L’école de musique est à l’ancienne Goutte de Lait, mais pas celle des cheminots, l’autre, près de la salle Jean Vilar. Délicieusement désuète.
La musique, quoi qu’on en dise, c’est une question de goût, mais c’est aussi une question de moyens : ici, tout est fait pour que ce soit accessible à tous. Des tarifs très très bas et des instruments pour tout le monde.
Veillée # Cité des Cheminots
école de musique
liens indéfectibles
Ce matin on a rencontré un journaliste de Lens Info qui a vécu à la cité des Cheminots. Il dit que lui et toute sa bande de copains de la cité des cheminots n’ont jamais perdu le contact. Il dit que les cheminots c’était l’aristocratie ouvrière. Il dit qu’avec sa bande de copains souvent ils s’appellent, ils se voient, ils ne manquent pas de se donner des nouvelles. Même si les uns et les autres sont partis vivre dans d’autres régions de France. Il dit, avoir vécu à la cité des cheminots ça crée des liens indéfectibles.
Il nous a parlé aussi de la gare de Méricourt qui n’existe plus. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un arrêt, Méricourt Corons. Il dit qu’avant la SNCF, la compagnie du nord des chemins de fer appartenait à la famille de Rothschild. Nadine de Rothschild est née à la cité 4 d’Avion. Dans les corons. Et c’est à Avion que son mari l’a rencontrée. Pour la voir il descendait à la gare de Méricourt. Les Rothschild avaient une résidence secondaire près de Méricourt.
Dans les années 69/70 un train a déraillé à la cité des Cheminots. Dès qu’on a entendu la sirène, nous dit-il mon père a su que c’était un déraillement. A cause du son particulier de la sirène. Pour arriver au dépôt les voies étaient en pente et les wagons des mines en métal venaient se cogner les uns aux autre en émettant un bruit spécifique dont il se souvient bien et qui est resté gravé dans sa mémoire. Il se souvient du Docteur Rigot qui était le médecin pour toute la cité des cheminots. Il dit que la cité des cheminots vivait à l’écart des autres quartiers de la ville. Que toute la vie de la cité était concentrée sur la cité elle même puisque les gens avaient sur place tout à leur disposition.
le bossu depuis le rond point des cheminots
toutes les articulations
On voulait monter sur le bossu, mais on ne sait pas si c’est autorisé, ça n’a pas l’air. C’est dommage : on se disait que de là-haut, on voit sans doute toute la cité des cheminots, toutes ses articulations avec Sallaumines, Avion, Méricourt.
billard
où danser
En se promenant autour du tabac et de l’école, on a vu la salle de billard ouverte, alors on est rentré. Il y fait calme, calme, calme. Du billard français.
On a repéré, dans le quartier, des lieux pour les danseurs, quand ils arriveront. Le grand square derrière le tabac. Le pont Bourel avec les grands murs de briques, et puis le double pont, danser entre les deux, en l’air. Le tube, long, long, vers la rue de l’égalité. Rond point des enfants ou peut-être celui des cheminots, vers le bossu.
Sallaumines
les passages à niveaux
On a tourné dans la ville et autour. On a tourné autour du bossu. Le bossu, c’est le terril d’ici, qui, effectivement est bossu. On a tourné pour aller voir les endroits qu’on ne connaissait pas.
A un passage à niveau, aucun train n’est jamais passé. On avait sorti les caméras, prêts à filmer l’arrivée du train qui n’arrivait pas. On a utilisé le téléphone exprès, qui est à côté des voies, et là ils nous ont dit qu’il n’y aurait pas de train puisqu’il y avait des travaux sur les voies, c’était une panne.
On a fait demi-tour et contourné la voie ferrée jusqu’à Sallaumines et là, il y avait encore un passage à niveau où on a pu filmer un train. De l’autre côté, il y avait des jeunes qui faisaient des signes pour qu’on les filme. On a dû attendre que le train passe pour leur expliquer ce qu’on faisait.