

usine des dunes
Didier et Martine sont allés à Leffrincoucke pour y rencontrer le directeur et le président de la Maison Pour Tous de Leffrincoucke. La conversation sur l’engagement du président a tourné sur l’usine des dunes. La vie du quartier. Son père travaillait déjà là-bas. Il a commencé à travailler à l’âge de seize ans. Il a pris la suite du père. On a pensé aux livres de Martine Sonnet. Il a connu l’usine avec plus de quatre mille ouvriers. Des licenciements par cinq cent personnes leur sont tombés dessus au milieu des années 80. Les ouvriers licenciés perdaient leur travail et leur maison qui appartenait à l’usine. Quand tu habites à côté d’un camarade qui perd tout et sa maison avec, c’est très dur. Il fait un travail extrêmement physique. Le bruit la chaleur. Usine métallurgique. Il a parlé des maisons comme si c’était des corons. Pareil. Alignées. Il ne reste plus qu’une rue d’origine. Rue des Acacias. L’usine a revendu les maisons aux ouvriers et à la ville. Il nous a raconté ses jeux d’enfants. Dans les dunes, dans la petite forêt, au fort qui était gardé par des militaires. Il tirait sur les militaires avec des pommes de terre et des tomates. Par jeu. Il dit que maintenant c’est plus le même esprit. Avant tu savais que tu passais ta vie dans l’usine. Comme un héritage. Les jeunes aujourd’hui n’ont plus l’espoir d’y faire carrière. L’usine a cent ans. Les jeunes signent des contrats de mobilité. Tu peux un jour travailler à Dunkerque et tu peux te retrouver un an plus tard à Fos sur mer. On a évoqué l’amiante. Il a dit, je ne veux pas passer de radio. Je ne sais pas si je ne veux pas parce que je ne veux pas ou si je ne veux pas savoir. On sait qu’on fait un métier dangereux mais pour rien au monde on ne veut quitter l’usine. La chaleur, la poussière… Avant, leur combinaison était en amiante. Il ne reste plus que cinq cents ouvriers dans l’entreprise.
Les corons de Leffrinckoucke

mardi (début d'après midi) de la semaine qui précède les Veillées dunkerquoise du 21 et 22 Oct 2011
Marché de Malo. Dans le vent et sous le soleil. Matthieu D. danse au milieu des arbres sur le toit des sanisettes. Matthieu R. et Joris se propulsent dans les travées du marché. Camille et Dorothée dansent au milieu des vêtements. On raconte ce qu’on fait à des dizaines de personnes. Et parfois une conversation s’engage. Avec un musicien ici, un ouvrier là ou une dame, la plus ancienne abonnée du Bateau Feu. On parle art, culture et politique. On parle de la gaieté de la vie et de sa tragédie. On refait le monde. On prend le temps de la rencontre. Revenir aux fondamentaux des Veillées. Prendre le temps, Beaucoup de temps avec les gens. Se dire qu’il ne faut rien regretter. On parle de courses cyclistes et de ballades en vélo. Des monts Cassel et du Mont Noir. Des accidents de la vie. D’une opération à cœur ouvert. D’un besoin de souffler. On parle du vent et de la télé. Du vent qu’on ne souffre plus quand le cœur ne veut plus. De musique. De mettre en musique tous ses numéros pour s’en souvenir. Parce que pour un musicien, c’est la dernière chose qu’on oublie. On traverse le kiosque à l’heure du midi. Joris, Matthieu R. et Matthieu D., Camille et Dorothée réalisent des passages dans l’aire de la caméra.
Intervention des acrobates et danseurs au marché de Malo 3

Intervention des acrobates et danseurs au marché de Malo 2
Intervention des acrobates et danseurs au marché de Malo 1

il y a (1)
Il y a les matins à l’hôtel Borel. Il y a ce vent à dérider les plus obscurs. Il y a cet homme devant la maison de quartier de Rosendaël qui pleurait tous les larmes de son corps. Il y a notre déménagement aujourd’hui à la maison de quartier du Méridien à Malo les Bains. Il y a les acrobates et danseurs qui vont danser sur le marché de Malo et faire danser d’autres lycéens du lycée Angellier cet après midi. Il y a Maggie qui est rentrée à Loos en Gohelle, au bureau de la compagnie. Il y a des livres et des livres. On entame notre deuxième partie de Veillée Dunkerquoise. Il y a le tambour major du carnaval qui dit que lorsqu’il a été nommé, c’était comme arriver à la droite de Dieu. Il y a une manifestation cet après midi à Dunkerque à 15h. Le rendez vous a lieu place Jean Bart. Contre la politique d’austérité et cette politique qui fait payer la crise aux plus pauvres. Il y a l’apéritif dînatoire que nous ont offert les bénévoles de Rosendaël. Pour mieux se connaître. Il y a ce travail de co-construction de co-création artistique qu’on mène avec les habitants.

